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REPORT SICK OF IT ALL / WORST DOUBT / LUGOSI @ ESPACE ICARE Issy Les Moulineaux le 10/11/18!

«Au final, Sick Of It All aura livré un superbe concert : des morceaux particulièrement bien choisis et surtout une attitude incroyable.»
Peetoff
Journaliste
Hard-Core
10/11/2018
3023 vues
Report / Photos : JIM

Ah, voilà le retour tant attendu des rois du NYHC sur les planches françaises ! Attendu quand on connaît la qualité de leurs prestations scéniques et attendu car le groupe vient juste de sortir son dernier album « Wake the sleeping dragon ». C'est donc avec avidité et une certaine excitation que je me dirige vers l'Espace Icare d'Issy les Moulineaux en banlieue parisienne. C'est un lieu peu habituel pour des concerts de hardcore mais qu'importe le flacon, n'est-ce pas ? Et en parlant de ça, on appréciera le prix raisonnable de la bière [NDLR : l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, consommez avez modération] tout comme celui des entrées d'ailleurs.
Cette soirée est donc la toute première date de la tournée de lancement de l'album. Et la bonne nouvelle en arrivant sur les lieux, c'est de découvrir tout le merchandising neuf et à profusion. On a hâte de voir cette tournée commencer. Sick Of It All démarre chez nous pour présenter son dernier album, et ça s'annonce pas mal tout ça.

Evidemment, la salle est fraîche et clairsemée pour le 1er groupe de la soirée : Lugosi. Les Parisiens auront la mission de réchauffer l'ambiance avec leur punk rock n'roll hardcore oldschool. Avec une petite tendance scream, en anglais dans le texte. Ou en français. On ne sait pas trop. Le son n'est pas génial, bien que le chanteur s'en réjouisse auprès des techniciens. Bon, ceci dit, l'énergie est là et le chanteur motive bien le public à force de hurler et de se transcender. Le groupe joue avec ses tripes et donne tout pendant les 35 minutes de leur set. Ils jouent avec leurs tripes et ça se sent. Une ultime référence aux Beastie Boys sur fond de larsen et il est temps de céder la place.

Ce sont d'autres Parisiens, coreux cette fois, qui montent sur scène. WorstDoubt, dont le nom commence à se faire reconnaître aura donc l'occasion de jouer devant un public plus chaud et plus nombreux. Et malgré un son assez catastrophique au départ et un micro voix qui crache, le groupe balancera du bon vieux hardcore plus proche du thème de la soirée. Du hardcore assez lourd et plutôt mid tempo. Eux aussi se la donnent et ça y est dans la fosse ça s'agite. Les morceaux sont assez homogènes et s'enchainent rapidement (à peine 30 minutes, c'est curieux) et le chanteur finira le set en plein milieu la fosse, définitivement prête à accueillir les héros du jour. Tout le monde est chaud maintenant, place aux New-Yorkais.


« Hello Paris, we are Sick Of It All !!!! ». A vrai dire, on s'en doutait un peu. Mais quand Lou Koller hurle ces mots dans son micro, ceux qui ont déjà vu ce groupe mythique en live savent très bien ce qui les attend. Un set énergique, puissant, avec un bon esprit et une vraie communion avec le public. Du hardcoreeast-coast à l'ancienne mais une fraicheur intacte. C'est ça les concerts de Sick Of It All, et ce soir ne fera pas exception. Les 4 gars de Queens n'ont pas pris une ride ni un kilo depuis leur dernière apparition. D'ailleurs quand on y pense, il y a peu de groupes aussi fidèles à eux-mêmes et durables dans le temps. Pete Koller ? Toujours la même crête blonde plantée sur le crâne et toujours le même sourire carnassier quand il joue. Armand Majidi ? La précision d'un horloger suisse. Craig Ahead ? Toujours la même dégaine et la même application sur sa basse. Et Lou, alors ? Le même bouc, la même silhouette élancée, le même plaisir d'être sur scène et de faire chanter son public. Et plus important que tout : toujours cette voix reconnaissable entre toutes !
Et donc, inévitablement, on a le droit à un vrai show de Sick Of It All. Les musiciens ne tiennent pas en place et ils sont déjà en sueur après le 2ème morceau. Leur son est absolument parfait ; merci les techs qui ont passé un temps incroyable aux sound check.
Les titres oldschool succèdent aux morceaux du dernier album. Le concert ouvre sur ‘Inner vision', histoire de donner le ton et de présenter le nouvel opus. Suivent les classiques plus ou moins récents ‘Clobberin time', ‘Injustice system', ‘Call to arms' et ‘My life', leur toute première compo. L'occasion de se remémorer les « 30 somethingyears » de carrière du groupe qui ne pensait même pas sortir de deuxième album à sa formation. C'est ça qui est bon avec Sick Of It All. Le groupe prend toujours le temps de remercier ses fans. Les tout nouveaux comme les anciens. Il faut dire que la première fois que les New-Yorkais sont venus en France remonte à 1992.
S'ensuivent d'autres morceaux tout aussi pêchus et positifs les uns que les autres ‘Good looking out', ‘Let go', ‘Us vs them', ‘Busted' avec Craig au chant, le nouveau et excellent ‘That crazy white boysshit', que des titres énergiques et parfaitement exécutés. Le groupe enchaine (un peu trop vite) tous ses morceaux sélectionnés pour leur tournée européenne et propose finalement une setlist assez variée, pour le plus grand plaisir du public qui est bouillant dans la fosse. ‘Wake the sleeping dragon', ‘Scratch the surface', ‘Uprising nation', ‘Machete', l'étonnante ‘Ceasefire', ‘Take the night off' et même la love song ‘Sanctuary' complètent l'affiche pour cette courte heure de concert.

Au final, Sick Of It All aura livré un superbe concert : des morceaux particulièrement bien choisis et surtout une attitude incroyable. Le groupe a toujours un mot pour le public, sans bullshit ni prêche. Ce n'est pas le genre de la maison que de vous dire quoi faire ou comment penser. Le groupe est là pour la musique, la sueur, le plaisir, le public. Intègre et humble jusqu'à rester à la fin du show saluer les fans massés devant la scène.
Là où d'autres groupes s'essoufflent ou pèchent par manque d'inspiration, Sick Of It All reste fidèle au poste, sans jamais tricher. Résultat, 30 et quelques années plus tard, il garde une énergie intacte et un sens du show rarement égalé. Tout simplement énorme !

Le seul petit bémol que nous pourrions faire à cette affiche ou à cette date en tout cas est l'absence d'un autre groupe d'envergure. Quand on sait que le Persistence Tour qui affiche pas moins que des groupes comme Ignite, Municipal Waste ou Walls Of Jericho passe méthodiquement par plusieurs villages et cantons d'Allemagne, de Suisse et de Belgique, on a le droit de se demander pourquoi une petite bourgade comme Paris n'est pas mieux fournie. Dommage. Mais, ce n'est que de la gourmandise et cela n'enlève rien à la performance de Sick Of It All, groupe mythique et légendaire du NYHC.

JIM