DARK BREATH FEST : Interview de Christian Bivel, le créateur du Festival
ANIBAL BERITH Journaliste
Black Metal
16/11/2019
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La seconde édition du Dark Breath Fest approche à grands pas ! Nous avons rencontré Christian Bivel, le fondateur de ce festival situé à Bourg en Bresse pour en savoir davantage.
URN : Christian, je te propose de te présenter, de nous en dire plus sur Adipocere et de nous détailler le festival DARK BREATH FEST dont la seconde édition se déroulera les 7 et 8 décembre prochain à Bourg en Bresse.
CB : Salut à tous. J’ai fondé Adipocere en 1992 après plusieurs années passées dans le milieu Underground. J’ai bossé sur des Zines et fait également de la Radio où l'on passait les trucs les moins connus possible. Depuis ado, j’ai voyagé, rencontré plein de groupes, fait des concerts par centaines, et tout naturellement j’ai voulu bossé dans ce milieu. J’ai donc monté mon propre Label voyant le besoin des groupes de l’époque. Et ça a pris et c'est monté très vite. J’ai eu du nez en découvrant quelques belles pépites comme MOONSPELL, SACRAMENTUM, ALASTIS, DAEMONIUM / AKHENATON, EVOL, DIABOLICAL MASQUERADE et beaucoup d’autres. Ensuite notre VPC s’est développé, surtout grâce à notre partenariat avec Metallian; l’idée d’y inclure notre catalogue complet ainsi et surtout de réaliser une compilation CD très Underground. Qui a la fin des 90’s n’a pas eu un catalogue ou la compil' en main ? Et pour finir sur Adipocere, nous sommes installés à Bourg en Bresse depuis 2008, et nous faisons aussi, des bières artisanales de groupes depuis plusieurs années.
Nous avons créé le Dark Breath Fest en 2018, avec Sylvie et Greg (Ex Darkside). A présent Greg préfère poursuivre dans son univers Gothic / Batcave de son côté, et de notre côté nous nous recentrons plus, sur le Metal, mais sans se fermer à aucune porte musicale.
Pour cette 2ème édition, nous avons fait une affiche du coup un peu plus extrême qu’en 2018 avec l’arrivée du Black Metal à l’affiche, surtout le dimanche. Et j’en suis le premier satisfait ! Après on garde la même formule que l’année passée, sur 2 jours, samedi et dimanche, et 7 groupes par jour.
URN : Avant d’entrer dans le vif du sujet, joli jeu de mot avec Breath pour Bresse. Comment est venue l’idée de ce festival et de son nom ?
CB : Il est toujours difficile de trouver un nom pour un nouveau Festival. Nous avons cherché un bon moment à plusieurs, proposé plusieurs noms, et rien ne plaisait à toute l’équipe. Et j’ai eu ce Flash, comme le Fest a lieu à Bourg en Breath, de l’appeler le Dark Breath. Pour l’idée du Fest, c’est surtout de vouloir passer un bon moment, avec une majorité de groupes d’amis, de faire bouger un peu plus Bourg au niveau Metal, et aussi faire plaisir à notre « public ». La première édition s’est très bien déroulée et on a eu que des bons retours. Donc malgré le manque de monde, les légères pertes, ces retours nous ont motivé à ne pas en rester là ! Donc voilà la 2ème édition et on espère vraiment qu’avec cette belle affiche, ça va décoller.
URN : Première édition l’an passé les 13 et 14 octobre avec une programmation éclectique et de belles têtes d’affiche comme Carcariass, No Return ou Mithridatic. Peux tu nous faire un bilan tant sur l’ambiance que financier ?
CB : Oui l’affiche se voulait très ouverte déjà, comme cette année. Même si avec 14 groupes on ne peut pas accueillir tous les styles. L’ambiance était vraiment très bien, le public était content de découvrir des nouveaux groupes de qualité, même sur des styles n’étant pas leur style de prédilection à la base, et ils ont su apprécier. Au niveau finances, il nous aurait fallu 20 personnes de plus par jour pour ne pas perdre quelques centaines d’Euros. Donc cette année on a du rester prudent sur les dépenses. Si cette année progresse, on pourra voir un peu plus grand l’année suivante.
URN : Cette année le festival est décalé de près de deux mois avec 7 groupes par jour (contre 6 en 2018). Qu’est-ce qui a imposé ce choix ?
CB : Il existe un autre Fest ami sur la région, le Poul’Hard qui avait lieu vers septembre et à Attignat. Ils ont déménagé à Montrevel et cette salle n’est pas libre avant mi-octobre. Donc les organisateurs nous ont prévenu depuis un an qu’ils souhaitaient prendre cette date. Ceci ne nous a pas posé de soucis, car ainsi nous avons eu plus de temps pour tout préparer. De plus, on trouve début décembre sympa. L’année passée sinon, nous avions eu 13 groupes : 7 et 6. Là vue la demande, on est arrivé à caser 7 groupes chaque jour. Tout en gardant des shows assez longs pour chaque groupe, le plus sera de 40 minutes.
URN : Comment s’est porté le choix des groupes pour l’édition 2019 ? Quelles sont les têtes d’affiche et quels groupes locaux vont pouvoir se faire remarquer ?
CB : On a eu l’embarras du choix. On a pris déjà des groupes que l’on n’avait pas pu prendre en 2018. Ensuite on a surtout essayé de faire notre choix en équilibrant les styles musicaux, et aussi les groupes régionaux et d’un peu plus loin (et ça pour des raisons financières). Samedi il y aura donc 3 groupes de la région : Sharked, Porn, et KingCrown. Et dimanche : Catubodua, Obsession, South of Hell, et la tête d’affiche Sangdragon. Donc pile 7 / 14, la moitié de notre affiche. Mais sincèrement, vu le nombre de talents dans la région, on pourrait faire facilement une affiche 100% régionale (Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté comme on est au milieu ici).
URN : Comment as tu géré la communication pour attirer du monde et « vendre » le festival ?
CB : Nous faisons déjà un gros travail de terrain depuis plusieurs mois. On se déplace sur le plus de concerts possible pour aller mettre nos affiches et distribuer des flyers. Ainsi on touche directement les gens qui aiment sortir en concerts. Ensuite nous avons plein de partenaires (Magazines ou Webzine, Radios) qui font circuler les infos, font des interviews, bref tout pour informer et motiver les gens. Après bien sur y’a un gros buz sur Facebook. Et aussi, via notre clientèle de la boutique, tous les amis de Adipocere. Ça devrait suffire.
URN : Géographiquement, qu’offre Bourg-en Bresse pour assurer le succès de l’événement ?
CB : Nous sommes situés proche de plusieurs grosses villes ou régions dynamiques. Donc en faisant entre 1 et 2 heures de route on peut venir de Lyon bien sûr, mais Macon, Chalons, Dijon, Lons, Besançon, St Etienne, Grenoble… et même de Suisse et des 2 Savoie.
URN : L’an dernier, le festival proposait différentes animations, à quoi peut-on s’attendre cette année ?
CB : L’année passée nous avions pu faire un Market, mais hélas cette année la pièce n’est pas disponible. Donc il devrait y avoir le stand des groupes, et bien sûr je vais me trouver une petite place pour un Stand Adipocere aussi ! Après la musique assurera le reste.
URN : Niveau ravitaillement et hôtellerie, comment ça se passe ? Y a t il des spécialités comme le muscadet au Muscadeath par exemple ? Et est-il facile de se loger ?
CB : Sur place il y aura bien sur la buvette avec place pour de la qualité et de l’originalité !! Il y aura la bière pression classique, mais aussi un grand nombre de bonnes bières en bouteilles (servis au verre bien sûr). Ensuite nous devrions avoir deux hypocras artisanaux différents et du chouchen. Et des softs sans alcool. Il y aura de quoi se restaurer avec sandwichs, Hot-Dog, croque-monsieurs maison et normalement un plat chaud. Il y aura aussi de quoi satisfaire les végétariens. Mais si ils peuvent se manifester avant, que l’on puisse prévoir les quantités… ça sera sûrement une grosse soupe maison, avec surtout des bons légumes de notre jardin !! Au niveau logement, nous n’avons rien de prévu. Il est facile avec le net de trouver des hôtels dans le coin. Ou avec Airbnb ou gites ou n’importe. Je sais que quelques courageux ont prévu de dormir dans leur voiture. Un bon Pull, une bonne couverture et au dodo. Sinon mettez des annonces pour vous faire héberger chez des festivaliers locaux.
URN : Financièrement, une fois passé partout, quel est le coût moyen par personne pour profiter pleinement du DBF ?
CB : Avec 100€ pour le WE je pense que tu peux déjà bien te faire plaisir. Après tout le monde fait avec son budget de toute manière.
URN : C’est assez risqué d’organiser un tel événement, quelle est ta motivation ?
CB : On sait que l’on aura quand même un minimum de monde, donc même si on peut perdre de l’argent , ça ne devrait pas être trop, enfin on espère. Après il est clair que l'on ne pourra pas se permettre de perdre de l’argent trop d’années de suite non plus. La motivation ? Ben se faire plaisir et faire plaisir tant que l’on est encore en vie, haha. Et ça fait aussi de la Pub pour Adipocere.
URN : Au delà du côté musical et festif de l’événement, quelle est la jauge pour que ce dernier soit un succès à tout point de vue? Un pronostic ?
CB : Il nous faudrait autour de 150 personnes par jour et que la buvette marche bien pour à priori rentrer dans nos frais. Mais on espère dépasser cette année les 200 festivaliers par jour. Et la salle de toute manière plafonne à 300 places, c’est pour cela que l’on conseille de prendre les places avant. Car avec un peu de chance on pourrait être complet.
URN : Penses-tu déjà au DBF 3 ?
CB : Oh que oui. Mais avant on espère faire une soirée courant février, on attend la confirmation de la salle. Ça serait avec juste 3 groupes. Mais laissons déjà passer le DBF 2 et on fera le point avec l’équipe.
Merci Christian pour ta disponibilité et toute l'équipe te souhaite une bonne réussite pour cette seconde édition !