Nous avons rencontré le groupe QAMELTO qui nous dévoile les contours de fabrication de leur nouvel album "Scotoma".
C'est la première fois que nous vous rencontrons. En quelques mots, peux-tu nous présenter le groupe ?
Qamelto (qui signifie « c’est cool » en zoulou), existe depuis 2019. On a sorti un EP « Sors » début 2020 puis on a pris le Covid dans la tête et on est resté 2 ans à la maison… On a repris les concerts avec une centaine de dates en 2022 et 2023. Puis la nécessité de faire un album s’est fait ressentir et nous voilà avec « Scotoma » en 2024 !
Musicalement, on est bien dans le rock mais on est loin du cliché traditionnel. Il y a des touches techniques progressives et des arrangements bien plus complexes. Comment définiriez-vous le groupe sous l’angle musical ?
Oui on fait du rock en français mais nos influences sont surtout américaines ou anglo-saxonnes et très énergique à l’image des Foo fighters ou de Freak Kitchen voire métal avec des groupes comme Metallica ou même Volbeat. On a aussi été influencé par Porcupine Tree et Dream Theater d’où la touche progressive sur certains titres. Bref on fait du rock puissant sans se restreindre à un style particulier.
Expliquez-nous comment naissent les chansons dans le groupe. Qui amène les principales idées ?
Pour les idées, on a la chance de se voir énormément et de faire beaucoup de route ensemble. Du coup, on a du temps pour discuter et échanger et les idées naissent souvent dans ces moments-là. Pour la partie musicale, c’est Thomas le guitariste qui amène 80% des compos. Si un autre membre a une compo à proposer, cela va forcément repasser par Thomas pour qu’il y ait une signature « Qamelto ». Pour les textes, c’est Raf, le chanteur, qui écrit 80% des chansons et on fignole tous ensemble.
Et sur le plan des textes, quels sont les thèmes que vous aimez traiter dans ce nouvel opus ?
Ce qu’on aime avant tout, c’est raconter des histoires. On essaie de trouver des thèmes un peu originaux. On traite de la schizophrénie ou de la pédophilie par exemple. Mais aussi et surtout des thèmes sociétaux. Il suffit de sortir de chez soi, aller dans un bar, en soirée et écouter et regarder. Il y a une infinité de thèmes à aborder.
"Scotoma" signifie également "éblouissement, obscurcissement de la vue". Pourquoi avoir choisi ce nom de groupe ?
Effectivement, « Scotoma » c’est la racine de « Scotome » : tâche dans le champ visuel et de « Scotomisation » : déni de la réalité. On a choisi ce titre pour plusieurs raisons :
On aime les phrases ou les mots qui ont plusieurs sens ou plusieurs interprétations possibles
C’est un thème qu’on peut retrouver dans plusieurs titres de l’album (directement ou indirectement)
C’est dans le thème du support qu’on a créé pour le cd : un tableau en guise de pochette. Visuellement, c’était idéal pour le retranscrire en peinture.
Parlons maintenant de quelques-uns des titres de l'album en commençant par "Lumia", qui œuvre entre passages aériens à la Genesis et des influences Mass Hysteria (période "De cercle en cercle"). Un vrai festival musical. Probablement notre coup de cœur de cet album. Un mot sur ce titre ?
Oui c’est notre « chanson d’amour » de l’album tout en gardant c’est esprit rock lourd et énergique. C’est difficile de parler d’amour avec le genre de musique qu’on fait sans créer de décalage. On a donc dû travailler les arrangements pour que ce soit cohérent. Et cette chanson est liée au titre qui suit « …Amédée ». Ce sont deux titres qui parlent de la même histoire mais avec deux points de vue différents.
Le titre "Scotoma" conclut l'album et il est quasiment entièrement instrumental. D'où vous est venue cette idée ?
Comme on l’avait fait sur notre EP, on avait la volonté de finir sur un morceau instrumental. Comme un repos du guerrier après 9 titres qui tabassent. Et c’est une conclusion qui n’en est pas vraiment une. Il reste comme un moment suspendu qui laisse une libre interprétation de l’avenir.
"Legion" a un côté irlandais ou écossais avec des arrangements à base de cornemuse. Un mot sur ce choix atypique ?
Il se trouve que Tom le guitariste a joué 10 ans dans un groupe de musique celtique donc je te laisse imaginer l’influence. Et cela fait référence aussi à « Braveheart » avec ce côté guerrier et fédérateur que la cornemuse peut apporter. C’est un instrument indémodable et noble. C’était idéal pour un titre comme « Légion » qui se veut rassembleur et qui parle de révolte.
Nous avons vu que vous aviez de nombreux concerts en 2024. A quoi ressemble un concert de Qamelto ?
C’est une grande claque qui donne envie de tendre l’autre joue ! On développe le maximum d’énergie possible sur scène pour l’envoyer au public qui généralement nous le rend bien. C’est un moment de partage et d’interaction très important pour nous. C’est là que la musique et surtout le rock prend tout son sens. Et en plus c’est le meilleur endroit pour défendre notre album.
Et pour conclure, peux-tu nous dire qui a «La plus grosse» dans le groupe ? (clin d’œil au titre « La plus grosse »)
C’est le guitariste sans comparaison. 35 cm… Pour une barbe c’est énorme !