«Les fans de thrash metal moderne et d'Annihilator vont clairement kiffer ce très bon « Ballistic, Sadistic ». Un bon coup de poing dans les gencives.»
Ce n'est un secret pour personne, depuis la création du combo en 1984, Annihilator = Jeff Waters. Fondateur (et seul membre permanent), auteur-compositeur, multi-instrumentiste, chanteur, leader, tête pensante et producteur, le canadien cumule pour ainsi dire toutes les casquettes. C'est SON bébé, quoi.
D'emblée, on retrouve le toucher, la technique, la signature si particulière du bonhomme et évidement ce son si reconnaissable. Le maître ès riffs ultimes qui ont faits la réputation du groupe (les excellents 2 premiers méfaits « Alice In Hell » ou « Never Neverland » restent des références) est toujours vénère (l'énervé ouvreur 'Armed To The Teeth'). Enregistré et mixé (du béton armé) avec la complicité du bassiste Rich Hinks et produit par le patron himself dans son home studio à la pointe de la technologie (le Watersound Studios, pourquoi faire compliqué quand il faut trouver un nom) à Durham en Angleterre, ce dix-septième album est un déluge de pistes thrash metal à l'efficacité redoutable ('I Am Warfare' et ses mitraillettes de caisse claire du cogneur Fabio Alessandrini). Notre vétéran (il fêtera ses 54 piges dans quelques semaines) nous régale avec tous ces nombreux changements de rythmes et ces cassures en pagailles dont il a le secret (le sauvage 'The Attitude', le frénétique 'Dressed Up For Evil', le féroce 'One Wrong Move' et son break venu d'ailleurs). Que d'attaques de grattes furieuses (le solide 'Riot' aux accents indus, le musclé 'Lip Service' et son coté old-school) et de soli de folie (l'enlevé, mélodique et accrocheur 'Psycho Ward'). Ça dépote sévère (l'agressif 'Out With The Garbage'), ça tabasse dur ('The End Of The Lie'). Pas de ralentissements (ou si peu), pied au plancher durant 45 minutes.
Coté chant, le natif d'Ottawa semble pleinement (re)assumer son rôle d'hurleur en titre (« King Of The Kill », « Remains » et le dernier opus en date « For The Demented »). Moins technique que certains des prédécesseurs « chanteurs » (faut dire qu'il en a vu défiler des vocalistes : Randy Rampage, Coburn Pharr, Aaron Randall, Joe Comeau, Dave Padden), Waters à gagner en assurance années après années, tournées après tournées, galettes après galettes. Qu'importe le nombre de prises nécessaires qu'il faut pour obtenir le résultat escompté (c'est son studio perso alors les contraintes temps et les considérations financières, il s'en fou un peu le garçon). Son phrasé est direct, rude et colle bien au style voulu.
Les fans de thrash metal moderne et d'Annihilator vont clairement kiffer ce très bon « Ballistic, Sadistic ». Un bon coup de poing dans les gencives.