Live Report RAMMSTEIN @Stade de France, Paris - 22 juillet 2023
Hell Haine
Journaliste

«Rammstein a enflammé le Stade de France»

Créé 22/07/2023
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Photo : Stéphane Masson
Live Report : Hell Haine

Quatre ans après le concert à la U Arena, on retrouve les allemands de Rammstein pour une nouvelle date de ce Stadium Tour interrompu par la pandémie. Et en quatre ans, il s’est passé deux, trois petites choses : un nouvel album, de nouvelles dates, de nouvelles chansons sur scène donc, une petite tempête médiatique qui si pour l’instant, prive le groupe de toute promo, cela n’empêche pas les stades de se remplir.

C’est dans ce contexte un peu tourmenté que nous allons ce soir dans le brasier : le Stade de France. Par chance, ce n’est pas un jour de canicule. Pour qui a déjà vécu un concert de Rammstein, sait que ça va suffisamment chauffer à coup de grosse pyrotechnie.

On prend place dans le stade qui se remplit bien et accueille pour la première partie Abelard. En 2019, c’était Jatelok qui sur le même concept, faisait des reprises de morceaux de Rammstein au piano en duo. Même constat qu’en 2019 : l’idée est plutôt chouette est cohérente, mais l’écart est énorme entre un show qui se voudrait dans un cabaret intimiste et la machine de guerre qui va suivre. Les deux pianistes vont s’évertuer à essayer de capter l’attention du public, qui malheureusement décroche pour partie. Ça applaudit, ça chantonne timidement parfois, mais à leur décharge, la tache n’était pas aisée. On ne peut pas leur reprocher de ne pas avoir fait le job, elles ont enchaîné les morceaux avec un petit mot pour le public pour exprimer leur joie d’avoir l’opportunité de jouer au Stade de France. Il est toujours rigolo d’écouter les premières notes et deviner les chansons, mais parfois on décroche. Rien à dire, tout était en place, mais la cible n’était peut être pas la bonne. A voir en petite salle.

Set list :
1. Rammlied
2. Mein Hertz Brennt
3. Mutter
4. Engel
5. Du Riechst so Gut
6. Zeit
7. Frühling in Paris
8. Sonne
9. Deutschland
10. Du Hast

Le concert prévu à 21h prend un peu de retard, alors pour s’occuper une ola démarre, qui fera plusieurs fois le tour du stade. C’est assez basique, mais ça marche à tous les coups.
Enfin, l’intro de ‘Music for the Royal Fireworks’ démarre avant que l’on entende les premières notes de ‘Rammlied’ déclenchant l’hystérie générale. On voit un écran descendre au centre de la scène avec une vidéo de Till, bouche éclairée. Arrivé quasiment au niveau de la scène, l’écran s’arrêtera dévoilant le chanteur tel qu’il était à l’écran. Premier effet réussi !

Et ça enchaîne avec ‘Links 2-3-4’. Autant dire, qu’on comprend que le groupe n’est pas là pour tricoter. Ça saute dans la fosse et gueule tout ce que ça peut. Petit bémol : le son en ce début de concert est à peu près dégueulasse. On passe les premiers morceaux à mettre ses bouchons d’oreille, les enlever, les mettre que d’une oreille pour savoir ce qui est le mieux. Par chance, cela se réglera assez rapidement. ‘Bestrafe Mich’ réjouit les fans de la première heure avec son ambiance lourde qui contraste avec l’ambiance dansante et techno de ‘Giftig’ qui fait reprendre les petits sauts de plus belle. Si ce début de concert se fait musicalement sur les chapeaux de roues, niveau pyro… on commence à s’impatienter. Dans un concert de Rammstein y’a du feu bordel !!
Heureusement ‘Sehnsucht’ arrive allumant les premiers feux d’artifices.

Clairement, ce début de concert ne nous apporte pas vraiment de nouveautés par rapport à la première partie de la tournée à part ‘Bestrafe Mich’, mais force est de constater que la formule fonctionne à merveille. Dès les premières notes des morceaux, le public réagit et dès les premières gerbes de feu ou artifice, ça s’extasie. Alors : pourquoi changer une équipe qui gagne ?
De même que le groupe qui n’a jamais été très communicatif, ne change pas. Quelques merci et mots chaleureux de Till, quelques signes de la part de Paul et Richard qui sont en front. Mais Ollie et Doom, la section rythmique ainsi que Flake le clavier restent en hauteur assurant leur partie sans un accro et avec la solidité qu’on leur connaît.

Les mises en scène se font un peu plus présentes notamment avec ‘Puppe’ et ce poupon qui ferait peur à Chucky qui arrive dans son landau. Clairement, l’effet produit quand ce dernier prend feu et le poupon crache des confettis noirs tel Regan vomissant pendant sa séance d’exorcisme est génial et glauque. Du pur Rammstein !
Cela enchaîne sur deux morceaux du dernier album ‘Angst’ et ‘Zeit’ avant de passer au moment DJ de Richard, qui vêtu d’un manteau blanc éclatant tel Elvis à la belle époque, va faire bouger le dancefloor sur un remix de ‘Deutschland’ et ses compères enfileront une combinaison noire qui va s’éclairer de Led et former des petits bonshommes baton avant d’entamer une chorégraphie...comment dire, originale ?! Soyons clair, ils ne feront pas Danse avec les stars, mais ça met l’ambiance et ça fout la banane à tout le monde. Ils se dévêtiront rapidement pour enchaîner sur la version électrique du morceau et poursuivre avec ‘Radio’.

Un des gros moments du concert arrive avec ‘Mein Teil’. Outre le morceau en lui-même qui est un modèle de puissance en live, la mise en scène et la surenchère de lance-flamme nous met toujours en joie et on attend impatiemment ce moment où Flake va cuire. A noter de Paul est venu touiller dans la marmite avec sa guitare - en effet, il aurait été dommage qu’il y ait des grumeaux. Et pendant que le claviériste bout, Richard rejoint Doom et Ollie pour une petite chorégraphie dont ils ont le secret et semblent bien s’amuser. On continue avec du lourd avec ‘Du Hast’ et ‘Sonne’ qui finit de nous faire cramer.

Nous aurons quelques minutes de répit, le temps que le groupe rejoigne la B-Stage, cette petite scène au milieu du public et sur laquelle Abelard a fait sa première partie. Et c’est avec ces dernières que le groupe, réparti sur les quatre coins de la scène, va entamer une douce version de ‘Engel’. Exit les ailes enflammées de Till, nous aurons un karaoké pour ceux qui auraient oublié les paroles (à noter qu’à Vilnius, il y avait les « na na na na » en karaoké, des fois que…).

‘Engel’ reste la seule chanson jouée sur la B-stage contrairement au début de la tournée où ‘Ohne Dich’ était aussi jouée et cette dernière est déplacée entre ‘Du riechst do gut’ et ‘Rammstein’, remplaçant ‘Pussy’ qui a disparu de la setlist (on se demande bien pourquoi ? ^^
Après ce moment de calme, ils rejoignent la scène en bateau pneumatique et ça repart de plus belle, avec ‘Auslander’. Et même dans la tourmente médiatique, Till reste fidèle à lui-même, toujours « un brin » provocateur, en adaptant le dernier « C’est la vie » de ‘Auslander’ en « S*** ma b*** ». De même que sur ses doigts sera inscrit « Bitte » qui veut dire « s’il vous plait » en allemand, sauf qu’un des « t » est écrit en beaucoup plus petit… quel poète !!
Encore quelques beaux effets pyro : sur ‘Rammstein’ Till est affublé d’un appareillage qui lui permet de faire une étoile de feu autour de lui alors que les guitaristes s’amusent avec des lance-flammes accrochés à leurs guitares. Encore quelques notes pour sautiller gaiement sur ‘Ich will’ avant qu’’Adieu’ viennent clôturer ce show exceptionnel.
Comme à l’accoutumée, c’est un genou à terre qu’ils viennent saluer le public avant de remonter dans leur ascenseur et saluer une dernière fois la fans du haut de leur tour.

Encore une fois, ils ont prouvé qu’ils sont taillés pour les stades et que leur show est monumental. On espère que ‘Adieu’ n’était pas prémonitoire et qu’on les reverra sur scène. Le « A bientôt » posté sur les réseaux sociaux le lendemain du concert nous laisse espérer qu’on pourra en prendre plein les yeux une nouvelle fois !

Setlist :
1. Rammlied
2. Links 2-3-4
3. Bestrafe mich
4. Giftig
5. Sehnsucht
6. Mein Herz brennt
7. Puppe
8. Angst
9. Zeit
10. Deutschland (RMX by Richard Z. Kruspe)
11. Deutschland
12. Radio
13. Mein Teil
14. Du hast
15. Sonne

16. Engel avec Abélard en B-Stage
17. Ausländer
18. Du riechst so gut
19. Ohne dich

20. Rammstein
21. Ich will
22. Adieu

Merci à Corida et Replica pour cette belle soirée


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