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Report Magdalene Asylum à L'International - BGP Core In Paris le 29/04/2023

«Magdalene Asylum a donné au public de L'International de quoi découvrir son univers musical tout en le préparant à la déferlante de Glassland, NDKH et Solar Eruption»
Ophélie Griffin
Journaliste
Metalcore/Deathcore
29/04/2023
2081 vues
Live-report – MAGDALENE ASYLUM / GLASSLAND / NDKH / SOLAR ERUPTION @ L‘International
Live Report : Enora
Photos : Ophélie Griffin

En ce samedi 29 avril 2023, L’International dans le 11e arrondissement de Paris était pris d’assaut par une soirée organisée par BGP MUSIC LIVE et FKLIEMFEST ASSO et placée sous le signe du -core et de la francophonie ! Pour entrer dans le vif du sujet, Magdalene Asylum (Metalcore/Deathcore, Paris) ouvrait les hostilités suivi de Glassland (Metalcore, Tournai) qui a ensuite passé le relai à NDKH (Djentcore, Paris) avant que Solar Eruption (Technical Deathcore, Lille) vienne conclure ce concert.

MAGDALENE ASYLUM
Du côté du respect des horaires, le public comme les groupes ont rapidement compris que ce qui avait été annoncé ne serait pas respecté et le set de Magdalene Asylum a débuté avec un quart d’heure de retard. Jusque-là, pas de raison de paniquer mais vous allez vite comprendre pourquoi on souligne ce point d’entrée de jeu. Alors qu’une introduction électro commence à résonner au sous-sol de L’International, le public descend progressivement du bar pour découvrir le groupe qui démarre avec ‘796’. Bien que la salle soit peu remplie, les musiciens ne s’épargnent aucune peine, en particulier le frontman qui s’approche au plus près des fans !

En revanche, impossible de profiter de ‘Final Day’ qui arrive ensuite tant la qualité sonore se dégrade : on perd totalement la voix et la batterie écrase le son des guitares… Les choses s’améliorent pour ‘Lost’ puis ‘Darkness Fall’, un morceau également tiré de l’EP « Exiles » que Magdalene Asylum a dévoilé en mai 2022. Le chanteur introduit chaque morceau en quelques mots, ce qui nous permet de mieux situer la carrière du groupe. Contrairement aux enregistrements où scream et chant clair se répondent, ce dernier est plutôt effacé ce soir ce qui enlève pas mal à la nuance qu’on trouve pourtant dans les compositions du groupe.

Il faut garder à l’esprit que Magdalene Asylum est un groupe récemment formé et qui cherche sans doute encore ses marques, en témoignent quelques petites erreurs de justesse du côté des guitares, une diction qui pourrait être plus rigoureuse pour le chanteur, mais cela tient probablement aussi au stress de la performance live. Quoi qu’il en soit, le public se montre motivé et réceptif, applaudissant généreusement entre les morceaux comme ‘Wide Open’, une exclusivité puisque le titre n’est pas encore sorti, et enfin ‘Poison’.

Setlist de Magdalene Asylum :
Intro
1. 796
2. Final Day
3. Lost
4. Darkness Fall
5. Wide Open
6. Poison

GLASSLAND
Le retard évoqué au début n’est pas rattrapé mais il ne s’est pas non plus rallongé alors que Glassland s’apprête à monter sur scène. Formé en 2020 à Tournai en Belgique, le groupe a sorti une démo en mai 2020 et un premier EP intitulé « Roots » en juillet 2022. En quelques secondes, les musiciens ont pris possession des lieux et enchaînent plutôt proprement les chansons ‘Beginning’, ‘My Way’ et ‘Another Day’ avant de passer au français pour ‘Lettre à personne’. Rien qu’avec cet échantillon, on arrive à avoir une assez bonne idée de l’univers sombre du groupe (bien que, comme pour Magdalene Asylum, le son du live ne lui rende pas justice) qui emprunte en vérité à une multitude de genres musicaux actuels.

En ce qui concerne l’engagement scénique du groupe, le travail est fait d’entrée de jeu puisque le frontman a glissé un : « Yo les gars ! On se présente : on s'appelle Glassland et on vient de Tournai en Belgique. Le set de ce soir est pour tous les groupes qui vont jouer avec nous et pour tous les copains qui sont venus ! » dès la fin du premier morceau. On ne peut s’empêcher d’avoir un petit sourire bienveillant en voyant à quel point les musiciens veulent bien faire et correspondre à l’imagerie qu’on a majoritairement d’un groupe de Metalcore/Hardcore. Les efforts qu’ils font en ce sens trouvent indéniablement un écho auprès du public qui leur montre son soutien.

Batteur, guitaristes et bassiste occupent le petit espace à leur disposition alors que le chanteur n’hésite pas à descendre de la scène pour inviter les fans à le rejoindre dans divers circle pits et pogos. ‘Cage’ et ‘Wounds’ confirment que Glassland a très bien compris les ressorts du Metalcore actuel et les utilisent à son avantage (peut être à l’exception des « Wesh les gars, vous êtes chauds ou quoi ? » dont il nous abreuve à longueur de temps…). Juste avant ‘Scared’, il faut souligner le très bon solo de batterie qui illustre la maîtrise des musiciens de Glassland. Et merci à leur chanteur de nous avoir fait autant sourire alors qu’il descendait dans la fosse pour regarder son groupe jouer avec des étoiles dans les yeux.

Setlist de Glassland :
1. Beginning
2. My way
3. Another Day
4. Lettre à personne
5. Cage
(Interlude)
6. Wounds
Drum solo
7. Scared
Outro

NDKH
Soyons honnêtes, alors que le public est remonté au bar pour patienter avant le set de NDKH, l’attente commence à se faire longue… Et on ne peut s’empêcher de s’inquiéter pour la tête d’affiche, Solar Eruption, en espérant que l’organisation va respecter un principe fondamental à savoir que le dernier groupe ne doit pas faire les frais du retard accumulé. Enfin bref, passons à ‘Trauma‘ qui nous plonge dans le « Djent 2 tess » de NDKH pour citer leurs flamboyants t-shirts à la Supreme. Le quintet se revendique d’un Djent saupoudré de Metalcore et de Deathcore influencé par l’univers des banlieues parisiennes, et ça se ressent.

Alors que ‘Behelit’ (sans basse en raison d’un problème de son) puis ‘Blindfolf’ s’enchaînent, le public se fait de plus en plus nombreux au sous-sol de L’International, sans doute parce que le groupe est celui qui franchit le plus clairement la barrière entre les genres et fédère le plus largement ; quant à savoir si ça plaît, les goûts et les couleurs vous savez... Musicalement, le groove des morceaux emporte la fosse d’où démarrent quelques mosh pits. Les morceaux se suivent – ‘El Dj0ntos’, ‘Eclipse’, ‘Adonis’, ‘Words Unlocked’, ‘Where Could We Go’ – et illustrent tous l’énergie de NDKH qui s’appuie en plus sur des compositions efficaces.

En revanche, l’attitude a de quoi étonner ! Sans même s’attarder sur les « Frappez-vous la g*****, fils de p*** ! » ou sur les « Yo Panam, je veux vous voir vous e****** la g***** ! » parce que certains peuvent trouver que ce registre colle suffisamment à la violence de la musique pour qu’on ne s’en offusque pas, il a été surprenant d’entendre le chanteur déclarer : « Il y a quelques problèmes techniques, peut être que vous les entendez ou peut être pas… En fait, je m’en fous ! ». Ce genre de remarque est assez triste dans la perspective où NDKH est un groupe, soit un ensemble d’individus liés par leur passion pour LEUR musique, et cela mérite un minimum de respect qui commence par s’assurer que tout est réuni pour en offrir la meilleure restitution possible en se préoccupant du résultat final.

Setlist de NDKH :
1. Trauma
2. Behelit
3. Blindfolf
4. El Dj0ntos
5. Eclipse
6. Adonis
7. Words Unlocked
8. Where Could We Go

SOLAR ERUPTION
Nos fréquentes mentions du retard qui s’accumulent vous ont sans doute mis la puce à l’oreille, mais si ce n’est pas le cas, sachez que Solar Eruption est monté sur scène avec plus de quarante minutes de retard malgré un changement de set très rapide. A ce stade des choses, on peut seulement leur souhaiter de pouvoir aller au bout de leur setlist qui débute à pleine puissance avec ‘Welcome to the Demon’s House’. Tout au long de la soirée, les musiciens du groupe ont fièrement arboré des vestes avec des éléments du logo du groupe dans le dos, un engagement pour leur marque qu’on ne peut que saluer et qui se concrétise encore plus quand le frontman déclare : « Bonsoir Paris, vous êtes chauds ? On est Solar Éruption, on vient de Lille et c'est la première fois qu'on joue à Paris ! »

Au fil des titres, ‘Red Room’, ‘Darkness Comes Home’ ou encore ‘Dust’, le public de L’International peut découvrir les différents albums du groupe : « The End Is Near » (2019) et « The Demon's House » (2023). La première chose qui marque les esprits pendant ce set de Solar Eruption, c’est leur professionnalisme. Absolument tout est en place, ils portent des tenues coordonnées, ils ont mis en place tout un show de lumières, la qualité sonore est la meilleure de la soirée au point qu’on peut profiter de chaque orchestration, l’attitude scénique est excellente ; on sent que le groupe fait corps et que chacun est complètement dédié à la réussite du concert.

Ceux qui connaissent le groupe étaient préparés à la déferlante qui suit ‘Bloody Mary’, mais pour les autres, heureusement que le frontman a lancé un avertissement : « ‘Suffocation’, trente secondes de la pire brutalité pour vous, Paris ! » et la promesse a été tenue ! C’est avec ‘Chiaroscuro’ que Solar Eruption continue sans répit à nous dévoiler toute la technicité de ses guitaristes, la rapidité de son batteur, la dextérité de son bassiste. Mais cette technicité se double surtout de compositions efficaces qui emportent la fosse d’où on peut entendre « Tu as vu les deux guitaristes ? Ce sont des monstres absolus ! » ébahis ou encore des « P***** qu’ils sont forts ! » murmurés avec un éclat de plaisir dans les yeux.

Malheureusement, la soirée ne se termine pas aussi bien qu’elle aurait due et qu’on l’aurait voulue pour Solar Eruption puisque le retard accumulé pèse sur eux et qu’ils se voient dans l’obligation de couper quatre morceaux à leur set. Les problèmes d’organisation ne devraient pas forcer un groupe en tête d’affiche à amputer sa performance d’autant de titres ; si chacun des groupes jouant avant eux avait retiré seulement une chanson de leur setlist, Solar Eruption aurait pu jouer la quasi-totalité des morceaux prévus ce soir et le public leur aurait fait un triomphe plus que mérité. Espérons que cela leur donne une raison de plus de revenir à Paris car nous savons que les fans seront au rendez-vous !

Setlist de Solar Eruption :
1. Welcome to the Demon’s House
2. Red Room
3. Darkness Comes Homes
4. Dust
5. Bloody Mary // Suffocation
6. Chiaroscuro
7. U.F.O
(8. Useful Suicide
9. Price to Pay
10. Hocus Pocus
11. Smoke in my Head)

En conclusion, même si le projet d’une soirée -core est intéressant, il mêle des genres très différents les uns des autres (Metalcore, Djentcore, Deathcore) et n’assure pas nécessairement une ligne directrice assez forte ce qui entraîne des changements radicaux de l’atmosphère musicale au cours d’une même soirée. Malgré tout, chaque groupe a pu affirmer son identité et offrir au public de L’International un bon aperçu de ses capacités en dépit du retard accumulé. Bien qu’un peu stressés par le live, Magdalene Asylum a mené à bien sa mission de chauffeur de salle, suivi par Glassland qui a su séduire par sa musique et par son envie de bien faire ; le résultat de NDKH est plus en demi-teinte malgré des compositions intéressantes. En ce qui concerne Solar Eruption, ils ont confirmé qu’ils étaient les maîtres de la soirée et on ne peut que vous inviter à aller les voir dès que vous en avez l’occasion !