Après un décalage d’une année nous voici donc devant l’Olympia pour le concert archi complet de HEILUNG et malgré un horaire relativement tôt pour un vendredi, la queue est déjà bien longue àl’extérieur pour l’ouverture des portes.
Rien de vraiment étonnant … Il suffit de voir la popularité des groupes comme Warduna ou Skald pour se douter que la venue d’Heilung est particulièrement attendue.
Le groupe n’est pas venu seul mais accompagné de LILI REFRAIN et EIVOR qui assurent les premières parties.
J’ai pour ma part déjà eu l’occasion de voir LILI REFRAIN au dernier Hellfest. Cette dernière est seule sur scène avec tous ses instruments et une loop station indispensable pour lui permettre de tout gérer. Sa musique s’intègre parfaitement à l’ambiance de la soirée et l’italienne (comme le style musical ne le laisse pas du tout paraître) nous livre une performance particulièrement appréciée à en juger par l’accueil réservé par le public. Il faut dire que c’est assez impressionnant de la voir si bien occuper l’espace de ses incantations en étant pourtant seule !
Petit bon vers le nord avec EIVOR et on en profite pour doubler le nombre de musiciens sur scène en passant au grand nombre de deux (je vous rassure tout de suite, je n’ai pas pris la peine de compter le nombre de personnes sur scène pendant HEILUNG … je ne suis pas complètement maso !).
C’est un beau mix (bien fait) de plein de choses que nous joue la chanteuse accompagnée d’un musicien au synthé : du chant folklorique – tant qu’à rester dans le thème- mais aussi du beatbox, de longs screams … le tout sur fond de guitare, synthé, percussions … elle nous emmène avec elle dans de longues balades sur les îles Féroé (où elle puise son inspiration) et on s’y laisse bien volontiers convier. Si volontiers qu’on ne voit pas le temps passer pendant ce set très poétique.
Une petite bière pour reprendre nos esprits et nous voilà de retour pour HEILUNG.
Un concert d’HEILUNG, c’est plus qu’un concert où on vient juste écouter en live ce que donne le dernier album du groupe, c’est un vrai voyage sous forme de cérémonie chamanique (et d’ailleurs malheur à celui ou celle qui perturbera le voyage de ses voisins … on peut bien vite se prendre des réflexions : ce qui d’ailleurs m’amène une fois de plus à me demander ce qu’ont dans la tête ceux qui crient « chut » ou de charmants « vos gueules » ? N’ont-ils pas compris qu’ils sont ceux qui font le plus de bruit au final ? – en plus de manquer quelque peu de vocabulaire un minimum élaboré)
Le concert commence par une cérémonie d’ouverture où les 15/20 personnes sur scène (je n’ai réellement pas compté) et les divers instruments sont bénis au sein du décor installé entre les sets (tissus anciens, branches, ossements d’animaux …). C’est sur In Maidjan que le set débute avec les incantations de Kai Uwe Fauts et Maria Franz (les deux chanteurs) devant un public acquis à 100%.
Lorsque des guerriers entrent sur scène et entament une danse avec leurs boucliers et lances (sur Hakkerskaldyr) , le public leur répond en tapant en rythme des pieds …
Je ne décrirais pas tous les aspects ou les différentes parties du rituel du soir, non seulement ça ne rendrait pas justice au ressenti, mais aussi parce que ce serait fastidieux à lire et il est bon de laisser un peu de surprise à ceux qui les verront un autre soir ou sur une autre tournée. L’aura mystique dégagée par le concert n’est pas là juste pour le décorum. Elle est parfaitement en accord avec la musique jouée sur scène et les thèmes abordés par le groupe pour une expérience complètement immersive.
On se laisse porter par l’enchaînement des titres, tous avec leur identité et leur cérémonial tant et si bien que là non plus, on ne voit pas le temps passer.
C’est avec Hamrer Hippyer, sorte de bouquet final avec une scène remplie en une sorte de transe que HEILUNG termine son set avant la cérémonie de clôture et les applaudissements plus que fournis du public !
Plus qu’un concert folklorique avec des instruments anciens et des costumes adéquats, c’est un moment hors du temps qu’HEILUNG nous a invité à partager avec eux.
Pour les connaisseurs, HEILUNG se démarque de la sobriété scénique d’un groupe comme Wardruna qui nous invite davantage à la méditation qu’à prendre part à un rituel avec eux.
Difficile en tout cas de repartir chez soi comme si de rien n’était ! Une fois de plus, une belle réussite pour cette soirée riche en émotions.
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