Live report AMON AMARTH @ Zénith de Paris, le 25/11/2019 !
Peetoff
Journaliste

«Quel triomphe pour le groupe suédois qui enchaîne sans tarder sur 'The Way of Vikings' sur laquelle les fans brandissent le poing et chantent la mélodie, donnant visiblement la chair de poule au chanteur qui semble ravi de l'effet obtenu.»

Créé 25/11/2019
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Report : Enora Nattfödd
Photos : Peetoff

C'est une soirée placée sous le signe du Death Metal suédois que le Zénith de Paris accueille ce soir, pour un concert organisé par Live Nation. Le combo Hypocrisy, Arch Enemy et Amon Amarth, groupes respectivement menés par les incontournables Peter Tägtgren, Alissa White-Gluz et Johan Hegg, déferle sur l'Europe en même temps que les premiers froids de l'hiver. Si les premiers se sont faits relativement discret depuis 2013, année de la parution de « End of Disclosure » (via Nuclear Blast), les seconds ont sorti en 2017 leur dixième album, « Will To Power » (via Century Media Records). Et enfin, Amon Amarth a profité de 2019 pour dévoiler le successeur de « Jomsviking », qui s'intitule « Berserker » (via Metal Blade Records).

Décidément, ce n'est pas en gagnant de l'âge que Peter Tägtgren semble se calmer puisque, sans parler de Pain, il vient de dévoiler l'album « F&M » (22/11/2019, via Vertigo Berlin) avec Lindemann, et se produit ce soir sur la scène du Zénith de Paris avec Hypocrisy. Si « End Of Disclosure » (via Nuclear Blast) date de 2013, le groupe a laissé entendre qu'un successeur était en chemin ; mais c'est un retour aux racines qu'ils nous proposent ce soir, survoltés au point d'en sembler par moment un peu brouillons. Et c'est avec 'Fractured Millennium', un titre issu de l'album éponyme d'Hypocrisy datant de 1999, que s'ouvre le set. Le frontman offre, comme toujours, une performance très engagée et énergique, suivi par ses acolytes qui s'engagent ensuite dans 'Adjusting The Sun' ! Le public réagit plutôt bien au set que ce trio infernal, fort de son expérience, propose, que ce soit avec 'Fire in the Sky' ou 'Eraser'. C'est bien un voyage à travers la discographie des débuts d'Hypocrisy dans lequel les musiciens nous emportent ce soir, entre « Abducted » (1996) avec 'Roswell 47' et « Virus » (2005) avec 'War-Path'. Si le public adhère aux compositions, il se réserve pour la suite de l'affiche qui promet une soirée puissante !

Setlist d'Hypocrisy :
1. Fractured Millennium
2. Adjusting the Sun
3. Fire in the Sky
4. Eraser
5. War-Path
6. The Final Chapter
7. The Gathering
8. Roswell 47

Et après une courte pause, la suite, à savoir Arch Enemy, fait une entrée en fanfare dans un show de sons et lumières digne du Zénith ! Alors que les premières notes de 'The World Is Yours' commencent à résonner, Michael Amott et Jeff Loomis ne tardent pas à se démarquer par le jeu de scène très incarné, qui séduit immédiatement le public. De son côté, la chanteuse ne tarde pas à chercher à motiver la fosse, qui voit déjà passer son premier slammeur. Après un rapide « Paris, êtes-vous prêts ? » lancé avec force, le groupe enchaîne sur 'War Eternal', visiblement très attendu mais qui révèle l'aspect très chorégraphié de la performance d'Alissa White-Gluz qui peut parfois donner l'impression de manquer de spontanéité. Dès la fin de la chanson, elle reprend la parole : Paris, ça va bien ce soir ? Merci d'être avec nous, Arch Enemy ! Mais Paris, avant qu'on continue, il faut vraiment que je te dise quelque chose This is my apocalypse ! » Ce qui lance la chanson du même nom. Les guitaristes et Sharlee D'Angelo, le bassiste, parcourent la scène à grandes enjambées alors que la frontwoman invite les fans à chanter avec elle. Assez fréquemment entre les morceaux, les musiciens sortent de scène, à l'exception de Michael Amott et Daniel Erlandsson qui ont la mission, semble-t-il, d'introduire les titres, à l'image de ‘Ravenous'.

Si la chanteuse invite la fosse à sauter en rythme avec elle, cette proposition n'est que timidement suivie, en dehors de l'hyper-centre de la foule. « Merci beaucoup ! », reprend-elle une fois la chanson terminée, « Êtes-vous toujours en vie ? Et maintenant, je voudrais faire du bruit pour tous les groupes qui jouent ce soir ! Alors faîtes du bruit pour Hypocrisy et Amon Amarth ! Et maintenant, je veux revenir dans le passé pour voir qui sont nos vrais fans ! » Et il semble que ce soit tout ce que les fans attendaient puisqu'un pogo débute enfin sur 'Under Black Flags We March'. Ensuite, 'The Eagle Flies Alone' et 'First Day in Hell', issus de « Will To Power » (2017, via Century Media Records), s'enchaînent. Alissa White-Gluz déclare alors : « France, vous passez une bonne soirée ? J'ai un petit jeu maintenant : je veux que tout le monde saute en rythme, et mieux que vous ne l'avez fait jusque là, vous êtes prêts ? », et les fans s'en donnent à coeur joie sur 'No Gods, No Masters'. Le schéma déjà évoqué se répète inlassablement puisque la moitié du groupe sort de scène, laissant le batteur et le guitariste chauffer la salle de revenir... Alors que la fin du set se fait sentir, la chanteuse annonce solennellement : « One for all, and all for one Paris, nous sommes Arch Enemy ! », ce qui sert de prélude à 'Nemesis'. Les acclamations se poursuivent longuement après un final soigné au cours duquel les musiciens reviennent un par un sur scène.

Setlist d'Arch Enemy :
1. Set Flame to the Night
2. The World Is Yours
3. War Eternal
4. My Apocalypse
5. Ravenous
6. Under Black Flags We March
7. The Eagle Flies Alone
8. First Day in Hell
9. Saturnine
9. As the Pages Burn
10. No Gods, No Masters
11. Dead Bury Their Dead
12. Nemesis
13. Enter the Machine
14. Vox Stellarum

Les lumières s'éteignent une nouvelle fois et le public s'enflamme alors que 'Run to the Hills' d'Iron Maiden résonne à pleine puissance, pour le plus grand plaisir du public qui reprend le refrain à plein poumon ! Puis la musique d'introduction d'Amon Amarth nous transport en quelques secondes en terre suédoise, un changement d'atmosphère plutôt très bien accueilli puisque les maîtres de la soirée sont très attendus. Bien que moins important que ce qu'on a pu voir à certaines occasions, le nombre de personnes en train de filmer avec leur téléphone portable est désolant (d'autant plus qu'en l'occurrence, ils filment un rideau noir où il est écrit « Berserker »). Et le show démarre en trombe des que ce fameux rideau tombe, dévoilant les musiciens solidement campés sur scène derrière un mur de flammes pour 'Raven's Flight' ! Johan Hegg est bien en voix et court d'un bout à l'autre de la scène du Zénith alors que les fans ne faiblissent pas dans la fosse et dans les gradins, qu'on voit enfin se lever. La ferveur qui se ressent alors est très différente de celle qu'on a pu voir sur Arch Enemy, et la synergie est totale. Après cette entrée en matière, le frontman invoque d'anciens pouvoirs oubliés alors que les runes qui occupent l'arrière de la scène sont enflammées pour 'Runes to My Memory'. Olavi Mikkonen, Ted Lundström et Johan Söderberg font réellement corps lorsqu'ils montent sur les retour, se tenant fièrement face à leur public survolté.

Profitant d'un solo de guitare, le chanteur motive la foule avec un immense sourire sur le visage. Les fans applaudissent Amon Amarth avec énergie avant que le meneur ne prenne la parole, tout d'abord en français : « Bonsoir Paris ! Bonsoir France ! Ça va bien ? Ça va superbe ? », puis en anglais : « Ah, j'ai oublié ce que j'allais dire du coup ! Vous êtes vraiment incroyables Paris, et nous sommes tellement heureux d'être de retour ici ! Vous voulezvous amuser ? C'est bien ce que je pensais, vous aimez faire la fête par ici, et ce soir, vous êtes tous des berserkers ! Voici 'Death in Fire' ! » et les flammes repartent de plus belle à sur la scène ainsi que dans les yeux du casque à cornes qui supporte la batterie de Jocke Wallgren. Johan Hegg n'a aucun mal à s'éclipser pour laisser la vedette aux deux guitaristes sur les soli des chansons qui se suivent, ce qui ne rend le show que plus sympathique. Alors que l'introduction bien connue de 'Deceiver of the Gods' s'élève, un guerrier fantôme revient de parmi les morts avec un casques couronné d'immenses cornes ; comment oublier qu'Amon Amarth tient à apporter une touche théâtrale à ses concerts ? Apparemment d'humeur bavarde, le frontman reprend alors : « Merci, merci beaucoup ! Paris, tout le monde a une première fois, non ? Tout le monde a un commencement, alors voice 'First Kill' ! ». Pleine de fougue, cette interprétation live fait le bonheur de la fosse qui en redemande une fois le titre achevé.

Les musiciens d'Amon Amarth sortent de scène dans le noir alors qu'une guitare acoustique résonne avant un retour du groupe, entre ambiance solennelle et puissance brute, pour 'Fafner's Gold' qui s'achève dans une pluie de cotillons dorés. Une nouvelle fois, le charismatique chanteur, qui ne s'accorde pas un instant de répit, tout comme ses fans, reprend : « Merci beaucoup Paris ! Nous voulions voir si vous aimez les derniers morceaux que nous avons sortis, alors on va continuer comme ça et pour la prochaine chanson, je veux vous voir sauter comme vous n'avez jamais sauté auparavant dans votre vie ! Et Paris, let's crack the sky ! Sautez, sautez ! », et il faut bien admettre que même Arch Enemy n'avait pas fait sauter la fosse comme ça! Le morceau offre d'ailleurs l'occasion parfaite au frontman de brandir le marteau Mjöllnir qui l'attend à l'arrière de la scène pour envoyer un peu de foudre dans les airs. Quel triomphe pour le groupe suédois qui enchaîne sans tarder sur 'The Way of Vikings' sur laquelle les fans brandissent le poing et chantent la mélodie, donnant visiblement la chair de poule au chanteur qui semble ravi de l'effet obtenu. Après 'Prediction Of Warfare', un titre que le groupe, comme nous l'annonce Johan Hegg, n'a pas souvent joué en concert, les hits s'enchaînent avec 'Shield Wall', 'Guardians of Asgaard', et 'Raise Your Horns'. Accompagné d'un monstre marin qui occupe l'arrière de la scène, Amon Amarth conclut sa performance avec 'The Pursuit of Vikings' et 'Twilight of the Thunder God'.

Setlist d'Amon Amarth :
Introduction: Run to the Hills (Iron Maiden)
Raven's Flight
Runes to My Memory
Death in Fire
Deceiver of the Gods
First Kill
Fafner's Gold
Crack the Sky
The Way of Vikings
Prediction of Warfare
Shield Wall
Guardians of Asgaard
Raise Your Horns
RAPPEL
The Pursuit of Vikings
Twilight of the Thunder God

Après qu'Hypocrisy ait mis le public du Zénith de Paris dans l'ambiance, Arch Enemy a rassemblé l'énergie des fans jusqu'à ce que cette dernière explose sur le set explosif d'Amon Amarth. Les trois groupes se complètent plutôt bien, soulignant chacun des aspects complémentaires du genre et signant des performances puissantes, engagées et qui laisseront sans aucun doute de merveilleux souvenirs à leurs fans.