A défaut de pouvoir se produire en concert, Devin Townsend continue de nous proposer du live stream sous l'appellation ''concerts de quarantaine''. Dans l'épisode 7, Il choisit d'interpréter, ce samedi 01 Mai, son premier album ''Ocean Machine'' dans son intégralité. Une œuvre qui malgré certains titres faciles d'accès, s'apprivoise après plusieurs écoutes. On se laisse par la suite emporter dans son monde.
Il est 21H pétante heure française, quand Devin nous accueille sur la terrasse d'une superbe maison. En l'occurrence, The Farm Studios (Sunshine Coast, BC, Canada). Le cadre, est vous l'aurez compris original, à l'image de notre cher Canadien. A noter, la possibilité d'un chat que je choisis de masquer pour apprécier plus tranquillement le spectacle.
Après un speech d'introduction, on commence donc par le titre très plaisant qu'est 'Seventh Wave'. On est sur un plan large puis par l'intermédiaire d'un drone, le plan recule pour nous faire découvrir la forêt dans laquelle cette demeure est située. C'est un lieu magnifique, propice à accueillir la musique du prodige. On revient sur un plan de Devin, seul, avec une sublime guitare colorée. Il porte un bonnet rouge, un casque noir vissé sur la tête et une tenue comportant différents tons de gris, composé d'un pantalon, un tee-shirt et une chemise ouverte, ce qui dénote de la simplicité et une certaine sobriété. On prend une nouvelle fois de la hauteur, ce qui nous permet d'admirer le paysage comme le fait DT, de temps à autres, en se tournant vers la nature avec délectation. La performance vocale du chanteur est somptueuse. Seul un énorme moustique vient titiller notre artiste favori sans pour autant le contrarier plus que cela.
Devin nous lance un: It's a Beautiful Day ! Avant d'enchaîner sur 'Life', le titre « pop » qui m'a fait découvrir cet artiste talentueux. L'ambiance est joviale. L'artiste joue avec la camera, tel un acteur. Il revisite son premier album de manière décontractée. A noter que l'on a droit également à une caméra à l'intérieur de la maison qui film la terrasse.
Devin perd son médiator sur 'Night' sans perdre de sa superbe. Ce morceau avec ces riffs tranchants est un moment fort du Show. Au fait, DT n'est pas tout à fait seul. Il est accompagné d'une tête d'ours et d'une sorte d'aigle Totem. Même si c'est assez particulier comme lieu pour un live stream, on se prend au jeu et on profite du cadre majestueux. Devin se montre assez communicatif comme souvent entre les morceaux qui s'enchaînent avec délices tant cet album est culte.
Sur 'Hide Nowhere', Devin s'extasie une nouvelle fois devant la beauté de la nature. Effectivement, on retrouve un plan filmé de la maison qui nous donne une belle perspective. Ce titre est dans la lignée du précédent. A savoir jouissif. C'est sûr, rien ne remplacera le live mais il faut accepter les choses comme elles viennent et l'expérience proposée est très plaisante. Devin ne manque pas de remercier ses fans entre les morceaux.
Pour 'Sister', il se munit d'une guitare acoustique. On alterne la vue d'ensemble du paysage avec des plans plus serrés sur Devin et ses mascottes. Ensuite s'enchaînent '3 am' et 'Voices in the fan', Devin utilise une troisième guitare blanche et grise claire dans le ton de ses vêtements. On a droit également au retour du fameux mosquito. Le réalisateur se fait plaisir et nous régale en nous proposant de découvrir le paysage entourant la demeure avec notre artiste incrusté dans l'image pour finir sur un plan magnifique de la forêt qui surplombe la propriété.
Lors de l'intro de 'Greetings' DT s'amuse avec la tête d'ours puis les passages bien planants du morceau sont agrémentés de plans larges réalisés par le drone. Devin nous demande : Do you have fun ? On a envie de lui répondre : OUI ! 'Greetings' donc et 'Regulator' sont des moments forts également après les quelques titres plus progressifs les précédents. On remarque aussi le retour de la guitare colorée présente au début du show.
Nouveau changement de guitare pour le premier titre de la trilogie, unique en son genre, qu'est 'Funeral', 'Bastard' et 'The Death of Music'. On est cette fois sur une guitare blanche typée rock n' roll. On déguste d'ailleurs le solo puis Cooper, un énorme chien noir, s'invite aux festivités. Notre Canadien préféré prend même le temps de s'agenouiller pour le caresser. En toute décontraction, je vous dis. Pour 'Bastard', la guitare est sensiblement identique à la nuance près qu'elle présente une note colorée vers le bas. Nouveau plan drone nous montrant la forêt et il ne nous en faut pas plus, pour qu'on se laisse porter par ce titre intemporel. Un autre plan drone nous permet d'apercevoir Cooper (le chien pour ceux qui ne suivent pas) se caler au milieu de la propriété, pour savourer la musique du maître en toute quiétude. Devin joue pour nous, pour la nature et pour le chien. Sur un plan de DT, on peut apercevoir un drone faire son apparition. Le réalisateur se laisse aller également à la décontraction. C'est contagieux car nous aussi on est détendus. DT se désaltère, chasse une nouvelle fois le mosquito (in love lui aussi à croire) et nous remercie par un geste de prière. Le roadie (si je puis dire) effectue un changement de gourde et ça repart.
'The Death of Music' atypique et minimaliste, qui aborde le thème, au combien douloureux, de la mort d'un ami, véhicule toute son émotion uniquement à travers la voix de DT. Grandiose. Cet album est décidément un monument et Devin Townsend un artiste hors du commun. Son interprétation est sans faille. Malgré la décontraction apparente, le canadien s'investit pleinement dans ce live stream d'une beauté et d'une originalité indéniable.
Sur 'Things Beyond Things', le retour du moustique provoque un fou rire à Devin. Par la suite, il rote et s'en excuse dans la foulée, prouvant une fois de plus que le bonhomme ne se prend pas au sérieux et dégage une sérénité bienvenue. Le titre se conclut sur un cri strident comme sur le disque, puis par des rires et des remerciements. Après un speech, DT nous joue un dernier morceau en acoustique, 'Ocean Machines', tiré d'une démo, puis il remercie les téléspectateurs et l'équipe technique présente sur place. Il est un peu plus de 22H15. Je jette un coup de œil sur le chat pour constater que tout le monde est ravi et que les compliments pleuvent.
Devin Tonwnsend, l'espace d'une heure et quart, nous aura fait voyager non seulement par sa musique mais également par un cadre naturel rafraîchissant. Merci !
Set List :
Seventh Wave
Life
Night
Hide Nowhere
Sister
3 A.M.
Voices in the Fan
Greetings
Regulator
Funeral
Bastard
The Death of Music
Thing Beyond Things
Ocean Machines