Formé sous le nom LOST SOUL par John Alfredsson (batterie) et Christian Rimmi (vocal), le groupe change de nom pour AVATAR fin 2001 sur le choix de John et de Jonas Jarlsby (guitare). Une fois le line-up stabilisé, une première démo Personnal Observation sort en 2003. Le premier album Thoughts Of No Tomorrow parait en 2006. Le groupe restera constant dans ses sorties jusqu'au très acclamé sixième album Feathers And Flesh. La scène est également très importante pour développer l'imagerie dévoilée dans les clips vidéos. AVATAR est bien plus qu'une musique, il est tout un concept qui atteint son apogée aujourd'hui avec le tout nouveau Avatar Country.
Autant prévenir immédiatement l'auditeur, AVATAR peut faire peur à ses fans car il avance, il évolue, toujours plus rapidement, parfois plus rapidement que ce que le fan est prêt à accepter. Et c'est la que la prise de risque pour sa carrière est toujours sur le fil du rasoir. Et pourtant, il n'y a aucun doute que nous sommes face au style AVATAR, au son AVATAR mais nous sommes aussi plus loin que cela. Loin d'être sérieux, le groupe dévoile pourtant une dose de maturité énorme dans ses choix et sa démonstration musicale. Bref vous l'aurez compris, AVATAR monte encore un cran plus haut et seul ceux qui s'accrochent peuvent monter avec lui.
« Glory To Our King » est une ouverture à la pièce théâtrale qui s' offre à nous. Moins d'une minute de grandiloquence qui ouvre la porte au premier long titre « Legend Of The King ». Musicalement le grand voyage est déjà en place. D'une entrée assez incisive avec de bons solos de guitare nous passons dans le calme d'un premier chant avant de revenir à l'énergie propre à l'habitude du groupe. L'alternance voix criée et voix lisse se fera tout du long. Et lorsque qu'arrive « The King Welcomes You To Avatar Country » la déroute est totale dans notre esprit. Ce début country, cette ancienne recette à la AC/DC et les choeurs mettent une claque de par la surprise ressentie.
« King's Harvest » revient sur le grattage typique adopté par le groupe depuis des années. Musicalement en territoire connu, il n'est pas difficile d'adopter le morceau dès la première écoute. Il n'en est pas de même pour le titre suivant qui a déjà fait débat sur l'internet depuis sa sortie. Pourtant ce « The King Wants You » malgré un aspect plus poppy reste dans le calibrage du groupe. Plus mélodique, voix claire prédominante, ce morceau colle au groupe comme un gant malgré ses différences.
Les cloches annoncent à la foule le speach du roi, « The King Speaks », que nous entendons en version originale traduite. Bien qu'hilarant, il est possible que ce moment soit zappé pour passer au titre suivant quand nous réécouterons plusieurs fois l'album. Après le feu d'artifice de fin de discours, nous retrouvons le premier titre qui a été dévoilé quelques mois plus tôt : « A Statue Of The King ». Avec ce morceau le groupe mélange sa capacité technique au kitch qui lui va si bien. Double pédale, très bons riffs et échanges de guitares. Le fan adopte directement. La douceur reviendra sur un « King After King » aux allures de single radio si ce n'est que les couplets chantés en voix scream ne laisseront pas passer le titre au grand public. La mélodie est pourtant très forte et accrocheuse.
Au niveau titres chantés, l'album s'arrête là. Ce qui semble très court, d'ailleurs ça l'est si l'on considère que seul six morceaux possèdent du chant. Le premier instrumental « Silent Songs Of The King Pt1 : Winter Comes When The King Dreams Of Snow » est exécuté par instruments virtuel. Basé sur le calme et la mélodie sonore il est plutôt une entrée à la partie deux qui voit les instruments reprendre les codes mélodiques de façon bien plus épique et termine ainsi l'histoire globale du roi dans l'Avatar Country.
AVATAR réussi un coup de génie à la limite du fil du rasoir. Un pari risqué car cet album sort des normes actuelles. Seulement voilà, il n'y a beau avoir que six titres chantés, c'est l'ensemble qui donne le résultat final. Cet album, court pour certain, colle plus aux sorties d'album d'avant la fabrication du compact disc. Oui il y a un petit manque, une impression de ne pas avoir notre dose suffisante, mais c'est aussi une bonne chose car l'on reste avec de l'envie vis à vis du groupe. On en veut encore plus, on en redemande. Comme dit au début, la seule crainte que l'on peut avoir est que le groupe évolue bien plus vite que ses fans, mais ce risque en vaut clairement la peine si l'on reste sur l'aspect artistique et non une rentabilité commerciale. C'est tout à leur honneur.