Ce dimanche était rythmé entre les concerts du Club d’un côté et de la Grande Salle de l’autre. Jamais deux concerts en même temps, offrant la possibilité aux festivaliers de passer une après-midi en musique pratiquement sans interruption. Entre les deux, un espace partagé entre bar et camionnettes pour se sustenter. Il était aussi possible, au stand de merch, de rencontrer les artistes. De Salace à Hypno5e en passant par Point Mort, Homecoming, Psykup, Vestige, Klone et Fange, qui voulait trouver chaussure à son pied n’avait que l’embarras du choix offert par la diversité des genres musicaux de chaque groupes.
Dans l’obscurité du Club du début d’après midi, Salace, groupe de sludge-metal (musique plutôt lente, tirant ses influences dans le doom metal), ouvrait cette deuxième journée du We Metal Fest. Leur set, au tempo plutôt lent, comportait des sonorités très proches de celles du black metal. En arrière scène, d’ailleurs, le chanteur dissimulé par une large capuche noire, était happé par d’épaisses volutes de fumée, ajoutant à son chant crié et abimé, une dimension presque morbide.
Point Mort, groupe parisien de post-hardcore dont la chanteuse, Sam occupait la scène avec brio. Parfois lançant un regard sombre et intense, jouant beaucoup de ses mains à les raidir ou crocheter ses doigts, elle menait la danse, comme dirigeant ses musiciens.
Pour Homecoming, découverte de l’après midi, ça se pressait et se bousculait, rendant compliqué l’accès photographe à la scène. En dépit de leur apparence, le groupe communiquait une énergie forte, le public avait l’air intrigué, conquis à la fin. Psykup, entre cirque, sortes de Jump scares, figures clownesques et influences variées, ce groupe offrait une performance étrange, attirant l’oeil, nous faisant nous demander ce qui allait se produire après. Avant de conclure la soirée par les deux monuments qu’étaient Klone et Hypno5e, deux groupes Vestige et Fange. Les deux groupes ont joué au Club et l’ambiance minimaliste de la salle se mariait très bien avec leur deux sets. Vestige, jeune groupe teinté de sonorités shoegazes donnant un metal atmosphérique était une agréable découverte, un groupe que l’on écoute en live et que l’on sent que l’on va aimer, instantanément. Programmés au Motocultor 2025, ils réussissent à faire un beau mélange de leurs influences pour en faire ressortir cette sorte d’intensité lancinante, très bien traduite. Quant à Fange, la brutalité serait le meilleur qualificatif pour parler de leur set. Stroboscopes, visages à moitié révélés par les jeux de lumière, parfois sensation d’absence des musiciens, une certaine folie, démence se dégageait de leur concert. Épileptiques, s'abstenir !
Enfin, pour Klone et Hypno5e, deux concerts forts en émotions, la conclusion de ce festival était magistrale. En douceur avec Klone, d’abord. Puis avec plus de douleur avec Hypno5e. Les deux groupes, dont les morceaux sont longs de minimum 6 minutes pour la plupart, savent nous embarquer dans leur propre univers, voyager d’un pays à l’autre, de l’océan à la terre, c’est leur force. Tout autant qu’ils provoquent en nous des émotions profondes, tristes.
L’éclectisme sombre de cette seconde journée de festival conclu, il était temps de reprendre le RER et rentrer à Paris.