«Une performance sans faute de la part d'Obituary au Zenith de Paris»
Ophélie Griffin Journaliste
Death Metal
30/10/2024
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Live Report et Photos : Ophélie Griffin
JESUS PIECE
C'est le groupe de hardcore / metalcore venu tout droit de Philadelphie qui ouvre le bal ce soir, dans un Zenith petite configuration mais déjà bien rempli malgré un début très tôt (18h00 !).
Sur une scène réduite, le ton est donné dès le premier morceau, le groupe est là pour mettre une petite claque au public. Sur le 2ème morceau, Aaron Heard (chant) incite la formation de circle pit - réponse mesurée et timide pour l'instant.
Finalement, beaucoup d'énergie est déployée sur scène par Aaron, qui en vient à tomber la chemise, mais elle a du mal à se transmettre vers le public.
Je regrette le son ultra saturé et un set décousu, qui ne m'aura pas vraiment emballé.
OBITUARY
Ca y est la fosse est totalement remplie pour accueillir Obituary et on sent dès les premières notes de "Redneck Stomp" que le public est entièrement acquis à la cause du groupe de death. La machine de guerre se met rapidement en route avec une ambiance diamétralement opposée à celle ressentie sur le groupe précédent, là, c'est la folie totale. Impossible de ne pas se laisser gagner par la ferveur ambiante. John Tardy sait parfaitement haranguer la foule - juste en levant le doigt. On sent un plaisir évident à jouer sur scène ce soir et la qualité du son est appréciable (on aurait pu craindre le pire vu le précédent groupe).
Certes, cela peut manquer de fluidité sur l'enchaînement des morceaux, avec beaucoup de pause entre chaque titre, mais cela permet au public le temps d'acclamer vivement le groupe. Il règne une belle ambiance dans la fosse, à l'image de ce mec qui serre la main de chaque personne rentrant dans la salle après avoir slammé (et c'est peu dire qu'il en a serré des mains !).
La setlist est équilibrée, mettant également en avant des titres du dernier opus du groupe sorti en 2023 'Dying of Everything' (Relapse) à l'image du titre "War". Mais c'est évidemment le titre "Slowly We Rot" qui enflamme définitivement la foule mais qui clôture malheureusement la performance réussie mais bien trop courte d'Obituary.
Les longs remerciements vis-à-vis du public montre à quel point le plaisir a été partagé en tout cas.
SETLIST :
Redneck Stomp
Threatening Skies
By the Light
The Wrong Time
Deadly Intentions
Chopped in Half
Turned Inside Out
Solid State
War
Dying of Everything
Slowly We Rot
JINJER
La scène se dévoile intégralement pour Jinjer - groupe que j'attends particulièrement, même j'ai du mal à comprendre la cohérence avec le reste de la programmation du soir.
C'est de nouveau une ambiance totalement différente qui s'installe, moins folle que pour Obituary mais plus concentrée.
D'un point de vue performance, il n'y a rien à dire - Tatiana déploie toute sa palette vocale impressionnante quand le reste du groupe déroule les morceaux sans faute note.
Cependant, par rapport aux deux derniers concerts que j'ai pu voir (2022 au Hellfest et 2023 à l'Aéronef), j'ai trouvé le groupe ukrainien absent. Pourtant, ils ont des nouveaux titres à défendre en vue de la sortie du prochain album en 2025 ('Duél' - Napalm Records). La setlist m'a semblé mal réfléchie, certes on a vibré sur "Teacher, Teacher!" et "Perennial" mais il y a eu un gros creux au milieu du concert qui a perdu une partie du public (même les fans !). J'aurais tellement aimé réentendre en live "On the top", "Just another" ou encore "I speak astronomy" !
Je savais que le groupe était avare en échange verbal avec le public mais je l'avais senti nettement plus chaleureux à Lille. Si je tentais une petite analyse, après plus de deux ans passés sur les routes du monde entier mais sans pouvoir rentrer chez eux, les membres du groupe n'ont pas vraiment eu le temps de souffler. Ce n'est pas de la fatigue que j'ai ressenti mais vraiment une absence et un manque d'engagement. Ce fut flagrant à la fin du concert : dès la fin de "Rogue", Tati, Roman, Eugene quittent la scène sans un mot - seul le batteur Vladislav prend le temps de remercier proprement le public.
J'espère que le groupe saura se remettre sur pied pour nous faire oublier cette performance en demi-teinte.
SETLIST :
Sit Stay Roll Over
Ape
Fast Draw
Retrospection
Teacher, Teacher!
Colossus
Someone's Daughter
Kafka
Copycat
Perennial
Rogue
SEPULTURA
Pour rappel, ce soir nous sommes réuni.e.s pour célébrer un anniversaire mais également les adieux d'un groupe mythique : Sepultura fête avec nous ses 40 ans (ah bah tiens, le Zenith et moi aussi) dans une tournée d'adieu à travers le monde entier, à l'image du nom donné à ce tour "Celebrating Life through Death".
Le ton est donné, ce soir sera une une célébration du passé et du présent. Dès les premiers morceaux, c'est une grande branlée avec l'enchaînement de "Refuse/Resist", "Territory" et "Slave New World" issus de l'album 'Chaos A.D.' (1993 - Roadrunner). C'est la première date de la tournée européenne et on peut dire que le groupe est là pour faire vibrer le public parisien. C'est totalement réussi !
Certes le but est de célébrer l'histoire du groupe mais aussi le présent, avec par exemple la présentation du nouveau batteur, le tout jeune Greyson Nekrutman - je pense que l'on peut dire qu'il a parfaitement assuré ce soir.
Une belle scénographie accompagne certains titres, le but étant de mettre en lumière la beauté du Brésil, notamment de la forêt amazonienne, à l'instar des images diffusées lors du solo de guitare d'Andreas Kisser en guise d'introduction au morceau "Guardians of Earth". Ça en jette.
Les morceaux s'enchaînent, un peu comme un rouleau compresseur, peut-être trop compresseur à mon goût car je me sens un peu perdue au milieu du set.
Je me remets dans le concert grâce à la belle performance sur "Kaiowas" joué avec des musiciens supplémentaires pour les percussions et les guitares, toujours accompagnés par de belles images du Brésil.
Derrick prend la parole, remerciant le public de Paris et affirmant que le groupe n'aurait pas rêvé d'un meilleur début de tournée. "SEPULTURA" scande en retour la foule ! Et on repart dans le passé avec des titres plus intenses, avec "Dead Embryonic Cells" ou encore "Troops of Doom".
Nous nous rapprochons doucement de la fin du concert et c'est l'heure de sortir l'artillerie lourde. Après avoir remercier les autres groupes pour avoir partagé leur scène, un solo de batterie entame "Ratamahatta" enchainé avec "Roots Bloody Roots", fin de concert immanquable. Certes, j'ai pris plus mon pied lors de leur dernier passage à Paris à l'Elysée Montmartre en 2022, mais il n'y a absolument rien à reprocher à Sepultura qui a offert une superbe performance à Paris ce soir.
SETLIST :
Refuse/Resist
Territory
Slave New World
Phantom Self
Attitude
Means to an End
Kairos
Breed Apart
Guardians of Earth
Choke
False
Escape to the Void
Kaiowas
Dead Embryonic Cells
Agony of Defeat
Orgasmatron (Motörhead cover)
Troops of Doom
Inner Self
Arise
Rappel :
Ratamahatta
Roots Bloody Roots
Je remercie Veryshow et le Zenith de Paris pour l'organisation de cette belle soirée.