Menu principal
Accueil(current) News Live Reports Interviews The Wall Chroniques Groupes Concerts

Report Cradle of Filth à l'Elysée Montmartre le 01/10/2022

«Cradle a su défendre son nouvel opus pour l'ouverture de leur tournée européenne»
Ophélie Griffin
Journaliste
Metal
01/10/2022
1009 vues
Ce n’était pas une mince affaire d’ouvrir l’affiche ce soir-là à l’Elysée Montmartre - Cradle of Filth et Alcest. Surtout que cette date était la première de la tournée européenne ! Mais on peut dire sans peine que Naraka a relevé ce défi. Certes, on sentait les quatre membres du groupe un peu fébriles voire timides au départ - peut-être l’Elysée Montmartre était leur plus grande scène jusqu’à présent ? Et puis, au fur et à mesure de leur set, se font une prise de confiance et de contact avec le public présent dans la salle.

Dans la salle justement, un public attentif et pas tout à fait à sa capacité maximum. Alors il fallait frapper fort. Un show musclé, tant par la puissance vocale (et physique !) du chanteur - Théodore Rondeau – que par les morceaux proposés, mélange de death, thrash et black metal.

On a senti chez le groupe une véritable envie de nous faire entrer dans son univers et de jouer avec le public, à grand renfort de gestes des bras. Un public qui semble conquis, sauf quand il s’agit de lui faire faire des walls of death ou des circle pits (eh mais on est samedi soir pourtant !).

Naraka, c’est le nom pour dire “enfer” dans l'hindouisme, le jaïnisme et le bouddhisme. Et le groupe parisien nous a fait plonger dans son interprétation des ténèbres !

SETLIST :
In Tenebris
Cursed
The Black
Darkbringer
Mother of Shadows
The Great Darkness

Puis survient Alcest. La transition avec Naraka est surprenante voire déroutante, l’univers d’Alcest étant si particulier, unique. Sortons des enfers pour s’élever vers un monde onirique qui s’ouvre à nous. Rappelons qu’Alcest est l’un des projets de blackgaze, initié par Stéphane Paut, dit “Neige”. En live, il est rejoint par plusieurs musiciens, Indria à la basse, Zero à guitare et au backup chant et Winterhalter à la batterie.

On sent une énorme concentration du groupe, qui joue une sorte de liturgie pour nous happer et nous plonger dans une douce mais puissante rêverie. Sur chaque morceau proposé, deux énergies (basse/batterie - chant/guitare) s’opposent et se complètent, comme l’eau et le feu. Je me suis demandée parfois quelle langue chantait Neige, tant certains morceaux semblaient telles des incantations païennes.
Le groupe jouissant d’une notoriété bien installée (on l’a notamment retrouvé au 1er weekend du Hellfest en juin dernier), le public était bien à l’écoute, parfois les yeux fermés.

Je finirai en citant un poème de Kamal Zerdoumi de 2018, qui me semble bien représenter l’univers proposé par Alcest :
“Main dans la main marchent
la neige et le silence
Du monde lavé
de ses souillures
s’élève le chant
le plus pur”

SETLIST :
Protection
Sapphire
Écailles de lune - Part 2
Autre temps
Oiseaux de proie
Délivrance

Après cette ascension, retombons dans les Enfers. 30 ans qu’officie le groupe britannique Cradle of FIlth. Ca se ressent notamment dans le public : j’étais surprise de voir beaucoup d’adolescent.e.s. voire d’enfants, emmenés au concert par leurs parents. Effectivement, maintenant Cradle, c’est un groupe de “parents” !

La dernière fois que le groupe était venu en concert à Paris, c’était en avril 2019 à la Machine du Moulin Rouge. La tournée européenne de 2022, commençant par Paris, permettra de défendre le nouvel album de Cradle of FIlth “Existence is Futile”, sorti en octobre 2021. En termes de nouveauté, on notera la présence d’une nouvelle claviériste et backvocaliste, Zoë Marie Federoff qui remplace Anabelle Iratni après son départ du groupe en mai 2022.

Part belle est faite aux nouveaux morceaux, - je citerai notamment le morceau Necromantic Fantasies qui est mon préféré de l’album, et qui rend très bien en live. Le groupe est en forme, il a su bien s’approprier le nouvel opus, même si l'on sent qu'il est encore en rodage sur les nouveaux morceaux. Confettis, jets de fumée, rien n’est trop fort pour assurer le show.

Dani remerciera les deux autres groupes qui ont ouvert la soirée, “under one dark moon”. 1h20 de set, finissant sur le classique “Her ghost in the fog”, scandé par l’intégralité du public. Un public fidèle et réceptif mais qui est resté très sage pendant le concert (eh mais on est samedi soir pourtant ! - bis).

SETLIST :
Existential Terror
Nocturnal Supremacy
Summer Dying Fast
I Am the Thorn
Crawling King Chaos
Nymphetamine (Fix)
A Gothic Romance (Red Roses for the Devil's Whore)
Scorched Earth Erotica
Us, Dark, Invincible
Desire in Violent Overture
Necromantic Fantasies
Gilded Cunt
Her Ghost in the Fog

Je finirai juste par un petit coup de gueule... Un homme en fauteuil s’est placé à côté de nous à la barrière à droite de la scène. Malgré plusieurs demandes, aucune solution n’a été trouvée pour qu’il soit mieux installé. Le public a été super et a fait en sorte que l’homme puisse se rapprocher au maximum. Mais j’ai été vraiment attristée de l’accueil des PMR ce soir-là, on devrait avoir de meilleures solutions pour qu’ils puissent profiter à fond...