«Pour sa « 1ere fois » à l’Olympia, Tagada Jones nous a régalés durant 1h50 intense et dense. Il ne fallait vraiment pas rater cela.»
Ophélie Griffin Journaliste
Punk Hardcore
01/06/2024
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Live Report : Fred
Photos : Ophélie Griffin
Après avoir célébré ses trente ans de carrière il y a quelques semaines lors du festival « On n'a plus 20 ans VIII » puis Chez Narcisse, Tagada Jones inscrit en ce samedi 1er juin son nom en lettres rouges sur la façade de l’Olympia.
Avant le plat principal, Ravage Club nous sert une bien belle mise en bouche. Le duo fondateur, Acidula Crevecoeur au chant et à la basse et Vinz Lion au chant et à la guitare, accompagné de Hughes Rive à l’autre six-cordes et de Vincent Hernault (Lofofora) aux baguettes un livre Indie-Rock des plus séduisant. Face à une salle remplie à ras la gueule, la formation originaire de Boulogne-sur-Mer nous interprète neuf morceaux puisés dans leurs deux EPs sortis (« C’est l’Enfer » de fin 2022 et un cinq titres éponyme paru le 31 mai dernier).
Les compos s’enchainent avec énergie. Seul(e) ou en tandem, Acidula et Vinz se partagent les chants principaux. On est embarqué par leurs textes travaillés et dans la langue de Molière (d’aucun diront plutôt celle de Bashung et consorts). « Honoré d’être là », le quatuor nous propose à mi-parcours une excellente reprise en français de 'Cherry Bomb' des Runaways, « réadaptation d’un titre que vous connaissez peut-être ». La seule « respiration » se fait avec la belle ballade 'Ecchymoses' que la chanteuse dédicace à sa mère. Finalement, après un musclé 'Iggy Pop' et un « grand merci à vous », les quatre musiciens quittent la scène.
Setlist :
Sans Toi
Ici Et Maintenant
Ça M’Electrise
Cherry Bomb
Hey Baby
Fake Generation
C’est L’enfer
Ecchymoses
Iggy Pop
A partir de là, le compte à rebours est lancé. Le grand rideau rouge sur le devant de la scène se referme. L’équipe technique a vingt minutes pour installer le matériel et les surprises prévues. Pour patienter, le public s’échauffe la voix en reprenant les « lala lalala lalala lalala… » de 'Mort aux cons'. Ça promet.
Finalement, à l’heure dite (20h50), le rideau s’ouvre. Les premières notes ne laissent pas la place aux doutes, voilà 'Le Dernier Baril' avec les Bidons de l’An Fer. Les percussionnistes martèlent leurs futs et le rouleau compresseur TGD JNS est en marche. La salle est chaude comme la braise. 'Je suis Démocratie', 'Nous Avons la Rage' et 'Zéro de Conduite' se succèdent alors sans véritable interruption entre les titres. Les premiers slammeurs arrivent jusqu’aux barrières de sécurité. A plusieurs moments du show, la Sécu « joue » les barmen en leur donnant quelques gobelets remplis d’eau. Elle en fait de même avec les fans front row.
Les refrains sont repris en chœur par la foule. La connivence entre les muzicos est palpable. Lors de 'Cargo', Nico et Waner montent sur l’estrade où Job officie pour se faire une fusion des doigts façon Dragon Ball. Alors que la foule tape dans les mains, Nico, tout sourire, demande si on est « prêt à chanter » avec eux. C’est reparti de plus bel avec 'De l’Amour et du Sang', « un nouveau morceau » 'Le Poignard' (l’inédit du récent best-of « TRNT ») et 'Manipulé'.
Un changement de backdrop (= la pochette de « La peste et le Choléra ») s’opère derrière Job. Les cogneurs de futs sont de retour accompagnés par un quatuor de cordes (trois violonistes et un violoncelliste) pour envoyer 'Vendredi 13' parce qu’on « N’oublie pas ceux qui sont tombés au Bataclan et ceux qui restent ». Bien mis en avant, les instrumentistes classiques vont rester seuls pour soutenir nos sympathiques énergumènes rennais sur plusieurs chansons.
Exit les cordes, Nico propose « d’accélérer la cadence » pour un « échange d’énergies ». Déboulent alors les Performeurs (2 femmes dont la fidèle Klodia et 1 homme) habillés en combinaisons moulantes noires et masqués, tenant en mains de petites machines à bulles de savon ou des fouets de couleurs. C’est l’heure du « Tagada Circus » qui s’affiche en arrière-plan. Le sol « bouge » sous l’effet de la foule.
Le rythme se calme …. quelques instants, juste le temps de laisser à Nico l’occasion de parler des groupes issus du mouvement rock alternatif du milieu des 80s qui les ont influencés : « Les Sheriffs, les Bérus et Parabellum » en tête. Le segment des reprises démarre avec la mitraillette 'Quelle Sacrée Revanche' d’O.T.H suivi de 'Skin ou Keupon' de Tulaviok. Pour 'Rockaway Beach' des Ramones, Job prête ses baguettes à Waner qui lui refile sa 4-cordes et c’est Stéphane « La Guiche » qui prend le micro en lead. Bien sympathique tout cela. C’est la cover de 'Vivre Libre ou Mourir' des « grands frangins » des Bérurier noir (dont les concerts d'adieu en 1989 ont eu lieu à … l’Olympia) qui ferme le bal des revisites … ou presque. Nico propose à la foule de leur rendre un « magnifique hommage » en faisant « trembler les murs », pas besoin de se faire trop prier.
A partir de là, les performeurs vont revenir sur plusieurs morceaux (avec des tenues et des accessoires différents à chaque nouvelle apparition) en soutiens scéniques (il y a aussi des jets de fumées) de Nico et ses camarades. Vont se succéder entre autres 'Les Compteurs à Zéro', 'De Rires et de Larmes', 'Nation To Nation' chanté en duo par Nico et Waner sous les « hey hey » de la foule, et bien évidement 'Mort aux Cons' pour lequel le frontman nous exhorte à « un magnifique pogo ». « Une petite dernière » ? Le balcon est debout. C’est sur 'Cayenne' de Parabellum, interprété en hommage à Sven, Roland et « Schultz » partis « beaucoup trop tôt » que se clôt le gig.
Comme à son habitude, avant de se retirer avec ses potes, Nico salue le staff technique, les « incroyables » performeurs, les Bidons de l’An Fer (« Ils tapent sur des bidons et ça leur va bien »), Le Grand orchestre national des enragés, les familles et amis présents (dont sa maman) et les « vrais héros de la fête » c’est-à-dire, NOUS les fans.
Un passage à l’Olympia, ce n’est pas rien. Pour sa « 1ere fois », Tagada Jones nous a régalés durant 1h50 intense et dense. Il ne fallait vraiment pas rater cela.
Setlist :
Le Dernier Baril
Je suis Démocratie
Nous Avons la Rage
Zéro de Conduite
Cargo
De l’Amour et du Sang
Le Poignard
Manipulé
Vendredi 13
À Feu et à Sang
Les 4 Eléments
Tout Va Bien
Combien de Temps Encore ?
Karim & Juliette
Les Compteurs à Zéro
Hold Up
Cauchemar
Quelle Sacrée Revanche (reprise de O.T.H)
Skin ou Keupon (reprise de Tulaviok)
Rockaway Beach (reprise de Ramones)
Vivre Libre ou Mourir (reprise des Bérurier Noir)
Les Compteurs à Zéro
Thérapie
De Rires et de Larmes
Nation to Nation
Le feu aux Poudres
Mort aux Cons
Cayenne (reprise de Parabellum)
Merci à Agence Singularités et Rage Tour pour l'organisation de la soirée !