Report KAMERA OBSCURA @ le Gibus le 17/03/17
David RABBA
Journaliste

«Les morceaux s'enchaînent sur fond de grand chef-oeuvres du cinéma tel que Mad Max, Evil Dead ou encore Massacre à la Tronçonneuse.»

Créé 17/03/2017
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L'association Chambre Noire n'est plus à sa première soirée d'organisée. Depuis 2013, cette asso, créée par le groupe Kamera Obscura, a permis à plusieurs groupes de monter sur scène en leur compagnie, le temps d'une soirée au goût prononcé pour le metal, le rock indus, l'electro ou encore la wave. Après avoir élu domicile au Klub de Châtelet pendant plusieurs années, c'est au Gibus que ça s'est passé, et ce n'est pas plus mal ! Et je dois avouer préférer l'agencement de la salle du Gibus, bien que la taille des salles du Klub permette un rapprochement plus… intense ! Mais ceci est une autre histoire….

C'est donc avec le groupe « Chemical Sweet Kid » que la soirée commence. Trois musiciens, au look bien marqué, montent sur cette scène aux teintes chaudes et froides. Un son electro débute, lancé par une claviériste timide et pourtant pleine de charme. Un riff de guitare s'y rajoute et l'ambiance est posée, le public n'attend plus que d'entendre la voix du chanteur au regard sûr. Aux premières paroles, plusieurs noms me viennent en tête : Marilyn Manson, Rob Zombie, Combichrist ou encore plus français, Punish Yourself ! Mais Julien Kidam n'a pas qu'une belle voix, le temps d'un set, il aura montré la maîtrise de celle-ci, ainsi qu'une bonne expérience de la scène, prenant l'espace comme s'il s'agissait de Sa place, donnant l'impression de défier du regard toute personne voulant la lui voler. Il n'est d'ailleurs pas le seul. Le guitariste, Nicolas, semble particulièrement aimer se balader et ira même jusque dans le public gratter quelques riff et profiter de l'ambiance générale. Malgré tout ce sérieux et ce professionnalisme, des sourires, des petites tapes sur l'épaule et autres regards complices s'échangeront durant le concert. On regrettera le fait que Kora Li, la claviériste, ne puisse pas bouger autant qu'elle semble le vouloir, car son regard envoûtant et ses sourires charmeurs agissent de pair avec le charisme et la puissance de ses deux compères ! Un Keytar serait, peut-être, le moyen pour elle de pouvoir se lâcher sur la musique qu'elle semble adorer jouer, ce qui rendrait le groupe encore plus appréciable qu'il ne l'est déjà. Une chose que j'adore dans les concerts, c'est découvrir de nouveaux groupes, et j'ai adoré découvrir Chemical Sweet Kid.

Ce sont ensuite les maîtres de ces lieux qui débarquent. Attendez…. Un batteur plutôt jeune, un guitariste à la chevelure et pilosité bien fournies, dignes des plus grands philosophes grecs, un bassiste en kilt, mais pas de chanteuse…. L'écran s'allume, une vidéo commence…, et là,… un fantôme.… Ou devrais-je dire « une » fantôme, toute de noir vêtue ! Une ombre au milieu de ce groupe au look hétéroclite. Les morceaux s'enchaînent sur fond de grand chef-d'oeuvre du cinéma tel que Mad Max, Evil Dead ou encore Massacre à la Tronçonneuse. Le rythme effréné du batteur sublime encore mieux qu'avant les riffs lourds et puissants de Jean-Philippe, et ne parlons pas de Franck qui manie sa basse à la perfection ! Revenons donc sur la chanteuse, Cécile. Pour l'avoir vue plusieurs fois sur scène, c'est toujours avec un grand plaisir que je découvre ses nouveaux shows, ses nouvelles tenues toutes aussi déjantées et glamours les unes que les autres. Elle arrive à vous envoûter avec sa voix grave et ses déhanchés de possédée, teintée d'une lumière très chaude, rouge comme le sang ou comme celle d'une « Kamera Obscura ». Elle vous attire pour ensuite vous réveiller avec ses screams maîtrisés. Le cocktail est toujours aussi bon, et le public en est d'autant plus ravi !

Et c'est avec le groupe PORN que nous finirons la soirée. C'est un groupe mature qui monte sur scène, l'expérience est palpable. A gauche, un guitariste et un bassiste d'un professionnalisme implacable, à l'arrière un batteur qui connaît son job, à droite un guitariste-coeur qui s'éclate totalement, et au centre un chanteur à la voix totalement maîtrisée. C'est là un groupe clairement rock indus, Trent Reznor peut être fier, bon nombre de musiciens s'en inspirent, mais très peu arrivent à créer de nouvelles choses dignes d'intérêt ! Porn a réussi le pari ! Le morceau Love Like War m'a beaucoup rappelé « Julien-K », side-project de certains membres d'Orgy ! Une belle découverte !

Un grand merci aux groupes pour leurs belles prestations.