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Report Carach Angren à La Maroquinerie le 11/06/2019

«Carach ANgren et son Horor Metal montre qui est le patron...»
STEPHANE MASSON
Journaliste
Horror Metal
11/06/2019
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Live-report : Enora Nattfödd

C'est dans une atmosphère orageuse et à quelques jours du Hellfest, ce qui laisse déjà présager une salle relativement vide, que nous nous préparons à rejoindre La Maroquinerie où Garmonbozia nous a concocté une petite affiche rassemblant Nevalra (Melodic Blackened Death Metal, Etats-Unis), Thy Antichrist (Black Metal, Etats-Unis), Wolfheart (Melodic Death Metal, Finlande) et Carach Angren (Symphonic Black Metal, Pays-Bas). Ces deux derniers sont presque des habitués des scènes parisiennes mais il est toujours bon de vérifier qu'ils n'ont rien perdu de leur mordant !
Les dernières notes de ‘Conjure The Storm', clôturant le show de Nevalra, s'évanouissent dans l'air et les musiciens sortent de scène alors que nous entrons dans la salle. Malheureusement, raison professionnelle oblige, nous n'aurons pas la chance de profiter du set des Américains. Formé en 2013, le groupe a dévoilé un premier EP, « The Black Flame » deux ans plus tard, et a vu cette année la sortie de son premier album : « Conjure the Storm ». Les adieux au public, très peu nombreux, sont énergiques, nous ne doutons pas que le boulot a été fait et nous nous tiendrons, bien entendu, au courant du déroulé de la carrière de ce jeune groupe qui semble déjà avoir marqué les esprits parisiens !

Setlist de Nevalra :
1- Terror Throne
2- ...Of Ruination
3- Amidst the Ivory Towers
4- It Dies in Vain
5- Conjure the Storm

Après un très rapide changement de set, voici Thy Antichrist ! Arborant fièrement leur corpse paint et des tenues correspondantes, les musiciens arrivent sur scène alors qu'une musique d'introduction s'élève, prélude à ‘Between God And The Devil', qui ne tarde pas à résonner avec force, emportant le public ! Le quintet ne profite pas de la meilleure qualité sonore dont on ait pu bénéficier à la Maroquinerie, surtout en ce qui concerne le chant qui est parfois totalement inaudible, mais assure une connexion totale avec les fans d'un bout à l'autre de la performance ! Les amateurs de Black Metal trouvent ici leur bonheur et les bras se lèvent, les hurlements montent et les têtes s'agitent furieusement alors que la fosse répond aux invectives du frontman, Antichrist 666, qui serre des mains et chauffe la salle à blanc sur ‘The Great Beast', suivi de ‘Where Is Your God' ! La batterie d'Oricuss est la seule véritable constante de ce show puisqu'il ne subit pas les mêmes problèmes de sons que ses camarades, et il se donne dans sa performance. La guitare d'Abyssus donne le ton sur ‘Destruction Times', soutenant les screams glaçant du chanteur. Tout comme Frost Giant, le bassiste, ils headbanguent et jouent avec le public, reprenant les bonnes recettes scéniques du Black Metal mais sans tomber dans des propositions musicales datées. ‘Metal To The Bone' et ‘Desolation' signent la fin de cette performance qui souligne le talent des Américains qui ont réussi leur mission : mettre le public dans les meilleures conditions pour accueillir Wolfheart et Carach Angren !

Setlist de Thy Antichrist :

1- Introduction
2- Between God and the Devil
3- The Great Beast
4- Where is your God?
5- Destruction Times
6- Metal to the Bone
7- Desolation

Après une courte attente, une musique d'introduction à la guitare acoustique résonne et les musiciens de Wolfheart entrent sur scène, de façon solennelle, comme à leur habitude. Le public, à peine plus nombreux que durant les sets de Nevalra et Thy Antichrist, les acclame et le show commence avec force et sobriété, porté par la sublime ‘Everlasting Fall'. Les premières invectives viennent du bassiste, Lauri Silvonen, et, soyons honnêtes, Tuomas Saukkonen, habituellement extrêmement charismatique, n'a pas l'air en grande forme et sa voix n'est pas à son meilleur... Les fans répondent présents malgré tout, aidés par l'engagement du reste du groupe. De plus, il est évident que seuls les amateurs ont fait le déplacement ce soir, ce qui assure un certain succès au groupe. Sans un commentaire, les musiciens se mettent dos à nous alors que le chanteur sort de scène alors qu'une mélodie au piano annonce ‘Aeon Of Cold', frénétique et brutale, qui nous renvoie à l'album « Shadow World » paru en 2015. Lauri Silvonen prend alors la parole : « Bonsoir Paris, nous sommes Wolfheart et nous venons de Finlande ! Qu'est-ce que ça fait du bien d'être de retour ici ! Je vois quelques visages familiers, merci à vous d'être là ce soir ! La prochaine s'intitule ‘Strength And Valour' ! ». Comme souvent, le bassiste fait la discussion et harangue la fosse, toujours pleine d'énergie, qui brandit le poing en rythme et hurle son soutien. Le chanteur guitariste sort de scène entre chaque chanson, et même sur scène demeure plutôt absent et en retrait.
Les ténèbres tourbillonnant de ‘Veri' ne tardent pas à emporter la Maroquinerie dans des abysses de terreur. Le chanteur avait visiblement besoin de s'échauffer puisque sa voix ne cesse de s'améliorer au fur et à mesure que le show avance. Il aura fallu attendre pour voir le premier pogo de la soirée ! Le guitariste nous offre alors un beau solo, Melodic Death à souhait comme seul Wolfheart en a le secret ! Mais étrangement, les morceaux et leur mise en scène commencent à se ressembler et le groupe semble avoir perdu de sa conviction et de son plaisir à jouer, tendance que le frontman incarne tout particulièrement. Lauri Silvonen reprend : « Paris, je veux voir vos mains en l'air ! », essayant encore et toujours de créer et renforcer un lien avec le public, plutôt réceptif mais loin d'être aussi brûlant que ce qu'il a pu être par le passé. Il annonce encore ‘The Hunt' puis déclare : « Merci beaucoup. Malheureusement, nous en sommes au point où cette prochaine chanson est la dernière de notre set. Alors remercions tout d'abord nos amis de Nevalra et Thy Antichrist, et ceux qui arrivent après nous, les incroyables Carach Angren ! Merci à tous d'être présents ce soir, voici ‘Ghost Of Karelia' ! ». Au moins, la sortie de scène est soignée et le groupe se donne sur cet ultime titre. Tuomas Saukkonen ne lâchera qu'un « Thank you. » évasif avant de sortir de scène pour de bon sur une mélodie au piano.

Setlist de Wolfheart :
1- Everlasting Fall
2- Aeon Of Cold
3- Strength And Valour
4- Breakwater
5- Veri
6- Zero Gravity
7- The Hunt
8- Ghost Of Karelia

Le noir se fait dans la Maroquinerie et le batteur, Namtar, entre, caché par un masque, sur une musique angoissante. Le bassiste le suit, dans sa tenue de boucher des enfers, bientôt rejoint par le claviériste, Ardek, à qui le public fait un triomphe. Seregor arrive enfin, déjà totalement dans son personnage. Décidément, peu importe ce que certains peuvent en dire, Carach Angren s'en tient à son univers et joue son rôle sans retenue ; quelle est prestance ! Il occupe l'espace scénique dès les premières notes de ‘The Sighting is a Portent of Doom' et joue avec le public, suivi avec conviction par les musiciens. Le succès est au rendez-vous et la transition est rapide puisqu'il déclare simplement : « Bonsoir Paris, nous sommes Carach Angren. Préparez-vous pour ‘General Nightmare' ! ». Ce qui manquait en fougue à Wolfheart, Carach Angren le double en théâtralité et engagement, pour le plus grand plaisir de la fosse qui s'est un peu remplie et déborde d'énergie durant le show des Hollandais. Sans arrêt, Seregor se joue de ses fans et les provoquent : « Est-ce que vous êtes prêts pour de la violence ? » ; et ‘The Carriage Wheel Murder' démarre, pour le plus grand plaisir des fans de l'album « Lammendam », qui date déjà de 2008. Comme toujours, il prend très a coeur son rôle de frontman et ne laisse aucun répit au public, le haranguant et le faisant hurler.
Une atmosphère glaçante et fantomatique annonce la lancinante ‘Spectral Infantry Battalions', qui est introduite par ces mots : « Voici le son de la mort ! », suivis d'un rire terrifiant. Dans un de ses grands moments, le chanteur se penche au dessus de la fosse : « France, répète après moi : God damn it ! (ce que le public reprend sans se faire prier) Et maintenant, en hollandais : In de naam van de duivel ! (et encore une fois, le public parisien répond avec ferveur) In the name of the devil ! ». Et le morceau du même nom débute, porté par la batterie de Namtar qui se lance, infernale, implacable et meurtrière. Le public bondit en rythme, totalement emporté dans l'univers haut en couleurs de Carach Angren qui, décidément, ne déçoit jamais, dans la violence comme dans la mélodicité ! Ardek trouve ici son moment de gloire avec un solo qui met en lumière les talents dont il habille les créations du groupe. Même à l'arrière, le batteur est une partie intégrante du show et grimace entre deux blast beats.
« Are you ready for sex and blood ? (vous vous doutez que le public, en un bel ensemble, a répondu d'un « Yes ! » tonitruant) », voici comment Seregor introduit ‘Blood Queen' avec la mise en scène d'un sacrifice au cours duquel le chanteur joue avec son couteau autour d'un mannequin défiguré et dégoulinant de sang. Juste avant le refrain, il motive ses fans : « Are you fucking ready ? », et la fosse redouble d'énergie, parfois chantant les paroles, le plus souvent agitant la tête. Après ce déferlement, le batteur nous fait signe de faire silence alors que retentit l'introduction étrange et grinçante de ‘Pitch Black Box'. Seregor sort brièvement de scène pour revêtir son masque de roi des morts mais le trio restant invective le public : « Vous en voulez plus ? Paris, vous en voulez plus ? Voici ‘Heretic Poltergeist Phenomena' ! ». Après cette mise en scène, le frontman reprend son couteau : « Celle-ci s'intitule ‘The Funerary Dirge of a Violinist' ! », ce qui semble ravir les fans. Cependant, la soirée touche à son terme, comme l'annonce le groupe : « Merci Paris ! P*****, c'est déjà notre dernière chanson pour ce soir, et il s'agit de ‘Bloodstains on the Captain's Log' ! C'est parti ! ».

Setlist de Carach Angren :
1- The Sighting is a Portent of Doom
2- General Nightmare
3- The Carriage Wheel Murder
4- Spectral Infantry Battalions
5- In de naam van de duivel
6- Blood Queen
7- Charlie
8- Pitch Black Box
9- A Strange Presence Near the Woods
10- Heretic Poltergeist Phenomena
11- The Funerary Dirge of a Violinist
12- Bloodstains on the Captain's Log

Le public parisien, bien que très peu nombreux, a su faire honneur aux groups de ce soir. Nevalra a su réveiller l'ardeur de la fosse que Thy Antichrist a pu continuer à chauffer jusqu'à offrir une consécration à Wolfheart, dont on peut néanmoins regretter le manque d'engagement de certains membres, et à Carach Angren qui affirme une nouvelle fois sa maîtrise dramatique et sa mainmise sur le Symphonic Black Metal grâce à un show aussi musical qu'esthétique !