UPON STONE
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Melodic Death Metal

Dead Mother Moon
Enora
Journaliste

UPON STONE

« On ne doute pas du talent des musiciens mais le mixage ne leur rend pas du tout justice et le plus gros obstacle qu’ils doivent surmonter est encore de définir une ligne directrice. »

9 titres
Melodic Death Metal
Durée: 32 mn
Sortie le 19/01/2024
309 vues
CENTURY MEDIA (R)

Fondé en 2021 à Los Angeles, Californie, Upon Stone est un jeune groupe de Melodic Death Metal dont le premier EP, ‘Where Wild Sorrows Grow’, est paru il y a trois ans. En 2023, la formation signe avec le label Century Media Records avec qui elle nous propose aujourd’hui un premier album.

La première chose qui nous frappe quand on se plonge dans cet album, c’est que la qualité sonore laisse franchement à désirer, ce qui est d’autant plus surprenant pour un groupe de Melodic Death Metal. Ce genre a en effet plutôt tendance à privilégier un son propre permettant de profiter de toutes la richesse des multiples lignes instrumentales qui s’y superposent. Tout « Dead Mother Moon » est brouillon mais le plus marquant est l’écart entre le mixage de la batterie et celui des autres instruments et de la voix… Si on ne doute pas de l’énergie que déploie Wyatt derrière les futs, comme en témoigne, ‘Onyx Through the Heart’, le mixage empêche tout bonnement de profiter de la rythmique.

Au-delà de l’attention apportée au son, le Melodic Death Metal se distingue par un jeu de guitare (ou de clavier) très mélodie et demandant une relative dextérité, une règle à laquelle n’échappent pas Ronny et Gage, les guitaristes d’Upon Stone. Ils agrémentent chaque titre d’un ou plusieurs soli qui, sans être virtuoses, restent tout à fait honorables à l’image de ‘To Seek and Follow the Call of Lions’. C’est cependant bien de la voix de Xavier que provient le plus d’émotions tant il incarne puissamment chaque instant. La composition la plus engageante de ce point de vue est indéniablement ‘My Destiny A Weapon’ qui, sans rien révolutionner, démontre que le groupe sait à peu près dans quelle direction aller.

Si ce précédent point est mentionné, c’est bien parce que l’on peut être amené à s’interroger ! Le morceau éponyme emprunte énormément au Black, ‘The Lantern’ semble plutôt se rapprocher du Thrash, l’interlude vaguement médiévale ‘Nocturnalism’ est totalement déplacée, et on ne parle même pas du hurlement de loup et des chœurs pseudo-Heavy (et faux) qui émaillent la conclusion ‘Dig Up Her Bones’… Avec toutes ces bribes de tentatives donc aucune n’est franchement assumée ni aboutie, on ne sait plus du tout quel est le projet qui anime Upon Stone et quelle idée directrice porte ce premier album.

S’il existe en général deux catégories dans lesquelles classer les premiers albums : pur génie et esquisse parfois chaotique, « Dead Mother Moon » s’inscrit très clairement dans la seconde. On ne doute pas du talent des musiciens mais le mixage ne leur rend pas du tout justice. Et le plus gros obstacle qu’ils doivent surmonter est encore de définir une ligne directrice et de faire le tri dans la multitude d’idées dont ils sont apparemment assaillis.