La Grande Mascarade
Julien Pingenot
Journaliste

ABORTED

«Aborted nous donne un EP de qualité qui n'augure que du bon pour le prochain album.»

3 titres
Death Metal
Durée: 11 mn
Sortie le 17/04/2020
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Depuis quelques années, les belges d'Aborted sortent un EP entre chaque nouvel album, ces EP permettent de nous faire patienter entre chaque galette. En général, ces EP nous permettent de jauger la puissance de la gifle que va nous mettre le prochain album, et comment dire que la prochaine gifle fera mal. En effet, en 2020, les belges sont en forme. En plus de cette forme olympique, « La Grande Mascarade » est une première pour le nouveau guitariste Harrison Patuto, qui a la dure tâche de poursuivre le chemin ouvert avec Mendel bij de Leij, qui apporta un côté technique sans précédent aux compositions du groupe et permis d'élever Aborted parmi les groupes incontournables de la scène Brutal Death Metal.

A l'image de sa magnifique pochette, cet EP est violent, très violent. Nous avons droit à trois nouveaux morceaux dans la droite lignée de ce qu'Aborted sait faire le mieux. Les morceaux sont d'une grande technicité, d'une violence inouïe mais surtout incroyablement jouissifs. En intégrant Harrison Patuto, le groupe n'a pas perdu au change, en effet, il officie dans Dissonance in Design (Tech Death/ Deathcore) et fit un passage sur le très remarqué dernier EP de Vale of Pnath :  « Accursed », donc le gars sait jouer. Et les leads sur « La Grande Mascarade », sont techniques, dissonants, le riff d'intro de « Gloom and the Art of Tribulation » est furieux. Les solis de « Gloom and the Art of Tribulation » et « Funereal Malediction » sont aussi vraiment prenant et apporte une noirceur sans pareille aux morceaux.

Bon Aborted sait faire dans la vitesse et la technicité mais il n'oublie pas pour autant d'apporter de la lourdeur aux morceaux en nous donnant un puissant break à la fin de « Funereal Malediction », qui fait bien mal.

Malgré la durée de la galette (11 minutes), Aborted arrive à installer un ambiance malsaine et captivante, notamment grâce aux vocaux de Swen de Caluwé qui met plus en avant ses gutturaux si reconnaissables, que ses autres types de chants, et se montre encore plus menaçant et démoniaque que sur les derniers efforts du groupe.

Même avec plus de 20 ans de carrière dans les patte, Aborted ne perd pas de sa superbe et revient en cette troublante année 2020, nous délivrer son Brutal Death maîtrisé et implacable grâce à des morceaux efficaces et sans concession. Le seul problème que j'ai, c'est que 3 morceaux de cette trempe ce n'est pas assez, vivement le prochain album !