Report Ice Nine Kills au Stade de France le 17/05/2023
Ophélie Griffin
Journaliste

«Une scénographie "gore" mise à mal par la scène centrale»

Créé 17/05/2023
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Metallica au Stade de France le 17 mai 2023
Premières parties : Ice Nine Kills et Epica

Live Report et Photos : Ophélie Griffin

En ce mercredi 17 mai 2023 sous le soleil, nous avions rendez-vous pour la première date française de la nouvelle tournée de Metallica "M72", qui suit la sortie de leur nouvel album "72 seasons". 72 saisons qui fait référence "aux 18 premières années de notre vie qui façonnent notre vrai ou faux moi", explique James Hetfield, le chanteur de Metallica.
Pour ces 2 soirs de concert, il nous est proposé un "no repeat show", c'est-à-dire qu'il n'y aura pas de morceaux communs sur les 2 dates.

A vrai dire, à notre entrée dans le Stade de France, ce dernier est encore assez vide, que ce soit en pelouse ou en gradins.
Pour raconter un peu ma vie (comme d'habitude pour celles et ceux qui ont déjà lu certains de mes live reports), pour réaliser les photos, nous étions parqués au niveau de la console son et donc à l'extrême opposé de la fameuse scène centrale. Je peux vous dire que quand l'information de cette configuration est donnée la veille, on était plusieurs à avoir quelques suées froides ! Recherche de matos en urgence, sinon il n'aurait pas été possible de réaliser la moindre photo. Je déniche un 100-400 de chez Sigma, on verra bien ce que ça donne. Et merci aussi aux messieurs de la Sécurité qui nous ont permis de monter sur la petite marche de la barrière, sinon avec mon 1m58 je n'aurais eu que des têtes !

Bref ! Revenons au concert.
C'est le groupe de metalcore américain Ice Nine Kills qui ouvre le bal. Le groupe était d'ailleurs la veille en concert au Trabendo (Paris) et on en a eu de jolis échos.
Le groupe entre sur scène, dans un Stade donc à moitié vide et en plein jour (la faute au mois de mai !). Costards de vigueur pour les membres du groupes - contrastant totalement avec les éléments perturbateurs qui viendront se greffer régulièrement sur scène. Une vraie mise en scène est orchestrée, à la Dexter : tronçonneuse, hache, membres qui volent... Film gore en action ! Cependant, avec cette configuration de scène centrale ou plutôt de cercle central, il est difficile d'être totalement dans l'ambiance. Les membres du groupe étant tellement loin les uns des autres, nos regards ont dû mal à suivre le déroulé de la mise en scène proposée. Ce constat sera d'ailleurs le même pour l'ensemble des groupes malheureusement. De même, le son est très saturé et se réverbe dans un Stade encore peu rempli, transformant les morceaux en bouillie (en coup de tronçonneuse donc).
Le set est très court, 30 minutes à peine, qui ne feront sûrement pas honneur à Ice Nine Kills, que ce soit sur le visuel ou le son.

SETLIST :
SAVAGES
Wurst Vacation
Hip to Be Scared
Ex-Mørtis
Welcome to Horrorwood
The Shower Scene
The American Nightmare

Le Stade est encore partiellement rempli quand le groupe Epica entre sur scène. C'est normalement le groupe Five Finger Death Punch qui devait être de la partie, mais du fait de soucis de santé du chanteur Ivan Moody, 5FDP a été remplacé au pied levé par le groupe néerlandais. Simone Simons, chanteuse d’Epica, avait déclaré à cette annonce : “Nous sommes très heureux de partager la scène avec le légendaire Metallica, qui a eu une grande influence sur toute la scène musicale, y compris sur Epica.”
Si le groupe est visiblement très content d'être présent et d'ouvrir pour Metallica, je ne suis pas sûre que le public avait le même ressenti. Car à vrai dire, le son d'Epica est loin de celui qu'aurait pu proposer 5FDP.
On ne peut pas reprocher aux membres du groupe de ne pas se donner à fond, que ce soit Simone et sa chevelure flamboyante, Coen Janssen et ses envolées de clavier, Rob et handbanging - surtout pour un remplacement de dernière minute. Mais encore une fois, la configuration scénique enlève de la cohésion au groupe, ce qui est à mon sens l'une de leur plus grande qualité. De même, je regrette l'absence totale d'effets pyrotechniques, non pas qu'ils soient essentiels mais Epica sans flamme, c'est un peu comme une bougie éteinte. Ca fume mais ça n'éclaire pas - c'est un peu triste disons.
La setlist fait la part belle au dernier album "Omega" (2021). Peut-être le choix de cette setlist n'était pas totalement judicieux, avec des morceaux récents de plus de 5 minutes, qui se sont un peu envolés (voire perdus) dans l'immensité du Stade de France. Et quelle ne fut pas mon indignation de ne pas avoir le titre choral "Cry for the moon", qui aurait pu rassembler un peu plus de monde autour du groupe.
Finalement (et malheureusement), Epica aura déroulé son show de 45 minutes sans vraiment embarquer le public.

SETLIST :
Abyss of Time – Countdown to Singularity
The Essence of Silence
Unleashed
The Final Lullaby
The Obsessive Devotion
The Skeleton Key
Code of Life
Beyond the Matrix
Consign to Oblivion

Attaquons nous enfin au coeur de la soirée, Metallica.
Je vous annonce la couleur de suite, je ne les avais jamas vus avant (QUOIIIIIII ? Hérétique ! Au bucher ! - oh je l'ai déjà entendu ça). Du coup, je ne sens pas forcément la légitimité ni le recul pour parler avec brio et assurance de l'un des groupes les plus célèbres de la scène metal.
Alors, modestement, je vais vous parler de mon expérience du concert, qui s'ouvre (avec 15 minutes de retard) sur le traditionnel "It's a Long Way to the Top (If You Wanna Rock 'n' Roll)" de AC/DC enchaîné de "The Ecstasy of Gold" d'Ennio Morricone, que l'on retrouve dans la BO du film "Le Bon, la Brute et le Truand". Je n'avais pas encore mentionné les différents pylones surmontés d'écrans qui entourent la scène centrale. On y voit en cette introduction des images du film d'ailleurs.
Force de constaté pour cette première date que 1/4 du Stade n'est pas rempli - je suis même étonnée au niveau de la console son d'avoir un énorme espace vide jusqu'au début de la fosse. Que ce soit un mercredi soir, veille de jour férié et au vu des tarifs, ça semble finalement assez logique. On voit quand même partout de grands groupes d'amis, ravis de partager ce moment ensemble - à veai dire c'est tel que je m'imaginais un concert de Metallica : un concert entre potes une bière à la main.
Pour ce début de concert, la batterie de Lars Ulrich est tournée vers nous, ce qui nous a permis de nous délecter de ses grimaces et sourires. Les autres membres eux bougent de parts et d'autres de la scène (mais quand même bien tournés vers le Snake Pit...) et rares sont les moments où les Four Horsemen sont tous réunis pour jouer ensemble.
Au final, ce cercle central donne une impression de concerts solos performés par chaque membre du groupe (et c'était finalement valable aussi pour les 2 premières parties). De grands sourires apparaissent régulièrement sur le visage de James Hetfield et de Kirk Hammett, le plaisir de jouer de nouveau en France, au Stade de France, semble évident.
Les morceaux s'enchainent, entrecoupés de pauses pour les changements de batterie. Cela peut casser le rythme du concert mais ça permettra sans nul doute aux personnes au plus près de la scène de reprendre leur souffle.
La mise en scène est très sobre au final, des effets pyrotechniques uniquement sur un seul morceau, des effets de lumières un peu lights et au final, les fameux pylones n'apportent pas grand chose scénique (à part de servir d'écrans géants pour les personnes les plus loins dans les gradins). Aux premières notes de "Nothing Else Matters", le Stade de France s'illumine des flashs de téléphone - c'est finalement le public qui crée le show scénique. Même le feu d"artifice de fin de concert sur le cultissime "Master of Puppets" n'est que virtuel !
La mise en scène hyper sobre a pu en décevoir plus d'un - surtout vu le prix des billets pour le concert de ce soir. Les deux heures de show sont passées très vite, sans aucun rappel derrière. Mais l'envie de jouer, et de bien jouer, est réelle. J'ai été bluffée par la performance des 4 comparses. Certes, je n'ai aucun élément de comparaison et sûrement, "c'était mieux avant". Il n'empêche que j'ai passé un très bon moment, un moment unique même en tant que photographe. Hate de voir ce que donnera le 2ème concert, prévu ce vendredi 17 mai.

SETLIST :
For Whom the Bell Tolls
Ride the Lightning
Holier Than Thou
I Disappear
Lux Æterna
Screaming Suicide
Fade to Black
Sleepwalk My Life Away
Orion
Nothing Else Matters
Sad but True
The Day That Never Comes
Blackened
Fuel
Seek & Destroy
Master of Puppets

Merci à Replica et à Live Nation, et particulièrement à Maël et Olivier, pour cette incroyable expérience !