TesseracT, Novelists et The Omnific au Forum Vauréal
«Une soirée placée sous le signe du métal progressif»
PAULINE Journaliste
Progressive Metalcore
10/01/2025
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En ce vendredi soir, je décide de m’éloigner des salles parisiennes.
Direction l’Oise pour assister au concert de Tesseract, Novelists et The Omnific au Forum Vauréal.
C’est la première fois que je viens dans ce lieu. Je ne relève pas souvent ce genre de détail, mais je dois dire que le cadre est plutôt agréable ce soir dans cette salle de banlieue, qui se révèle être un excellent compromis entre une atmosphère intimiste et une organisation professionnelle.
La lumière est soignée, le son impeccable, et l’accueil chaleureux. On ne peut que constater que les salles en dehors de Paris n’ont décidément rien à envier à leurs grandes de la capitale .
En guise de premier groupe pour cette soirée placée sous le signe du métal progressif, nous retrouvons The Omnific.
Si je démarre le set avec quelques préjugés en tête et une petite crainte de m’ennuyer, je réajuste rapidement mon jugement et me surprends à apprécier ce trio quelque peu original de par la présence de deux bassistes et d’un batteur aussi doué pour jouer de son instrument qu’il l’est pour quitter sa batterie et venir animer le show sur le devant de la scène (nous aurons droit à quelques petits pas de danse).
Un savant mélange de complexité technique, de plages atmosphériques très agréables, un son de basse absolument divin et un groupe heureux d’être là.
Un bel équilibre qui livre un show réussi devant une salle déjà bien remplie. Ça passe, au final, comme une lettre à la poste.
On enchaîne avec Novelists.
Le groupe débarque sur scène avec une énergie bien différente. C’est la première fois que je les vois avec ce line-up (bien que je les écoute depuis leur album Noir sorti en 2017, le groupe avait alors une composition différente d’aujourd’hui )
L'élément le plus frappant de ce set est sans conteste la performance de la chanteuse, Camille Contreras, une véritable révélation pour moi.
Dieu que ça fait du bien de voir du féminin sur scène dans cet univers largement dominé par les hommes.
Sa puissance vocale, sa présence scénique et son charisme amènent une nouvelle dynamique au groupe, et une énergie palpable se diffuse dans la salle.
Le public, déjà plus réactif, bouge davantage, les mains se lèvent et les têtes s'agitent. Le mélange de douceur et de lourdeur, dans un style à la fois metalcore progressif et mélodique, fait mouche.
Les lumières sont sobres, mais efficaces, accentuant la dualité de la voix de la chanteuse qui jongle entre des tonalités délicates et des moments plus gutturaux. La balance entre les deux styles fonctionne à merveille, et les morceaux se succèdent avec fluidité.
Le groupe maîtrise son show avec une belle synchronisation, et la bannière lumineuse du groupe ajoute une touche visuelle agréable.
Mais une petite panne technique vient troubler la prestation, un des guitaristes perdant temporairement sa guitare… Un petit accroc vite oublié dans l’ensemble très solide du groupe. La salle est bien en phase avec la performance, reprenant les titres en chœur et applaudissant avec enthousiasme à chaque refrain.
C’est déjà l’heure de Tesseract !
Enfin, la tête d’affiche prend place sur la scène : un groupe emblématique du métal progressif djent moderne, avec des sonorités planantes et une technique toujours aussi impressionnante.
La précision de la voix du chanteur Daniel Tompkins est un véritable point fort, sa théâtralité capte immédiatement l'attention. Le groupe se lance dans un set où l’atmosphère prime, entre moments de tension et de douceur.
La scénographie, tout en subtilité, est renforcée par une lumière tamisée qui plonge le public dans une ambiance presque mystique. `
La salle est pleine, mais étonnamment calme. Ce n’est pas un concert où l’on saute dans tous les sens, mais plutôt un voyage introspectif dans l’univers sonore du groupe.
Le bassiste est mis en avant à plusieurs reprises. Lors de certains solos, le chanteur indique d’un geste précis la performance du musicien, soulignant l'importance de chaque instrument dans le tableau sonore global.
La seconde moitié du show se déroule sur une note plus calme, bien que le public continue de scander le nom du groupe et de reprendre les refrains à l'unisson.
L’impression d’une certaine longueur dans le show se fait ressentir vers la fin. L’énergie semble redescendre un peu, mais le groupe relance la machine en beauté, avec une dernière section dominée par des lignes de basse puissantes et des guitares incisives.
La fin du concert est marquée par un tableau de clôture visuel très réussi, les musiciens immobiles sous une pluie de guitare vaporeuse… jusqu'à ce qu’une dernière explosion de son relance la foule, encore une fois sous le charme de Tesseract.
Dans l’ensemble, c’est une soirée vraiment bien équilibrée et la programmation fait sens.
The Omnific a capté l’attention avec sa technicité et ses ambiances planantes, Novelists a insufflé un vent de fraîcheur avec sa performance féminine explosive, et Tesseract a offert une prestation théâtrale et intense, fidèle à leur réputation. Une soirée où l’atmosphère et les moments planants ont dominé, offrant au public une expérience plus comtemplative qu'effervescente.