FESTIVAL FOUDROCK à l'Estaminet (Magny-les-Hameaux – 78) le 19/11/2022
Live report et photos by Ophélie Griffin
Enfin ! Après 3 ans d'interruption, et malgré des éditions intermédiaires à Châteaufort, le Festival Foudrock sous sa forme originelle était enfin de retour. Mieux ! De retour au café-culture L'Estaminet à Magny-les-Hameaux dans les Yvelines. Moi j’étais contente que le festival soit de retour, surtout que c’est à 5 minutes de la maison (et pour celles et ceux qui me connaissent, vous savez mon engagement vis-à-vis des salles et événements en dehors de Paris).
Je prends quelques lignes pour présenter l’association Foudrock, composée de 100% de bénévoles passionné.e.s de musique et qui organise donc tous les ans un festival. A titre personnel, j’y vais quasiment tous les ans depuis 2013 et j’ai pu y découvrir des groupes terribles comme 7 Weeks, Bukowski, Thousand Ravens ou Sidilarsen. Je vous invite à checker l’affiche des précédentes éditions pour vous faire votre propre opinion !
Revenons à 2022, 10 ans après la première édition, où Foudrock relance son festival annuel avec une belle affiche : MaNew, Sweet Needles, Scarlean et Knuckle Head. Impossible pour moi pour rater cet événement et j’y rameute de la famille et des ami.e.s proches. Guillaume, le président de l’association, me confie qu’il est content car ils ont fait de bonnes préventes et cela annonce à une belle soirée. Effectivement, à notre arrivée, il y a déjà du monde à l’Estaminet, pour boire un verre avant l’ouverture des portes.
MaNew
C'est donc MaNew qui entame la soirée. La salle n’est pas encore totalement remplie lorsque le concert débute mais on sent que des fans de la première heure sont dans la place. Le guitariste à l’origine du groupe, Emmanuel Malepart, prend la parole pour présenter ce qui nous attend : de l’instrumental mais "c’est un peu le bordel vous allez voir".
On est de suite attiré par ce personnage, costume et guitare rose, comme un mélange de Polnareff et de Philippe Katerine. MaNew enchaîne les blagues ("il y a des photographes alors je fais le con, j’en profite") mais dès qu’il touche sa guitare, la musique reprend ses droits. Les 4 copains enchaînent les compos originales et les reprises, dont la première sera Switch 625 de Def Leppard. Il y a du rythme et une super entente entre les musiciens. Notons aussi la reprise d’ "Eruption" de Van Halen et "The call of Ktulu" de Metallica. Le public, assez timide au départ, est finalement conquis et se montre plus expressif au fur et à mesure du set. MaNew présente le groupe avant le dernier morceau : Dom DomBass à la basse, Frédéric Géhin à la batterie et le second guitariste rythmique Fred Paty – dont on nous annonce que c’est le dernier concert !
L’enthousiasme de jouer était tel que les membres du groupe en ont oublié l’heure ! Quoi, c’est déjà fini ?! Au final, MaNew nous a berné : ça joue au clown pour mieux nous clouer le bec dès que les instruments chantent. Belle prouesse et parfaite entame de soirée de mon côté.
J’ai voulu récupérer la setlist mais Fred m’a confié qu’ils n’en avaient pas, qu’ils faisaient tout de mémoire (et que c’est pour ça que c’était parfois le bordel). Anecdote parfaite, bien à l’image de ce groupe décalé mais très doué !
Sweet Needles
Le deuxième groupe qui prend la scène ce soir, c’est le seul que j’avais déjà vu lors de leur passage au Réacteur (Issy-les-Moulineaux – 92) en avril dernier.
Leur performance de ce soir est à l’image de ce que j’avais déjà en tête : des morceaux enchaînés furieusement, sans temps mort. Une énergie folle est déployée par les cinq membres du groupe, notamment par le chanteur, Oscar, qui ne sait rester en place, oscillant entre scène et bain de foule. On peut dire qu’il donne physiquement de sa personne, entre saut, roulade et autre acrobatie. Il n’aura de cesse d’haranguer le public pour qu’il puisse se rapprocher de la scène - c’est fou comme parfois le public se cantonne au fond de la salle, par timidité ? Malheureusement, le public restera timide tout le long du set. Peut-être s’est-il trouvé un peu perdu par ce déploiement d’énergie, parfois démesuré vue la taille de la scène et de la salle.
Le concert se termine par une petite distribution de CD au public – hop, 1, 2, 3 CD envoyés !
Par rapport à leur prestation d’avril dernier, et malgré parfois quelques problèmes de son au niveau de la voix du chanteur, j’ai trouvé que le groupe avait gagné en puissance et que les morceaux plus rodés. Cela s’explique facilement par le nombre de dates qu’ils ont pu enchaîner jusqu’à ce fameux mois de novembre.
Setlist (la seule que j’ai réussie à glaner – fail total) :
Not the only one
Shake It! Groove It!
Be Bop
Headache
From Hisingen to Paris
Failed
Better Late than never
Tormenta
Another Land
13
Scarlean
Le groupe venait spécialement d’Avignon pour le festival et rien que pour ça, respect car évidemment ils n’ont pas beaucoup dormi du coup ! J’étais déjà assez conquise avant le début du concert par l’artwork des tshirts en vente au merch (et après le concert, comment vous dire que j’ai foncé m’en prendre un...) Le public est un peu plus fourni dans la salle pour ce troisième concert de la soirée, avec encore des fans de première heure pour soutenir la performance de Scarlean. Soulignons que le groupe a sorti son troisième album en septembre dernier "Silence", encensé par la critique. Il s’agit désormais de défendre ce nouvel opus en live et il n’est rien de dire que le combat mené par les cinq membres de Scarlean se termine par une victoire incontestable.
Que dire de Scarlean, entre les mélodies implacables, percutantes et envoûtantes, des influences électro et la voix puissante du chanteur Alexandre Soles capable d’envolées lyriques – je ne crois pas qu’une seule personne dans la salle n’ait pas été conquise par la performance des Avignonnais (beaucoup trop de négation dans cette phrase !). Le groupe s’offre aussi le luxe d’une reprise magnifique de "Wonderful life" de Black.
Enorme coup de cœur de mon côté et clairement un groupe que je vais suivre avec attention dans le futur !
Knuckle Head
C’est LA tête d’affiche de Foudrock cette année, estampillée de "Dark country" sur l’affiche du festival. Pour nous plonger directement dans l’univers de Knuckle Head, une mise en scène nous est présentée : tête d’animal mort, le nom "Knuckle Head" gravé sur une croix au centre de la scène, vitraux religieux sur les côtés. Est-ce le décor d’un cross-over entre un western et un épisode de “Sons of Anarchy “? Est-on dans un film de Tarantino ? Qui va se faire buter et enterrer ? On pourrait croire que c’est totalement cliché. Et puis non, une fois que les deux musiciens commencent leur show. L’univers est réel, sublimé par le jeu des lumières. Nos deux fossoyeurs sont Jack au chant et à la guitare et Jock à la batterie (et parfois à la guitare et au chant).
A vrai dire, j’écoute beaucoup moins de stoner ces dernières années mais clairement, j’avais l’impression d’être au fond fin des Etats-Unis (au Rancho de la Luna à Joshua Tree par exemple !). Allume une clope (je ne fume pas), ouvre une bouteille de Whisky (je n’en bois pas) - ou plutôt du vin rouge à l’instar de Jock. Qui a dit que les hommes ne savaient pas faire deux choses en même temps – jouer et boire, ça le fait (tout comme prendre des photos avec une bière à la main... ne me jugez pas).
Le public s'est totalement laissé transporter dans le monde unique de deux cowboys ultra charismatiques, qui reviennent même pour un dernier morceau et non des moindres, puisqu’ils reprennent "Personal Jesus" de Depeche Mode, Jack s’offrait même une petite virée dans la foule pour mieux diffuser son énergie et faire bouger le public (sous l’injonction de Jock). Vu le succès et l’attente au merch après le concert, aucun doute que Knuckle Head a su conquérir son auditoire ce soir !
C’est ainsi que s’achève cette superbe édition de Foudrock, qui nous aura encore proposé une soirée riche en découvertes. Il y en aura eu pour tous les goûts en tout cas, mais on notera l’ultra générosité de chaque groupe !
Encore bravo à toute l’équipe de bénévoles de l’association Foudrock qui a assuré pour que le festival se fasse cette année et de la plus belle des manières ! On se dit à l’an prochain !
Live report et photos by Ophélie Griffin
Enfin ! Après 3 ans d'interruption, et malgré des éditions intermédiaires à Châteaufort, le Festival Foudrock sous sa forme originelle était enfin de retour. Mieux ! De retour au café-culture L'Estaminet à Magny-les-Hameaux dans les Yvelines. Moi j’étais contente que le festival soit de retour, surtout que c’est à 5 minutes de la maison (et pour celles et ceux qui me connaissent, vous savez mon engagement vis-à-vis des salles et événements en dehors de Paris).
Je prends quelques lignes pour présenter l’association Foudrock, composée de 100% de bénévoles passionné.e.s de musique et qui organise donc tous les ans un festival. A titre personnel, j’y vais quasiment tous les ans depuis 2013 et j’ai pu y découvrir des groupes terribles comme 7 Weeks, Bukowski, Thousand Ravens ou Sidilarsen. Je vous invite à checker l’affiche des précédentes éditions pour vous faire votre propre opinion !
Revenons à 2022, 10 ans après la première édition, où Foudrock relance son festival annuel avec une belle affiche : MaNew, Sweet Needles, Scarlean et Knuckle Head. Impossible pour moi pour rater cet événement et j’y rameute de la famille et des ami.e.s proches. Guillaume, le président de l’association, me confie qu’il est content car ils ont fait de bonnes préventes et cela annonce à une belle soirée. Effectivement, à notre arrivée, il y a déjà du monde à l’Estaminet, pour boire un verre avant l’ouverture des portes.
MaNew
C'est donc MaNew qui entame la soirée. La salle n’est pas encore totalement remplie lorsque le concert débute mais on sent que des fans de la première heure sont dans la place. Le guitariste à l’origine du groupe, Emmanuel Malepart, prend la parole pour présenter ce qui nous attend : de l’instrumental mais "c’est un peu le bordel vous allez voir".
On est de suite attiré par ce personnage, costume et guitare rose, comme un mélange de Polnareff et de Philippe Katerine. MaNew enchaîne les blagues ("il y a des photographes alors je fais le con, j’en profite") mais dès qu’il touche sa guitare, la musique reprend ses droits. Les 4 copains enchaînent les compos originales et les reprises, dont la première sera Switch 625 de Def Leppard. Il y a du rythme et une super entente entre les musiciens. Notons aussi la reprise d’ "Eruption" de Van Halen et "The call of Ktulu" de Metallica. Le public, assez timide au départ, est finalement conquis et se montre plus expressif au fur et à mesure du set. MaNew présente le groupe avant le dernier morceau : Dom DomBass à la basse, Frédéric Géhin à la batterie et le second guitariste rythmique Fred Paty – dont on nous annonce que c’est le dernier concert !
L’enthousiasme de jouer était tel que les membres du groupe en ont oublié l’heure ! Quoi, c’est déjà fini ?! Au final, MaNew nous a berné : ça joue au clown pour mieux nous clouer le bec dès que les instruments chantent. Belle prouesse et parfaite entame de soirée de mon côté.
J’ai voulu récupérer la setlist mais Fred m’a confié qu’ils n’en avaient pas, qu’ils faisaient tout de mémoire (et que c’est pour ça que c’était parfois le bordel). Anecdote parfaite, bien à l’image de ce groupe décalé mais très doué !
Sweet Needles
Le deuxième groupe qui prend la scène ce soir, c’est le seul que j’avais déjà vu lors de leur passage au Réacteur (Issy-les-Moulineaux – 92) en avril dernier.
Leur performance de ce soir est à l’image de ce que j’avais déjà en tête : des morceaux enchaînés furieusement, sans temps mort. Une énergie folle est déployée par les cinq membres du groupe, notamment par le chanteur, Oscar, qui ne sait rester en place, oscillant entre scène et bain de foule. On peut dire qu’il donne physiquement de sa personne, entre saut, roulade et autre acrobatie. Il n’aura de cesse d’haranguer le public pour qu’il puisse se rapprocher de la scène - c’est fou comme parfois le public se cantonne au fond de la salle, par timidité ? Malheureusement, le public restera timide tout le long du set. Peut-être s’est-il trouvé un peu perdu par ce déploiement d’énergie, parfois démesuré vue la taille de la scène et de la salle.
Le concert se termine par une petite distribution de CD au public – hop, 1, 2, 3 CD envoyés !
Par rapport à leur prestation d’avril dernier, et malgré parfois quelques problèmes de son au niveau de la voix du chanteur, j’ai trouvé que le groupe avait gagné en puissance et que les morceaux plus rodés. Cela s’explique facilement par le nombre de dates qu’ils ont pu enchaîner jusqu’à ce fameux mois de novembre.
Setlist (la seule que j’ai réussie à glaner – fail total) :
Not the only one
Shake It! Groove It!
Be Bop
Headache
From Hisingen to Paris
Failed
Better Late than never
Tormenta
Another Land
13
Scarlean
Le groupe venait spécialement d’Avignon pour le festival et rien que pour ça, respect car évidemment ils n’ont pas beaucoup dormi du coup ! J’étais déjà assez conquise avant le début du concert par l’artwork des tshirts en vente au merch (et après le concert, comment vous dire que j’ai foncé m’en prendre un...) Le public est un peu plus fourni dans la salle pour ce troisième concert de la soirée, avec encore des fans de première heure pour soutenir la performance de Scarlean. Soulignons que le groupe a sorti son troisième album en septembre dernier "Silence", encensé par la critique. Il s’agit désormais de défendre ce nouvel opus en live et il n’est rien de dire que le combat mené par les cinq membres de Scarlean se termine par une victoire incontestable.
Que dire de Scarlean, entre les mélodies implacables, percutantes et envoûtantes, des influences électro et la voix puissante du chanteur Alexandre Soles capable d’envolées lyriques – je ne crois pas qu’une seule personne dans la salle n’ait pas été conquise par la performance des Avignonnais (beaucoup trop de négation dans cette phrase !). Le groupe s’offre aussi le luxe d’une reprise magnifique de "Wonderful life" de Black.
Enorme coup de cœur de mon côté et clairement un groupe que je vais suivre avec attention dans le futur !
Knuckle Head
C’est LA tête d’affiche de Foudrock cette année, estampillée de "Dark country" sur l’affiche du festival. Pour nous plonger directement dans l’univers de Knuckle Head, une mise en scène nous est présentée : tête d’animal mort, le nom "Knuckle Head" gravé sur une croix au centre de la scène, vitraux religieux sur les côtés. Est-ce le décor d’un cross-over entre un western et un épisode de “Sons of Anarchy “? Est-on dans un film de Tarantino ? Qui va se faire buter et enterrer ? On pourrait croire que c’est totalement cliché. Et puis non, une fois que les deux musiciens commencent leur show. L’univers est réel, sublimé par le jeu des lumières. Nos deux fossoyeurs sont Jack au chant et à la guitare et Jock à la batterie (et parfois à la guitare et au chant).
A vrai dire, j’écoute beaucoup moins de stoner ces dernières années mais clairement, j’avais l’impression d’être au fond fin des Etats-Unis (au Rancho de la Luna à Joshua Tree par exemple !). Allume une clope (je ne fume pas), ouvre une bouteille de Whisky (je n’en bois pas) - ou plutôt du vin rouge à l’instar de Jock. Qui a dit que les hommes ne savaient pas faire deux choses en même temps – jouer et boire, ça le fait (tout comme prendre des photos avec une bière à la main... ne me jugez pas).
Le public s'est totalement laissé transporter dans le monde unique de deux cowboys ultra charismatiques, qui reviennent même pour un dernier morceau et non des moindres, puisqu’ils reprennent "Personal Jesus" de Depeche Mode, Jack s’offrait même une petite virée dans la foule pour mieux diffuser son énergie et faire bouger le public (sous l’injonction de Jock). Vu le succès et l’attente au merch après le concert, aucun doute que Knuckle Head a su conquérir son auditoire ce soir !
C’est ainsi que s’achève cette superbe édition de Foudrock, qui nous aura encore proposé une soirée riche en découvertes. Il y en aura eu pour tous les goûts en tout cas, mais on notera l’ultra générosité de chaque groupe !
Encore bravo à toute l’équipe de bénévoles de l’association Foudrock qui a assuré pour que le festival se fasse cette année et de la plus belle des manières ! On se dit à l’an prochain !