Après le set des 'Tagada' ce même soir à la Cigale, c'est le temps de souffler gentiment et de retrouver autour d'une boisson houblonnée les potes perdus dans les pogos, pendant que cela s'agite sur la scène pour mettre en place le nécessaire pour le Bal.
Extinction des lumières, sur un air Edith Piaf, des lettres lumineuses annonçant "le Bal des Enragés" s'allument telle une enseigne de cabaret.
10 ans pile poil que le Bal sévit tous les 3 ans, 10 ans que les trublions du metal, punk français se rassemblent pour s'amuser ensemble autour des classiques du rock, metal et punk.
A chaque nouvelle mouture, ils nous font découvrir ou redécouvrir des morceaux qu'ils kiffent et qui ont construit ce mouvement musical depuis des décennies. Ce nouveau Bal voit l'arrivée de nouveaux membres à savoir Kemar, Poppy et Shanka de No one is innocent en "remplacement" de Reuno et Doudou (Lofofora), Lolo le fourb et Vinz (Aqme) sans compter les absents malheureusement disparus Schultz et Sven de Parabellum.
Et c'est sur ‘Salut à toi’ des Béruriers Noirs que le Bal débute, chaque protagoniste descendant les marches comme au cabaret permettant de se présenter à tour de rôle au public et prendre sa place au fur et à mesure de la chanson.
Le Bal balaye toutes les époques, époque que les gens de mon âge ont connu et d'autres plus anciennes encore. Un objectif : faire la fête, se faire plaisir et faire plaisir au public tout aussi éclectique à que les morceaux joués, voire plus encore. Du punk à la crête colorée, au metalleux tout de noir vêtu, ou du simple amateur de rock nostalgique de la mode perfecto tout le monde y trouve son compte dans ce joyeux bordel organisé. Et de l'organisation, il en faut sur le plateau pour gérer l'enchaînement et les vas-et-viens des artistes de la scène vers les backstages, les changements d'instruments, même sur la setlist y’a des codes couleurs : une machine bien huilée !
Et pour cet anniversaire, ils se sont fait des petits plaisirs en invitant Josh, batteur des Subways, pour interpréter ‘Rock& Roll Queen’ pendant que Poun chantera (em)porté par la foule. Des Beatles à Motorhead, ça s’agite sur scène et enchaine les morceaux pêchus faisant de la Cigale, une petite fournaise. Et pour rajouter un peu plus de bruit, comme dans la ‘Ronde de nuit’, les bidons sont de sortis sur ‘Roots Bloody Roots’ même si, ils ne semblaient pas amplifiés et leur son étaient un peu plus faiblard qu’à l’accoutumée.
Petit moment de calme avec la reprise de Nine Inch Nails (Johnny Cash souvent attribué à Jonny Cash qui lui-même l'a reprise) avec une illustration visuelle de Klodia d'une combinaison à damiers et petits miroirs vêtue donnant de jolis effets de lumière. Klodia, seule présence féminine pour donner un peu de douceur dans ce monde de brute, quoique, affublée de sa meuleuse, elle ressemble à un petit démon joyeux et étincelant. Etincelles que Vx viendra prendre en pleine face (au sens propre du terme) sur ‘Just One Fix’ : un bain de lumière et de chaleur, s’il fallait en rajouter.
La fête continue avec 'Lonely boy' des Black keys accueillant le 2e guest de la soirée en la personne de Gaël des No One is Innocent avant d'enchaîner sur 'Hate to Say I Told You So' de The Hives morceau qui semble beaucoup amuser le Bal puisqu'on assiste à Stef Buriez faisant l'amour à l'aisselle de Poun pendant que Xa, Vincent & co, traverse la scène en formation de chenille sauteuse.
Deux groupes punks ont fortement marqués les membres du Bal des Enragés et ceux-ci leur rendent bien en interprétant un medley des Sheriff et un ‘Cayenne’ désormais incontournable repris à tue-tête par l’ensemble de la salle. ‘Antisocial’ un autre hymne fédérateur clos le set de manière un peu brutale, car c’est un Niko visiblement dépité qui viendra annoncer qu’on leur demande de stopper car l’horaire est dépassé alors qu’il leur restait un seul morceau pour finir en beauté et embraser une dernière fois la salle. Mais on ne rigole pas avec le règlement.
C’est sur cette fin un peu rock & roll que s’achève cette soirée. On regrettera les interludes drôles et mise en scène que l’on avait sur la précédente tournée, donnant un côté un peu plus spectacle que simple concert, mais on ne peut nier que la formule fonctionne : c’est bourré d’énergie positive, une vraie communion avec le public qui le leur rend bien, une setlist qu’on ne retrouvera nulle part ailleurs, même chez les meilleurs, de la sueur, des décibels, des sourires… vous m’en resservirez bien une petite !
Report : Hell Haine
SET LIST
Intro (Edith Piaf - La Foule)
Salut à Toi (Bérurier Noir)
Territorial Pissings (Nirvana)
Too Drunk To Fuck (Dead Kennedys)
Ronde de nuit (Mano Negra)
Rock & Roll Queen (The Subways)
Helter Skelter (The Beatles)
Ace of Spades (Motörhead)
City of Angles (Distillers)
Sugar (System of a Down)
La Bière (Les Garçons Bouchers)
Blitzkrieg Bop (Ramones)
Just one Fix (Ministry)
Bullet in the Head (Rage Against the Machine)
New Noise (Refused)
Roots Bloody Roots (Sepultura)
Master of Puppets / Creeping Death / Whiplash (Metallica)
Hurt (Nine Inch Nails)
Lonely Boy (The Black Keys)
Riff Raff (AC/DC)
Hate to Say I told You So (The Hives)
La Révolution (Les Frères Misère)
Medley (Les Sheriff )
Bro Hymn (Pennywise)
UK82 (The Exploited)
Cayenne (Parabellum)
If the Kids Are United (Sham 69)
Antisocial (Trust)
Outro (Edith Piaf - La Foule)