Sombre jour pour un concert au Bataclan, mais qu'importe. Vendredi 13 ou pas, l'affiche du soir fait envie ! Venom Prison, Power Trip, et rien de moins que Trivium en guise de feu d'artifices final.
J'arrive sur place, récupère mon splendide pass aux couleurs de la tête d'affiche, et me faufile jusqu'à l'espace qui sera mon bureau pour la soirée.
Quelques minutes plus tard, noir salle, adrénaline, et on attaque avec Venom Prison.
Pour ceux qui ne connaissent pas, ce n'est pas forcément évident à l'écoute, donc j'annonce la couleur : c'est bien une fille au chant. Une charmante jeune fille, du nom de Larissa Stupar, qui beugle littéralement dans un micro, mieux que certains hommes il faut bien dire.
Niveau son, sans rentrer dans un débat éternel, on se situe du côté death metal/deathcore/hardcore. Il va donc sans dire que niveau lumières... on a vu mieux !
En revanche, la performance est des plus incarnées, headbang et autres frivolités sont bien évidemment de la partie. Larissa remplit le rôle de la frontgirl avec brio, énergie, et charisme. Du coup, les quatre musiciens qui forment le groupe avec elle nous semblent un peu plus sur la réserve, mais ne serait-ce qu'un effet de contraste ? Nul ne le sait, au final !
En une demi-heure de set, les britanniques ont réussi leur challenge : chauffer la salle, qui n'était ni très pleine ni vraiment conquise d'avance, et nous montrer la qualité de leur jeu et de leur musique.
C'est désormais au tour de Power Trip d'investir la scène. Dans un style thrash qui poutre sévère, les ricains s'y entendent pour faire remuer la fosse qui se remplit gentiment. Je dois bien vous avouer que sur le papier, je ne suis pas convaincue d'emblée, mais l'énergie déployée par le quintette m'a vite fait changer d'avis. Le chanteur arpente la scène avec une hargne non dissimulée, en distillant au passage quelques kicks d'une impressionnante souplesse et autres sauts de cabri. Définitivement, il s'agit là d'un groupe de live qu'il nous tarde de retrouver sur les scènes parisiennes.
Il est un peu moins de 21h quand la salle pleine à craquer entonne en choeur le fameux « Run to the Hills » des légendaires Iron Maiden. Et vous savez pourquoi c'est bon signe ? Trivium débarque sous peu ! Et comme Trivium n'a pas pour habitude de faire les choses à moitié, le groupe entame son set avec une énergie folle et sur rien de moins que le titre éponyme du dernier album, « The Sin and the Sentencce ». Matt Heafy livre une performance aussi bien vocale et musicale que scénique tout bonnement époustouflante. Alex Bent est on ne peut plus en place et martèle ses fûts comme personne, malgré une mise en scène qui ne le met pas forcément très en valeur. Corey Beaulieu, qui m'avait toujours semblé un peu trop frimeur lors des tournées précédentes, est cette fois-ci bien plus sobre et toujours aussi bon guitariste ! En revanche, malgré son charisme indéniable et sa présence scénique de haute volée, les choses vont vite se corser pour Paolo Gregoletto, lorsque dès le second titre du set un problème technique lui coupe la parole… enfin les cordes ! Le frontman meuble comme il peut tandis que le technicien s'affaire auprès de Paolo, mais en vain. Matt lance donc avec un peu de retard le très efficace « Betrayer », mais soudainement bien moins efficace sans basse… Durant quelques morceaux, il faudra pourtant bien s'y faire, Trivium devient temporairement un trio. Mais les techniciens sont des gens merveilleux, et des mines de solutions à tous les problèmes de la terre ! Après un moment de désespoir tout à fait perceptible sur son visage, Paolo est de retour, et il veut sa revanche ! Encore plus actif qu'à l'accoutumée, le bassiste donne du sien et le public le lui rend bien – avouons qu'il nous avait manqué ! Matt Heafy aura l'élégance de faire applaudir le brillant technicien qui a su dépêtrer la situation, et galvanise à nouveau les troupes qui s'essoufflaient un peu d'un « We are fucking back ! », clameur à la clé ! L'ambiance monte d'un cran avec « Becoming the Dragon », et la fosse commence à prendre cet air de champ de bataille qu'on affectionne tant. Un moment de répit puis c'est « Caustic are the Ties that Bind » qui vient nous dévisser le crâne à grand renfort de riffs heavy à souhait. Les deux derniers morceaux avant le rappel, tout comme le reste de la setlist, font bien sûr la part belle au nouvel album que le groupe promeut, mais sans oublier de contenter les fans de toutes les époques, ce qui peut parfois s'avérer acrobatique !
D'un point de vue technique, hormis ce couac de basse, mais comme le dit Matt, « Shit happens », les lumières nous paraissent bien rouges pour un groupe de cette ampleur, et le son assez étrange, ne permettant pas vraiment de distinguer les instruments et encore moins de faire honneur à la voix pourtant si reconnaissable de Matt. Cela ne gâche pas la fête pour autant, le public se déchaîne et le groupe aussi !
De retour pour trois derniers titres – et pas des moindres ! – le groupe semblerait presque vouloir nous épuiser, et c'est bien ce qu'on leur demande ! In Waves et Ascendancy, albums incontournables du quatuor, sont ici à l'honneur, et ce n'est pas pour nous déplaire.
En résumé, c'est une soirée d'anthologie que nous ont proposé les 3 groupes. Les 2 premiers ont parfaitement joué leur rôle de mise en jambe (et en oreilles), et la tête d'affiche fut, malgré la technique capricieuse, plus qu'à la hauteur de l'évènement. Entrée et sortie soignées, et setlist ciselée sans vraiment de baisse d'énergie, c'est bien là la marque des grands. Trivium est, que ça plaise ou non, un pilier de la scène metal moderne, et il confirme.
1. The Sin and the Sentence
2. Throes of Perdition
3. Betrayer
4. Ascendancy
5. Sever the Hand
6. Inception of the End
7. Until the World Goes Cold
8. Becoming the Dragon
9. Thrown Into the Fire
10. Strife
11. Caustic Are the Ties That Bind
12. The Heart From Your Hate
13. Beyond Oblivion
14. Shattering the Skies Above
15. Pull Harder on the Strings of Your Martyr
16. Capsizing the Sea / In Waves
J'arrive sur place, récupère mon splendide pass aux couleurs de la tête d'affiche, et me faufile jusqu'à l'espace qui sera mon bureau pour la soirée.
Quelques minutes plus tard, noir salle, adrénaline, et on attaque avec Venom Prison.
Pour ceux qui ne connaissent pas, ce n'est pas forcément évident à l'écoute, donc j'annonce la couleur : c'est bien une fille au chant. Une charmante jeune fille, du nom de Larissa Stupar, qui beugle littéralement dans un micro, mieux que certains hommes il faut bien dire.
Niveau son, sans rentrer dans un débat éternel, on se situe du côté death metal/deathcore/hardcore. Il va donc sans dire que niveau lumières... on a vu mieux !
En revanche, la performance est des plus incarnées, headbang et autres frivolités sont bien évidemment de la partie. Larissa remplit le rôle de la frontgirl avec brio, énergie, et charisme. Du coup, les quatre musiciens qui forment le groupe avec elle nous semblent un peu plus sur la réserve, mais ne serait-ce qu'un effet de contraste ? Nul ne le sait, au final !
En une demi-heure de set, les britanniques ont réussi leur challenge : chauffer la salle, qui n'était ni très pleine ni vraiment conquise d'avance, et nous montrer la qualité de leur jeu et de leur musique.
C'est désormais au tour de Power Trip d'investir la scène. Dans un style thrash qui poutre sévère, les ricains s'y entendent pour faire remuer la fosse qui se remplit gentiment. Je dois bien vous avouer que sur le papier, je ne suis pas convaincue d'emblée, mais l'énergie déployée par le quintette m'a vite fait changer d'avis. Le chanteur arpente la scène avec une hargne non dissimulée, en distillant au passage quelques kicks d'une impressionnante souplesse et autres sauts de cabri. Définitivement, il s'agit là d'un groupe de live qu'il nous tarde de retrouver sur les scènes parisiennes.
Il est un peu moins de 21h quand la salle pleine à craquer entonne en choeur le fameux « Run to the Hills » des légendaires Iron Maiden. Et vous savez pourquoi c'est bon signe ? Trivium débarque sous peu ! Et comme Trivium n'a pas pour habitude de faire les choses à moitié, le groupe entame son set avec une énergie folle et sur rien de moins que le titre éponyme du dernier album, « The Sin and the Sentencce ». Matt Heafy livre une performance aussi bien vocale et musicale que scénique tout bonnement époustouflante. Alex Bent est on ne peut plus en place et martèle ses fûts comme personne, malgré une mise en scène qui ne le met pas forcément très en valeur. Corey Beaulieu, qui m'avait toujours semblé un peu trop frimeur lors des tournées précédentes, est cette fois-ci bien plus sobre et toujours aussi bon guitariste ! En revanche, malgré son charisme indéniable et sa présence scénique de haute volée, les choses vont vite se corser pour Paolo Gregoletto, lorsque dès le second titre du set un problème technique lui coupe la parole… enfin les cordes ! Le frontman meuble comme il peut tandis que le technicien s'affaire auprès de Paolo, mais en vain. Matt lance donc avec un peu de retard le très efficace « Betrayer », mais soudainement bien moins efficace sans basse… Durant quelques morceaux, il faudra pourtant bien s'y faire, Trivium devient temporairement un trio. Mais les techniciens sont des gens merveilleux, et des mines de solutions à tous les problèmes de la terre ! Après un moment de désespoir tout à fait perceptible sur son visage, Paolo est de retour, et il veut sa revanche ! Encore plus actif qu'à l'accoutumée, le bassiste donne du sien et le public le lui rend bien – avouons qu'il nous avait manqué ! Matt Heafy aura l'élégance de faire applaudir le brillant technicien qui a su dépêtrer la situation, et galvanise à nouveau les troupes qui s'essoufflaient un peu d'un « We are fucking back ! », clameur à la clé ! L'ambiance monte d'un cran avec « Becoming the Dragon », et la fosse commence à prendre cet air de champ de bataille qu'on affectionne tant. Un moment de répit puis c'est « Caustic are the Ties that Bind » qui vient nous dévisser le crâne à grand renfort de riffs heavy à souhait. Les deux derniers morceaux avant le rappel, tout comme le reste de la setlist, font bien sûr la part belle au nouvel album que le groupe promeut, mais sans oublier de contenter les fans de toutes les époques, ce qui peut parfois s'avérer acrobatique !
D'un point de vue technique, hormis ce couac de basse, mais comme le dit Matt, « Shit happens », les lumières nous paraissent bien rouges pour un groupe de cette ampleur, et le son assez étrange, ne permettant pas vraiment de distinguer les instruments et encore moins de faire honneur à la voix pourtant si reconnaissable de Matt. Cela ne gâche pas la fête pour autant, le public se déchaîne et le groupe aussi !
De retour pour trois derniers titres – et pas des moindres ! – le groupe semblerait presque vouloir nous épuiser, et c'est bien ce qu'on leur demande ! In Waves et Ascendancy, albums incontournables du quatuor, sont ici à l'honneur, et ce n'est pas pour nous déplaire.
En résumé, c'est une soirée d'anthologie que nous ont proposé les 3 groupes. Les 2 premiers ont parfaitement joué leur rôle de mise en jambe (et en oreilles), et la tête d'affiche fut, malgré la technique capricieuse, plus qu'à la hauteur de l'évènement. Entrée et sortie soignées, et setlist ciselée sans vraiment de baisse d'énergie, c'est bien là la marque des grands. Trivium est, que ça plaise ou non, un pilier de la scène metal moderne, et il confirme.
1. The Sin and the Sentence
2. Throes of Perdition
3. Betrayer
4. Ascendancy
5. Sever the Hand
6. Inception of the End
7. Until the World Goes Cold
8. Becoming the Dragon
9. Thrown Into the Fire
10. Strife
11. Caustic Are the Ties That Bind
12. The Heart From Your Hate
13. Beyond Oblivion
14. Shattering the Skies Above
15. Pull Harder on the Strings of Your Martyr
16. Capsizing the Sea / In Waves