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Report Parkway Drive au Zénith de Paris le 27/09/2022

«Parkway Drive offre un show tout simplement EXCEPTIONNEL »
STEPHANE MASSON
Journaliste
Metalcore
27/09/2022
1036 vues

Live-report – Parkway Drive by Enora Le Fustec

Depuis 2016, Parkway Drive (Metalcore, Australie) est passé au moins une fois par an en France avec le « Ire European Tour » de février 2016, le « Unbreakable European Tour » d’avril 2017, le « Reverence Announcement Club Tour » de mars 2018, et le « Reverence European Tour » de février 2019. Alors forcément, l’attente a été longue pour les fans qui retrouvaient les géants du Metalcore seulement trois ans plus tard (pandémie oblige). Pour l’occasion, Parkway a soigné son retour en dévoilant son nouvel album quelques jours avant le début de sa tournée européenne, organisée par Live Nations, et en s’entourant de Lorna Shore (Deathcore, USA) et de While She Sleeps (Metalcore, UK) !

LORNA SHORE (19h – 19h30)

Les lumières s’éteignent et les musiciens de Lorna Shore font leur entrée sur scène devant un public clairsemé et sous des applaudissements plutôt légers. Bien sûr, le public est content que la soirée débute mais le choix de ce groupe de Deathcore peut surprendre sur cette affiche Metalcore. Will Ramos essaie de lancer les hostilités en hurlant : « Are you guys ready? Let’s open this place for a mosh pit! Welcome ‘To The Hellfire’, let’s go! ». Quelques fans se préparent au mosh pit mais la fosse semble peu réceptive alors que le premier morceau s’élève dans le Zénith. A plusieurs reprises, le chanteur essaiera de créer un peu plus de mouvement à coup de « Paris, let me hear you! », « Make some f****** noise ! » ou encore « It’s time to prove yourself, let’s see what you got! » sans grand succès. Avant ‘Of The Abyss’, le frontman prend la parole un peu plus longuement pour présenter le groupe, demander qui les connaît déjà et souhaiter la bienvenue à ceux qui les découvrent sur scène ce soir.

Ce deuxième morceau confirme l’impression statique du premier puisque les guitaristes Adam De Micco et Andrew O’Connor restent à leur place de chaque côté de la scène et ne bougent presque pas. Will Ramos quant à lui se contente d’agiter la tête et de faire quelques pas de temps en temps. Malgré ce manque d’activité sur scène, le son est correct, les soli propres et la performance vocale à la hauteur de ce qu’on pouvait en attendre. Après avoir demandé au public de faire du bruit pour While She Sleeps et Parkway Drive qui arrivent après eux, Lorna Shore nous propose ‘Sun Eater’. Un petit mosh pit se lance mais il semble évident que le public se réserve pour la suite bien que les breakdowns à répétition aident les premiers rangs et une partie des gradins à entrer dans le show. Sur ‘Cursed To Die’, le chanteur demande à la fosse d’envoyer le plus de crowdsurfers possible, mais cela ne prend pas, pas plus que sur ‘Into The Earth’.

Après une conclusion assez étrange qui voit Will Ramos annoncer « We have one more song for you. » puis ajouter « Don’t be so upset! » après que le public n’ait absolument pas réagi au fait que le set de Lorna Shore soit sur le point de s’achever, le constat est sans appel : le groupe américain a assuré un show propre mais qui manquait totalement d’âme tant il était planifié, contrôlé, lisse, répété.

Setlist Lorna Shore :
1- To the Hellfire
2- Of the Abyss
3- Sun//Eater
4- Cursed to Die
5- Into the Earth

WHILE SHE SLEEPS (19h50 – 20h35)

Après un changement de set assez rapide, While She Sleeps entre en scène avec un jeu de sons et lumières complet qui pose le décor de manière bien plus travaillée. Plus nombreux, le public ne tarde pas à montrer son engagement en se mettant à crier, lever le poing et agiter la tête dès que ‘Sleeps Society’ puis ‘Anti-social’ s’élèvent. Le groupe aussi est bien plus engageant sur scène, occupant pleinement l’espace à sa disposition et cherchant le contact avec son public. Bien que Lawrence Taylor ne soit pas au meilleur de sa forme vocalement, il compense par une grosse présence scénique et n’hésite pas à jouer avec le public. Si le show lumineux vaut le détour, il peut aussi empêcher de profiter du spectacle tant les musiciens se retrouvent tantôt complètement dans l’ombre, tantôt surexposés au point que la scène devient aveuglante. Pour introduire ‘You Are All You Need’, le frontman annonce : « I need to see everyone of you on your feet. Can you feel the blood pumping through your veins? Are you alive? » Toute la fosse se met alors à bondir alors que Mat Welsh et Aaran McKenzie, respectivement à la guitare rythmique et à la basse, arpentent la scène à grandes enjambées.

Comme pour illustrer la différence d’atmosphère avec Lorna, le chanteur descend de la scène pour venir au contact de ses fans. Il se fait porter par la foule et le souhait global des membres de While She Sleeps d’être en prise avec leur audience se ressent tout au long de leur set ! Alors que ‘The Guilty Party’ et ‘I’ve Seen It All’ s’enchaînent, les musiciens se déchaînent à l’exception de Sean Long, occupé à ses soli qui sont d’ailleurs tout à fait en place et maîtrisés. Mention spéciale aux back vocals, également très propres ! La setlist semble plaire au public du Zénith puisqu’aux timides mosh pits de Lorna Shore succèdent les walls of death destructeurs de While She Sleeps, ce que confirme encore ‘Eye To Eye’. Autre comparaison qu’on ne peut s’empêcher de faire : alors que Lorna Shore s’appuyait sur ses breakdowns (qui ont cependant perdus en puissance par rapport aux premiers albums du groupe), on ne peut qu’apprécier la diversité de ce que propose la formation anglaise.

En introduction de l’hymne ‘You Are We’, Lawrence Taylor prend la parole : « Make some noise for yourself Paris, this is beautiful! And make some noise for Lorna Shore, let me hear you! Okay, now I’ll need a circle pit here (il pointe le coin gauche de la fosse), and I’ll need a circle pit here (il pointe le coin droit de la fosse), and I’ll need the biggest circle pit of the night right here (il pointe le centre de la fosse)! » La mélodique ‘Fakers Plague’ résonne ensuite puis le groupe continue son travail de chauffe en demandant au public d’envoyer le plus de crowdsurfers possibles ; on ne dépassera pas cinq ou six d’entre eux en simultané mais ce déploiement d’énergie fait plaisir à voir ! D’autant plus que le chanteur descend une nouvelle fois au contact des premiers rangs et ne s’épargne aucune peine avant de déclarer de manière touchante : « Everytime we return to your beautiful country, you make us feel so welcomed! Thank you so much Paris! Honestly, we've been coming here since we started this band and we feel so loved here, it's amazing! »

Après un retentissant « We are While She Sleeps, don’t forget that! We’ll see you again soon, peace. », le groupe quitte la scène alors que le public scande son nom. La performance était à la hauteur de ce qu’on connaît de While She Sleeps et de ce que le groupe se devait d’offrir en ouvrant pour Parkway Drive. Mission accomplie donc alors que les fans se préparent à l’arrivée des rois de la soirée.

Setlist While She Sleeps :
1- Sleeps Society
2- Anti-social
3- You Are All You Need
4- The Guilty Party
5- I’ve Seen It All
6- Eye To Eye
7- You Are We
8- Fakers Plague
9- Silence Speaks
10- Systematic

PARKWAY DRIVE (21h – 22h30)

A 21h précises, après que les dernières notes de ‘Hurt’ de Johnny Cash se soient évanouies dans l’air, les lumières s'éteignent dans la salle. Des cuivres retentissent dans les graves, une rythmique gronde et des falaises projetées sur le mur du fond de la scène s'ouvrent lentement. Des personnes vêtues de noir et encapuchonnées arrivent depuis le fond de la scène en brandissant des torches. Elle se positionnent sur deux rangées, de chaque côté des escaliers qui occupent l’espace alors qu’un chœur féminin se fait entendre. Sous les acclamations du public, les musiciens de Parkway Drive font leur entrée au centre de cette procession et les premières notes de ‘Glitch’ commencent à résonner. Fidèle à sa réputation, Winston McCall se donne à fond et le jeu pyrotechnique complète le tout. Le guitariste soliste Jeff Ling l'accompagne sans peine pour occuper l'avant-scène alors que le public reprend en chœur toutes les paroles de ‘Prey’ qui arrive alors. Le chanteur a tout juste le temps de demander : « Hey Paris, how are you! It’s been a while! » que ‘Carrion’ démarre. Après ce titre, il tente d’obtenir le silence sans succès tant le public du Zénith a plaisir à exprimer sa joie de retrouver la formation australienne sur scène. Finalement, le frontman parvient à glisser : « This is crazy… Keep on doing what you’re doing because this is f****** mental! This is ‘Vice Grip’! » Cet hymne de l’album « Ire » (2015) emporte tellement la fosse que celle-ci organise spontanément un crowd surfing massif alors que Lorna Shore et While She Sleeps avaient dû en demander.

Après ‘Dedicated’, Winston McCall s’exprime plus longuement pour introduire ‘Ground Zero’ : « Good evening Paris! How's everybody doing tonight? It’s been a long time since we’ve last been here obviously (il sourit), for good reason obviously (il sourit encore pour mieux faire passer ce rappel de la récente pandémie), but it’s a lot of fun being back here! We’re going to play a new song from the new album we released some weeks ago (une annonce qui plait beaucoup au public). But first, I want to talk a bit about the past years, how it impacted the world, and how it impacted us. Everyone in the world had to face that challenge. And to be stronger together, we have to be vulnerable, and we need to be able to ask for help; we need help from the people next to us. We are always stronger together than we are on our own. And it starts right here! » Après ça, voici ‘Cemetery Bloom’ qui plonge la salle dans l’obscurité avec seulement un spot éclairant le chanteur de dos. Sincère et incarnée, la performance a la beauté de la folie humaine. Pour relancer le show de manière plus explosive, le frontman demande au public de sauter sans s’arrêter sur ‘The Void’. Il en profite également pour laisser la place au guitariste soliste dont le prénom, Jeff, apparaît sur tous les spots lumineux pour un moment de gloire plus que mérité !

Nouvelle harangue avant ‘Karma’ puisque Winston McCall déclare : « The vibe is real! (Il reprend son souffle et fait rire le public) It’s okay, I see that you want more. This next one is a little bit faster, the tempo is going to speed up. It’s been three years since I’ve seen a French circle pit, so if you would please... » Vous vous doutez bien que le public s’exécute avec joie et que le circle pit ne tarde pas à s’étendre dans une immense partie de la fosse. Pour ‘The Greatest Fear’, des crânes géants sont projetés sur le mur du fond et un quatuor à cordes monte sur scène. Quel bonheur de voir que le groupe pousse son concept jusqu’à avoir des musiciens classiques en live avec eux ! Juste avant ‘Shadow Boxing’, le chanteur se débarrasse du gilet pare-balles blanc qu’il portait jusque là pour revenir habillé de noir. Il enchaîne sur ‘Darker Still’, dont la douceur est un peu gâchée par un flagrant manque de justesse, sous la lumière des téléphones du public. Véritable porte-parole de Parkway Drive, Winston McCall remercie le quatuor à cordes et demande au public d’applaudir les performances de Lorna Shore et While She Sleeps. Il declare aussi son amour au public français : « Thank you for making this possible. Thank you, thank you! » avant d’annoncer l’explosive ‘Bottom Feeder’ !

Après de nouveaux remerciements, le groupe quitte la scène mais le public est bien déterminé à les faire revenir. Ça crie, ça tape du pied, ça lève les bras... Les lumières rouges ne tardent effectivement pas à se rallumer au fond de la scène et les mêmes falaises qu'au début s'ouvrent une seconde fois pour que la même procession de personnes vêtues de noir se répète. Une violoniste du quatuor occupe l'avant-scène, seulement éclairée par les flammes des gens alignés derrière elle pour un effet des plus théâtral. S’élève alors la très attendue ‘Crushed’ que le public connaît sur le bout des doigts. Le frontman tient le public dans le creux de sa main alors quand il demande « Show me hell ! », on ne peut que s'exécuter. La conclusion est pleine d’émotions puisque, dans le noir, le public se met à chanter le riff de ‘Wild Eyes’. Les membres de Parkway Drive s'avancent et Winston met la met sur le cœur ayant visiblement du mal à trouver des mots alors que les voix des fans ne faiblissent pas. Il murmure un « Merci Paris » puis retrouve ses esprits et déclare « Let’s do this together! » pour lancer le dernier morceau de la soirée.

Setlist Parkway Drive :
Introduction song - Hurt (Johnny Cash)
1- Glitch
2- Prey
3- Carrion
4- Vice Grip
5- Dedicated
6- Ground Zero
7- Cemetery Bloom
8- The Void
9- Karma
10- The Greatest Fear
11- Shadow Boxing
12- Darker Still
13- Bottom Feeder
RAPPEL
14- Crushed
15- Wild Eyes

Comme l’a souligné le frontman de Parkway Drive, les fans français ont longtemps attendu avant de pouvoir retrouver le groupe. Mais cette attente est plus que justifiée, que ce soit avec la qualité du nouvel album « Darker Still » ou avec l’énergie déployée pendant ce concert ! Celui-ci s’est d’ailleurs brièvement prolongé ans le métro de la ligne 5 puisque des fans inarrêtables y ont encore repris en chœur le riff de ‘Wild Eyes’. Du côté de Lorna Shore, le set s’est révélé décevant tant le groupe a donné l’impression de ne pas vouloir créer le moindre lien avec le public, se contentant de délivrer les morceaux prévus dans le temps imparti. A l’inverse, While She Sleeps s’est fait un plaisir de préparer le terrain pour Parkway Drive en proposant un spectacle explosif et engagé ! Finalement, les Australiens ont retrouvé leur public chauffé à blanc pour un set qui a pioché dans beaucoup d’albums du groupe et qui a autant donné dans la brutalité que dans l’émotion.