Voilà six mois que le monde vit sous la pression et la peur de la pandémie de Covid-19, que l'humain reste cloîtré entre quatre murs, muselé par un masque et que le monde du spectacle court à sa perte en s'affaiblissant un peu plus chaque jour. Alors, pour tenter de survivre, certains groupes tentent de continuer d'exister en live en commençant à proposer des live streamings.
Ne pouvant plus organiser de spectacles humains, quelques formations se sont laissées tenter par cette expérience pendant le confinement en proposant des show gratuits (Enslaved par exemple). D'autres ont vu l'occasion de créer un nouveau modèle économique comme Katatonia, suivi plus récemment par Behemoth qui a mis la barre très très haut avec son show intitulé "In Absentia Dei" le 5 septembre dernier; aujourd'hui, c'est Lamb of God qui se lance dans l'aventure.
Pour l'événement, il a été créé un accès spécial sur un site dédié permettant de visualiser le show depuis chez soi, LoG jouant au Broadberry, un club privé à Richmond, à domicile pourrai-je dire ! La retransmission est ponctuée par deux interviews en direct réalisées par l'animateur de "l'émission" accueillant, une heure avant la prestation de la tête d'affiche, le frontman Scott Kennedy du groupe assurant la première partie (gratuite) Bleed From Within.
Après 1/4 d'heure d'échange avec ce dernier, le show de BfW débute au Private Avenue (Glasgow, Ecosse) dont le décorum très moderne et en partie digital, offre des couleurs très (trop) rouges . Ca entache la qualité de l'image mais heureusement le son est bon. Le quintette arbore une posture studio et non scénique; c'est dommage car c'est très statique et ça manque cruellement d'interaction avec les caméras et donc avec les téléspectateurs. Chaque musicien reste à sa place durant le show créant un immobilisme désarçonnant et rendant rapidement le show ennuyeux. La prestation est courte avec seulement cinq titres interprétés dont quatre du dernier opus "Fracture" sorti le 29 mai dernier via Century Media Records.
Contrairement à un show "normal", la rupture avec le show de BfW est brutale puisque les deux groupes de ce soir ne jouent pas au même endroit. La retransmission étant en direct, il faut animer l'entracte en attendant le retransmission de la prestation de LoG, dont le streaming reste à disposition durant 48h pour la partie payante. L'animateur profite de cette interlude pour interviewer le chanteur de LoG, Randy Blythe, un bon 1/4 d'heure, afin d'assurer la promo du show, de l'album éponyme récemment sorti chez Nuclear Blast (le 19 juin) et de présenter le merch conçu pour cette soirée !
Le compte à rebours défile sur le côté droit de l'écran, il se rapproche de zéro, puis encore 5 (trop) grosses minutes d'attente et c'est parti pour le premier titre du nouvel album 'Mémento Mori'.
Dans ce "Worldwilde Streaming Events ", LoG propose deux shows différents : le premier, qui nous intéresse ici, où les américains interprètent l'intégralité de leur nouvelle galette; le second, le 25 septembre où "Ashes of the Wake" sera joué dans son intégralité avec Whitechapel en ouverture.

Pas vraiment de surprise au cours de cette soirée, puisque l'essentiel de la setlist est connue d'avance. Toutefois, le son et l'image sont bien meilleures que ceux de BfW. La mise en scène est totalement différente de la première partie. Filmé dans un club privé, LoG occupe une vraie scène si bien que le visuel est configuré en mode concert et le show est cadré depuis le pit donnant l'impression d'être dans le public face au groupe, l'écran servant de crash barrière. C'est réaliste, c'est très bien réalisé grâce à de nombreuses caméras bien placées; de plus, le quintette joue et agit comme s'il y avait du public. C'est une prestation a saluer car sans feedback, sans interactions émotionnelles avec des gens, ça ne doit pas être simple d'adopter une telle posture. C'est donc une réussite.
La possibilité de pouvoir regarder le show dans les 48h qui suivent est très interessante car ça permet de revoir la prestation et de profiter de chaque détails de la réalisation et des artistes, de pouvoir se repasser ses titres préférés, de faire une pause ou de ne revoir que ce qui a marqué un intérêt; c'est du live à la carte comme une vidéo à la demande.

Le point d'amélioration que j'indiquerais, pour avoir vu la prestation magistrale de Behemoth dans la même configuration live, est qu'il faut cruellement du visuel et du spectacle pour attirer et maintenir l'attention du téléspectateur. Les polonais n'ont pas hésité à investir de gros moyens pour faire un show d'une qualité incroyable tant par le lieu, la réalisation, le visuel et les diverses surprises au cours du show pour le rendre vivant et accrocheur.
En interprétant l'intégralité d'un album et sans effets scéniques visuels afin de capter l'attention, je trouve que le show manque d'intérêt et devient vite ennuyeux. Alors que j'ai pris plaisir à revoir le show de Behemoth le lendemain, celui de LoG ne m'a pas captivé. Certes, n'étant pas fan de l'univers musical du groupe américain, ça n'aide pas mais étant féru de nouveauté et curieux de ce type de spectacles, je pense qu'il y a matière à intéresser un auditorat plus large car c'est accessible financièrement et que chez soi, le confort permet de s'attarder et sûrement d'apprécier un groupe à qui nous n'aurions pas donné sa chance en vrai.

Pour résumer, un début prometteur pour LoG dans cette nouvelle posture mais des progrès à faire pour rendre le show plus spectaculaire et prenant !
Un live streaming ne remplacera jamais l'énergie et la chaleur qui se dégagent d'un vrai live mais çà a l'avantage de proposer des concerts en pleine pandémie et ainsi de garder un certain contact avec la scène et avec ses artistes préférés!
Live Report : Anibal Berith
Photos fournies par JMT
Ne pouvant plus organiser de spectacles humains, quelques formations se sont laissées tenter par cette expérience pendant le confinement en proposant des show gratuits (Enslaved par exemple). D'autres ont vu l'occasion de créer un nouveau modèle économique comme Katatonia, suivi plus récemment par Behemoth qui a mis la barre très très haut avec son show intitulé "In Absentia Dei" le 5 septembre dernier; aujourd'hui, c'est Lamb of God qui se lance dans l'aventure.
Pour l'événement, il a été créé un accès spécial sur un site dédié permettant de visualiser le show depuis chez soi, LoG jouant au Broadberry, un club privé à Richmond, à domicile pourrai-je dire ! La retransmission est ponctuée par deux interviews en direct réalisées par l'animateur de "l'émission" accueillant, une heure avant la prestation de la tête d'affiche, le frontman Scott Kennedy du groupe assurant la première partie (gratuite) Bleed From Within.
Après 1/4 d'heure d'échange avec ce dernier, le show de BfW débute au Private Avenue (Glasgow, Ecosse) dont le décorum très moderne et en partie digital, offre des couleurs très (trop) rouges . Ca entache la qualité de l'image mais heureusement le son est bon. Le quintette arbore une posture studio et non scénique; c'est dommage car c'est très statique et ça manque cruellement d'interaction avec les caméras et donc avec les téléspectateurs. Chaque musicien reste à sa place durant le show créant un immobilisme désarçonnant et rendant rapidement le show ennuyeux. La prestation est courte avec seulement cinq titres interprétés dont quatre du dernier opus "Fracture" sorti le 29 mai dernier via Century Media Records.
Contrairement à un show "normal", la rupture avec le show de BfW est brutale puisque les deux groupes de ce soir ne jouent pas au même endroit. La retransmission étant en direct, il faut animer l'entracte en attendant le retransmission de la prestation de LoG, dont le streaming reste à disposition durant 48h pour la partie payante. L'animateur profite de cette interlude pour interviewer le chanteur de LoG, Randy Blythe, un bon 1/4 d'heure, afin d'assurer la promo du show, de l'album éponyme récemment sorti chez Nuclear Blast (le 19 juin) et de présenter le merch conçu pour cette soirée !
Le compte à rebours défile sur le côté droit de l'écran, il se rapproche de zéro, puis encore 5 (trop) grosses minutes d'attente et c'est parti pour le premier titre du nouvel album 'Mémento Mori'.
Dans ce "Worldwilde Streaming Events ", LoG propose deux shows différents : le premier, qui nous intéresse ici, où les américains interprètent l'intégralité de leur nouvelle galette; le second, le 25 septembre où "Ashes of the Wake" sera joué dans son intégralité avec Whitechapel en ouverture.

Pas vraiment de surprise au cours de cette soirée, puisque l'essentiel de la setlist est connue d'avance. Toutefois, le son et l'image sont bien meilleures que ceux de BfW. La mise en scène est totalement différente de la première partie. Filmé dans un club privé, LoG occupe une vraie scène si bien que le visuel est configuré en mode concert et le show est cadré depuis le pit donnant l'impression d'être dans le public face au groupe, l'écran servant de crash barrière. C'est réaliste, c'est très bien réalisé grâce à de nombreuses caméras bien placées; de plus, le quintette joue et agit comme s'il y avait du public. C'est une prestation a saluer car sans feedback, sans interactions émotionnelles avec des gens, ça ne doit pas être simple d'adopter une telle posture. C'est donc une réussite.
La possibilité de pouvoir regarder le show dans les 48h qui suivent est très interessante car ça permet de revoir la prestation et de profiter de chaque détails de la réalisation et des artistes, de pouvoir se repasser ses titres préférés, de faire une pause ou de ne revoir que ce qui a marqué un intérêt; c'est du live à la carte comme une vidéo à la demande.

Le point d'amélioration que j'indiquerais, pour avoir vu la prestation magistrale de Behemoth dans la même configuration live, est qu'il faut cruellement du visuel et du spectacle pour attirer et maintenir l'attention du téléspectateur. Les polonais n'ont pas hésité à investir de gros moyens pour faire un show d'une qualité incroyable tant par le lieu, la réalisation, le visuel et les diverses surprises au cours du show pour le rendre vivant et accrocheur.
En interprétant l'intégralité d'un album et sans effets scéniques visuels afin de capter l'attention, je trouve que le show manque d'intérêt et devient vite ennuyeux. Alors que j'ai pris plaisir à revoir le show de Behemoth le lendemain, celui de LoG ne m'a pas captivé. Certes, n'étant pas fan de l'univers musical du groupe américain, ça n'aide pas mais étant féru de nouveauté et curieux de ce type de spectacles, je pense qu'il y a matière à intéresser un auditorat plus large car c'est accessible financièrement et que chez soi, le confort permet de s'attarder et sûrement d'apprécier un groupe à qui nous n'aurions pas donné sa chance en vrai.

Pour résumer, un début prometteur pour LoG dans cette nouvelle posture mais des progrès à faire pour rendre le show plus spectaculaire et prenant !
Un live streaming ne remplacera jamais l'énergie et la chaleur qui se dégagent d'un vrai live mais çà a l'avantage de proposer des concerts en pleine pandémie et ainsi de garder un certain contact avec la scène et avec ses artistes préférés!
Live Report : Anibal Berith
Photos fournies par JMT