Merci Donald de nous accorder ton temps pour cet interview et pour parler du nouvel album « Dying of everything ». Cet album sort le 13 janvier 2023 via Relapse Record ». Comment te sens-tu à un mois avant la sortie de votre album (interview faite le 9 décembre 2022) ?
On ne peut pas être plus excité par la sortie de ce nouvel album. Beaucoup de fans attendent cet événement ; la pandémie a tout retardé en impactant sévèrement l’industrie de la musique. Si bien qu’Obituary a patienté près de deux ans pour sortir ce nouveau disque. Ce fut une décision difficile à prendre mais c’était nécessaire pour que la sortie se fasse dans les meilleures conditions possibles. En effet, il était important que nous puissions voyager à travers le monde et en particulier vers l’Europe pour se produire en live et ainsi assurer la promotion de l’album. Donc oui, nous sommes enragés et très excités par la sortie de ce matériel.
Tu as parlé de la pandémie, j’en profite pour rebondir sur les nombreux live streaming que vous avez diffusé au cours de cette période. Peux tu nous faire un retour sur cette expérience et sur cette nouvelle façon de rester présent pour le public malgré le confinement ?
C’était très étrange car du jour au lendemain, il a fallu que l’on reste cloîtré chez soi. Et c’est en discutant entre nous qu’on s’est dit que nous n’allions pas rester sans rien faire et c’est comme ça que nous est venue l’idée de faire des live streaming. Nous ne l’avions jamais fait, nous nous sommes décidés très vite.
Au départ nous avons joué en studio. C’était très bizarre car il n’y avait pas l’énergie du public, pas de cris, pas d’applaudissements lorsque l’on terminait les chansons; puis nous avons préféré continuer ce type de performance depuis chez nous, depuis notre propre studio. C’était fun car nous étions à la maison en train de jouer et en même temps nous interagissions avec le public par un chat en direct. Par ce moyen, ça nous a permis d’être présents sur toute la planète pour tous nos fans et donner du plaisir à tout le monde. C’est la raison pour laquelle nous avons continué à faire des live streaming.
Depuis quelques mois, vous avez repris les tournées aux USA et en Amérique du Sud, comment se passe ce retour sur scène ?
On remarque que les gens étaient très impatients de pouvoir revenir en salle pour des concerts. Nous sommes très occupés, nous tournons beaucoup depuis que la situation sanitaire permet les déplacements et les regroupements. Nous en sommes à 120 shows depuis la reprise, c’est fatiguant mais c’est tellement excitant et ressourçant de pouvoir se reconnecter avec le public, de le voir réagir, de le sentir heureux d’être là et de profiter de l’instant présent.
Avez-vous pu tester des chansons du nouvel album au cours de ces différentes dates et si oui quelles ont été les réactions ?
Oui, nous avons joué des titres du nouvel album mais sans le dire, sans en faire la promotion pour recueillir en direct le feed-back du public sur nos nouveaux morceaux. Nous avons donc joué le titre « The Wrong Time » tous les soirs lors de notre tournée américaine et je peux t’assurer que la réaction du public fut FAN-TAS-TIQUE !! Ils ont adoré la nouvelle chanson, ils étaient super heureux de la découvrir
Peux tu nous expliquer comment vous avez composé ce nouvel album ?
En fait, nous composons tout le temps et ce depuis des années. Lorsqu’on finit une tournée, on se dit qu’il est temps d’écrire un nouvel album. Ça peut se faire en 6 semaines comme en 6 mois. C’est vraiment un processus créatif pour lequel on ne veut pas se mettre de pression. Du coup on a toujours des idées, des riffs, de l’inspiration. Mon cerveau ne s’arrête jamais de réfléchir, de créer, de vouloir composer. Grâce à la technologie, on peut enregistrer rapidement du stuff qui nous plaît ; comme sur nos téléphones par exemple ; c’est très pratique. On fait ça pour tout, le rythme de la batterie, les mots que mon frère John veut balancer. C’est fun de pouvoir travailler comme ça mais ça peut être un long cheminement pour construire la chanson dans son ensemble. Avec la pandémie, ça nous a permis de prendre plus de temps pour bien peaufiner chacun des morceaux. Comme par exemple, les raccourcir, les rallonger, modifier des bricoles qui ne nous plaisaient pas afin d’établir des chansons qui claquent ! Ce sont ces petits changements qui font qu’une chanson est bien ou géniale ! Et nous sommes très très satisfaits par ce que nous avons pu créer pour ce nouvel album.
Est ce que cette période de pandémie vous a inspiré pour ce nouvel album ?
Non, pas du tout, ça fait bien 2/3 ans que les chansons de l’album sont en préparation. En revanche la pandémie nous a permis de prendre le temps de bien les écrire et de travailler tous les détails. Nous ne souhaitons pas que cet album soit associé à la pandémie. Aucune de nos chansons n’en parlent. Donc nous avons fait comme d’habitude. Se rendre au studio, se libérer, se lâcher, et prendre du plaisir !
Lorsque j’ai écouté l’album, je l’ai trouvé très varié, très groovy, et j’ai eu cette sensation d’écouter tous vos albums en un avec quelque chose de nouveau.
Waou merci pour ce fort compliment, ça me fait très plaisir. Tout le monde sait qu’Obituary est un groupe de joyeux musiciens. Nous avons la chance de pouvoir jouer ce que nous voulons, nous adorons notre style. Nous ne sommes pas les plus rapides du monde, ni les plus lents mais nous avons quelque chose de spécial. Notre mid tempo et notre Groove sont notre marque de fabrique. Ainsi, depuis des années, albums après albums, c’est ce qui nous caractérise. J’ai écouté nos premiers albums et je me souviens que ce n’était pas une partie de plaisir d’enregistrer. Nous étions très jeunes, nous n’avions aucune expérience, nous étions très nerveux dans le studio. Ce n’était vraiment pas fun du tout. Maintenant c’est différent, nous avons notre patte, nous savons ce que nous voulons et nous prenons beaucoup de plaisir à enregistrer. On arrive à adapter un rythme à un riff, on perfectionne le truc et on avance bien comme ça. Nous composons tous ensemble naturellement.
Comment expliques tu que des gars aussi cool qu’Obituary puissent créer une musique aussi sombre et horrifique ?
Nous vivons là où il fait le meilleur vivre dans le monde ! Il fait beau et chaud tout le temps ! On a 3/4 jours de froid par an (rires) du coup nous sommes toujours heureux !! C’est vraiment un super endroit pour vivre. De plus nous avons de super potes; on se connaît depuis toujours. Depuis notre plus jeune âge, nous avions envie d’être un groupe de musique . Ça fait 35 ans qu’on existe, on se respecte, on est ensemble tout le temps, on a toujours eu envie de jouer ce type de musique car ça nous inspire et même si c’est dark, on aime ça et on hésite pas à sourire sur scène car on a une vie géniale. On joue juste de la musique, sans accoutrement, en short, avec un t shirt blanc, on s’en fout, on vient comme on est !
L’an dernier, vous avez sorti une autobiographie intitulé « Turn Inside Out » mais elle n’est pas distribuée en Europe. Est-ce prévu ?
J’aimerais beaucoup ! Je ne sais pas si c’est possible que ce livre soit distribué dans le reste du monde, parce que c’est difficile comme procédure. Mais ce n’est pas impossible que l’on puisse faire un deal avec un distributeur qui pourrait s’occuper de ça. Le livre est fantastique, de bonne facture. Il a été écrit avec le groupe, il y a de nombreuses anecdotes, des photos géniales. Tout est 100% que du vécu !
C’était important pour vous de partager votre vie avec les fans ?
Oui c’est très important, ça fait 40 ans qu’on fait ça et qu’on est sur la route. Ce n’est pas seulement une bio, c’est notre vie en tant qu’artiste, on y trouve nos meilleurs moments avec nos amis proches, nos familles, nos fans...
A propos de « Dying of Everything », j’ai envie que tu nous en dises plus sur les chansons suivantes : « Barely Alive », le titre éponyme, By the Dawn » et « Be Warned»
Lorsque nous composons pour un album, c’est avant tout pour nous faire plaisir et faire plaisir aux fans. Du coup nous ne prévoyons pas de tracklist. On écrit, on compose et ensuite on avise ensemble. Nous avons toujours fait comme ça et ça nous réussit bien depuis 35 ans. Par exemple, pour la première chanson, lorsque nous l’avons terminée, on s’est de suite dit que ce serait la 1ere car elle met dans le bain direct ! Pas de discussion possible. C’est clairement la chanson qui doit débuter le disque. C’est une « kick ass song» ! C’est d’ailleurs la chanson la plus rapide qu’ait composé Obituary ! Nous sommes très fiers de ce titre.
Pour la chanson éponyme, l’idée vient de John. Obituary ne se prend pas la tête. «Nous venons et nous jouons ». C’est le même tempo que « Dying of everything » et nous avons donc retranscrit cette énergie dans cette chanson.
« By the dawn » c’est une tuerie ! On l’a réalisé lorsque nous avions fini de l’enregistrer. On l’a ré-écoutée, encore et encore et c’est une chanson qui défonce ! La double pédale tabasse sévèrement ! Ça ne s’arrête jamais !
Pour le titre outro, c’est comme pour l’intro ; on n’avait pas prévu de la mettre à la fin. Après son enregistrement, John buvait un café, on l’écoutait en boucle, on l’a trouvait puissante, épique, très lourde et on a pensé que c’étaient cool de la mettre à la fin.
Nous sommes très impatients que l’album sorte !
Vous avez trois dates en France cet hiver, un petit mot pour le public français
Le public français adore Obituary ! On le remarque à chacun de nos shows dans ce pays. Vous êtes passionnés et votre soutien est sans faille ! Nous sommes toujours ravis de venir jouer en France. Nous sommes impatients de retrouver nos fans français pour cette tournée !
Merci beaucoup pour cette interview Donald ! Retrouvez le nouvel album « Dying Everything » dès le 13 janvier via Relapse Records !
« Merci beaucoup » (en français au cours de l'interview) à très vite les gars !