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Darkbloom

Enora
Journaliste

We Came As Romans

"Darkbloom" nous égare totalement : certains titres regorgent d'idées fantastiques alors que d'autres sont déprimants de fadeur... Peut-être faut-il attribuer ces inégalités à un groupe encore en recherche de stabilité ?
10 titres
Metalcore
Durée : 37
Sorti le 14/10/2022
1334 vues

Fondé en 2005 aux Etats-Unis, We Came As Romans reste relativement discret jusqu'à la sortie de l'EP "Dreams" (2008) suivi de l'album "To Plant a Seed" (2009). Leur notoriété ne s'étend cependant réellement jusqu'en Europe qu'à partir de "Understanding What We've Grown to Be" dévoilé en 2011. Après cela, "Tracing Back Roots" (2013), "We Came As Romans" (2015) et "Cold Like War" (2017) s'enchaînent mais le décès de Kyle Pavone (chanteur et claviériste) à seulement 28 ans le 25 août 2018 met un coup d'arrêt au projet. C'est donc cinq ans après leur dernier opus que nous les retrouvons avec "Darkbloom".

Le morceau éponyme ouvre cet album avec des sons d'ambiance rapidement accompagnés d'une rythmique très entraînante assurée par la batterie de David Puckett qui annonce d'entrée de jeu un opus entraînant. Dévoilé il y a plus d'un an, en juillet 2021, ce morceau n'en a pourtant rien perdu de sa saveur et il continuera sans doute de nous faire agiter la tête pendant un bon moment ! La douceur mélodique de 'Plagued' est agréable mais ne suffit pas pour permettre au titre de se démarquer de tous les titres Metalcore du même genre qui sortent, malgré tout on appréciera les petites touches old school qui sonnent presque comme des références à Linkin Park à ses débuts. We Came As Romans a visiblement fait le choix du contraste puisqu'à la délicatesse de 'Plagued' succèdent la fougue de 'Black Hole' qui reste pourtant trop convenu et prévisible, malgré un jeu de batterie intéressant une nouvelle fois...

On prend le temps de s'arrêter sur 'Daggers' et son très bon passage Rap qui agrémente intelligemment un morceau plus impactant grâce à Zero 9:36. Impossible de résister à l'énergie déployée et qui s'incarne dans le breakdown de la fin du titre qu'on est très curieux d'entendre en live ! Sans être transcendant, 'Golden' donne un peu plus de marge à David Stephens pour s'exprimer dans la diversité de sa palette vocale. Sans aller jusqu'au scream, l'effet qu'il met sur sa voix reste maîtrisé et assure du relief à un chant clair délicat. 'One More Day' est bien plus décevante tant la chanson se révèle fade et convenue, répondant parfaitement aux attentes d'une teenage song sans jamais chercher à aller au-delà. Décidément, on ne sait plus où le groupe cherche à nous emmener puisque 'Doublespeak' est un titre bien plus audacieux, que ce soit par rapport à ce qui se fait dans le genre et à ce que le groupe nous propose depuis le début de "Darkbloom". Entre robotique et minimalisme, ça vaut clairement le détour !

Avec 'The Anchor', on retrouve la même impression qu'avec 'Plagued', c'est-à-dire que We Came As Romans nous prouve très scolairement qu'ils connaissent sur le bout des doigts l'écriture, l'enregistrement, l'interprétation et la production d'un morceau de Metalcore ; et ça s'arrête là. Dans l'absolu, le titre fonctionne, les riffs de guitare signés Joshua Moore et Lou Cotton sont bons, mais on ne s'imagine pas l'écouter et le réécouter. Plus subtile et riche musicalement, 'Holding The Embers' brouille encore plus les pistes. Il est assez incompréhensible que le groupe puisse nous proposer sur le même album des chansons aussi pauvres et d'autres aussi intéressantes, à moins qu'eux-mêmes n'aient pas complètement définis leur projet avec cet album. Après cette errance, on ne sait plus trop quoi penser de 'Promise You' qui peut donner l'impression d'être une énième ballade ou simplement une conclusion chorale et atmosphérique ; chacun se fera son avis.

En conclusion, "Darkbloom" est un album qui nous égare totalement... Certains titres regorgent d'idées fantastiques et donnent l'impression que le groupe en a encore beaucoup sous le pied en termes de créativité et d'audace, alors que d'autres sont déprimants de fadeur et ressemblent aux centaines de titres Metalcore enregistrés et produits par n'importe quel groupe qui veut s'essayer au genre. Autant d'inégalité dans un album d'un peu plus de trente-cinq minutes a réellement de quoi déconcerter, mais peut être faut-il l'attribuer aux questionnements d'un groupe qui cherche sa stabilité depuis la perte de son frontman ?

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