Live Report OPETH @Salle Pleyel, Paris – 16.11.2022
«Un beau cadeau qu'Opeth a offert à ses fans pour ses trente ans de carrière !»
Hell Haine Journaliste
Progressive Death Metal, Progressive Rock
16/11/2022
894 vues
Qui n’a jamais souhaité un anniversaire à un ami en retard ?
Et bien, c’est ce qu’il s’est passé avec Opeth ce 16 novembre 2022 à la salle Pleyel, puisque c’est avec près de deux ans de retard qu’ils ont soufflé leurs trente bougies. Et c’est devant une salle affichant complet que les suédois viennent célébrer les trente ans d’une carrière aussi fournie que déconcertante. En effet, le changement d’orientation sur les derniers albums a laissé sur le bord de la route les metalleux purs et durs, mais les fans les plus acharnés ont suivi se laissant porter au gré des nouveautés. Mais une soirée comme celle-là rassemble tout le monde, car c’est un concert « by request », c’est-à-dire, un concert pour lequel le groupe a plébiscité les fans leur demandant de choisir les morceaux qui seront joué ce soir là.
Et là, on a deux solutions : les fans hardcores qui demandent en majorité des raretés et autres pistes cachées et les fans tout court qui ne se lassent pas d’entendre inlassablement les mêmes titres qui font mouches sur scène. Spoiler : c’est quand même un peu des deux que l’on aura ce soir, même si la deuxième catégorie gagne.
La vie et la circulation parisienne étant ce qu’elles sont, j’arrive sur le dernier morceau de Voivod qui assurait la première partie. Je ne m’étendrai donc pas sur le sujet…
C’est après un petit entracte que Opeth va arriver sur scène devant des fans impatients. Et première « surprise » : la découverte sur scène du nouveau batteur, Waltteri Väyrynen, arrivé l’an dernier. Clairement, il a trouvé sa place et interprète les morceaux avec une aisance qui pourrait nous faire croire qu’il est là depuis le début de l’histoire.
Autre « surprise » : ils interpréteront les morceaux comme s’ils les avaient tirés au hasard d’un chapeau et non pas dans l’ordre chronologique. Déroutant pour certains, enthousiasmant pour d’autres bénéficiant de l’effet de surprise complet.
Cependant, les demandes du public sont pour partie sur des morceaux « classiques » dans le répertoire live puisque 5 morceaux figurent dans le top 10 des morceaux les plus joués par le groupe. Dès le premier morceau ‘Ghost Of Perdition’ suivi de ‘Demon of The Fall’, l’audience trouve ses marques avec ses grands classiques parfaitement exécutés. Il est des titres qui marchent à tous les coups. Cela en font partie.
Le groupe nous balade à coup de flashbacks et de retour vers le futur, en y prenant un malin plaisir et Mikael Akerfeldt, illustrant et introduisant les morceaux avec son humour légendaire comme pour ‘Under the Weeping Moon ‘ où il avouera que c’est un morceau vraiment fun à jouer mais peut être moins à écouter et qu’il n’est pas sûr de se rappeler des paroles. On s’amuse toujours des vannes du chanteur et de son attitude « l’air de rien » qui sont en contradiction avec la technicité et la complexité des morceaux. Les musiciens semblent tout autant prendre du plaisir et jouer avec une facilité déconcertante. Bref, l’expression du talent à l’état pur !
Cette balade dans le temps jouit d’un son impeccable et d’un jeu de lumières tout aussi qualitatif que les morceaux joués.
Parlant de talent, que dire de ‘Black Rose Immortal’, morceau fleuve de 20 minutes écrit en 1996 et très peu joué, passe l’épreuve du live sans une ride. L’occasion pour Mikael Akerfeldt de nous balancer quelques une de ses références en la matière : Yes, King Crimson et son obsession pour Magma. Morceau fleuve qui tranche avec la reprise de ‘You Suffer’ de Napalm Death, autre exemple de l’humour et de l’étendue des talents du groupe car, oui, l’interprétation de ‘You Suffer’ était parfaite, fidèle à l’original et jouée avec force et honneur !
Le concert se termine sur un sublime ‘Deliverance’ devant un public qui exulte et le fait entendre.
Opeth a une fois de plus démontré (si cela était vraiment nécessaire) l’ampleur de son talent, sa générosité, de la richesse de sa discographie et de son amour pour les fans en proposant ce « By request », en jouant plus de deux heures des morceaux d’une haute technicité, en restant accessible et communiquant avec humour avec le public.
Pour tout ça : MERCI !
Setlist :
- Ghost of Perdition
- Demon of the Fall
- Eternal Rains Will Come
- Under the Weeping Moon
- Windowpane
- Harvest
- Black Rose Immortal
- Burden
- The Moor
- The Devil's Orchard
- Allting tar slut
- Sorceress
- You Suffer (reprise de Napalm Death)
- Deliverance