Le Président de l'association, Alain Navarro, étant un fan de musique saturée, a réussi à réunir un plateau exceptionnel pour cette dernière soirée sous le soleil caniculaire de la ville de Toulouse Lautrec.
C'est donc autour de quatre groupes que Pause Guitare clôture ses portes pour sa 26ème édition et pas des moindres puisque la scène de Pratgraussal (parc où se tient l'événement) accueille les anglais Employed to Serve et leur heavy metal pêchu et entrainant, les néo-zélandais Alien Weaponry ajoutant à leur nu-metal des touches tribales chères à leur tradition maori, l'ovni Zeal&Ardor rayonnant autour de son créateur Manuel Gagneux et enfin les français Gojira que l'on ne présente plus tellement leur renommée internationale leur conforte une réputation qui n'est plus à faire !
Moins de monde que les quatre jours précédents pour cette dernière journée, c'est certain, mais c'est 4000 metalheads qui se sont déplacés pour assister à cette programmation exceptionnelle soit un bon Zenith toulousain pour ce type de rendez-vous; Pause Guitare n'a pas à rougir et fait de cette date, un joli succès !
C'est à 18H30 précises que les britanniques Employed To Serve attaquent leur set de façon très énergique ! Découvert pour l'occasion, en préparant mon émission de radio pour faire la promotion de cette date, je n'avais pas été emballé par leur univers musical. Il en est tout autre sur scène où j'assiste à un set de 30 minutes au cours duquel les musiciens sont survoltés malgré les 35 degrés qui les assomment. Ca attaque franchement, ça joue vite et précis et les artistes prennent un réel plaisir à jouer devant le public encore clairsemé à cette heure de la journée. Super découverte live où je me suis surpris à en vouloir davantage !
Très attendu du public, c'est Alien Weaponry qui prend le relais à 19H30 ! Déjà 12 ans d'existence pour le trio néo-zélandais avec (seulement) deux albums dont le dernier "Tangaroa", sorti en septembre dernier via Napalm Records, qui va les propulser sur le devant de la scène nu-metal par une belle promotion du label et un passage remarqué au Hellfest 3 semaines plus tôt.
Ayant des ancêtres Maori, le trio s'est vivement inspiré de leur culture pour agrémenter leur musique donnant à leur nu-metal une teinte tribale exacerbée et bienvenue ! C'est frais, novateur, original, je passe un super moment à découvrir ces artistes qui en ont sous la pédale ! Leur musique envoie sévèrement et se vit clairement en live ! Il faut dire que les deux protagonistes sur le devant de la scène ont un jeu dynamique et très communicatif. Le frontman avec ses dread locks et son treillis au camouflage violet et le bassiste déjanté arborant un tatouage facial ne font pas dans la dentelle et donnent de l'agressivité au rythme soutenu imposé par le batteur plus discret dans son accoutrement.
Les festivaliers assistent à près de 3/4 d'heure de set qui va bien chauffer le pit pour la suite, Zeal&Ardor et Gojira, très attendus dans l'enceinte albigeoise.
Dans la foulée se glisse sur la scène l'ovni Zeal&Ardor né d'un projet totalement improbable ! Le créateur de ce projet musical, Manuel Gagneux, avait demandé sur un réseau social deux genres musicaux qu'il pourrait mixer pour faire une musique. Il lui a été suggéré, du Négrospiritual et du black metal. Et c'est ainsi que Z&A naquit pour devenir un vrai groupe à la tête de 3 albums, dont le dernier, éponyme, est paru cette année et fut largement interprété au cours du set de ce soir.
Point de fioritures, Manuel et sa troupe occupent tout l'espace sur le devant de la scène. Tous vêtus de noir, le mur organisé par les musiciens impressionne tout comme leur musique ! C'est assez statique mais le frontman est très explicite dans sa posture pour donner du sens à ses textes et à sa musique. On ressent chacune de ses influences, c'est impressionnant et captivant. Impossible de décrocher du set qui défile sans pause et pour autant, la communion avec le public est bien présente. Les seuls mots adressés au public se font entendre au bout d'une heure de show "Nous sommes Z&A, nous ne parlons pas beaucoup et nous aimons jouer de la musique agressive" et ça repart pour la demi-heure restante au cours de laquelle, Manuel n'hésitera pas à dire sincèrement au public qu'il le trouve incroyable.
Il est un peu plus de 22H lorsque que les basques Gojira entrent en scène ! Les 4000 personnes se sont massées efficacement dans le pit pour assister à l'une des deux représentations que les français donneront sur le territoire cette année. Quelle opportunité de pouvoir assister à ce show exceptionnel dont l'équivalent a été donné au Hellfest 3 semaines plus tôt.
Pour avoir eu la chance d'assister aux deux prestations, celle d'Albi est incontestablement meilleure sans vouloir être chauvin. Le son est bien plus qualitatif et la proximité de la scène offre un visuel sans pareil.
En effet, le show de Gojira se passe aussi bien sur scène que sur l'écran géant placé derrière eux dont les choix visuels offrent une dynamique certaine à leur musique. Peu de dialogue avec le public mais une communion parfaite également (pour reprendre les mêmes mots que pour Z&A). Pas besoin de parler avec le public pour savoir que tout se passe bien et que l'univers des français est parfaitement ancré dans les têtes des aficionados venus ce soir.
La setlist est dense et offre un large panel de ce que Gojira sait faire de mieux en disque sans oublier le dernier opus sorti l'an passé. Le show est précis, millimétré; tout en gardant une part d'improvisation, c'est à la fois pro et ludique. Les titres s'enchainent les uns aux autres sans faille; le rouage est bien graissé et entraine le public avec lui dans cette atmosphère dissonante, chaotique mais pleine d'espoir !
Gojira assure un show exceptionnel ce soir à Albi et après 1H45 de concert, le public en redemande ! Il faut dire que c'est passé tellement vite qu'un groupe de plus pour clôturer cette belle soirée en enfer aura manqué. Nous sommes quelques-uns à avoir pensé à Perturbator...
Merci à Pause Guitare pour cette soirée exceptionnelle et novatrice sous le signe du Metal, merci au public de s'être déplacé si nombreux, merci aux artistes d'avoir mouillé le t-shirt pour tout donner ! Pourvu que ça dure sur l'édition 27 !
