Fondé en 2012 en Italie, Minipony est un groupe équatorien dont le premier album, « Imago », est sorti en 2017 chez Subsound Records. Cette année, le trio revient à la charge avec une nouvelle création.
« Ajna » s’ouvre par une introduction d’un peu plus d’une minute, ‘•’ (c’est son titre), dans laquelle plusieurs sons se superposent avant de nous faire plonger dans la tourmente d’‘Irresponsable’ qui a un vrai potentiel de séduction qui repose pleinement sur la rythmique du morceau. On passe tout de suite à quelque chose de plus complexe avec ‘Kill Like A Human’ qui témoigne encore du talent de Carlos Sànchez à la batterie. ‘Quaggas’ annonce quelque chose avec plus de groove sur les premières secondes et alterne en fait avec sur un déchaînement de force brute qui transperce l’auditeur avec une facilité déconcertante.
La voix et l’expressivité d’Emilia Moncayo s’exprime pleinement sur ‘Filippos Lullaby’ avec une richesse surprenante alors que le morceau se fait de plus en plus hypnotique. Arrive alors ‘Breathe’, sans aucun doute l’un des titres les plus accessibles de l’album et qui permet de reprendre son souffle après le déferlement que l’auditeur vient de subir ! ‘••’ est une sorte d’interlude fait de respirations haletantes et assez déconcertantes qui précèdent ‘Song for Fiona’, plus lourd et posé.
‘Don 18’ est un petit bijou entêtant qu’on pourrait sans problème faire tourner pendant des heures tant il est facile de se laisser porter (et un peu assommer) par le titre. Beaucoup plus lent et lancinant, la très bien nommée ‘Shadow’ donne davantage dans la noirceur que dans la violence, ce qui permet de découvrir toute la profondeur de l’album. Les respirations lentes de ‘•••’ annonce la fin de l’album qui trouve finalement sa conclusion avec le titre éponyme.
Avec « Ajna », Minipony signe un album expérimental à souhait et très construit. Loin du simple déferlement gratuit de brutalité que certains pourraient en attendre, il révèle en fait un univers solidement établi et qui ne demande qu’à se déployer !