En cinq ans d’existence et deux albums remarquables, Wings Of Steel s’est positionné en challenger de poids comme porte étendard d’un heavy metal de tradition, dans la lignée directe des glorieux ainés des 80s. Cela lui a en partie ouvert les portes du Vieux Continent, le combo californien écumant les clubs européens au printemps dernier avec notamment une étape au Splendid de Lille le 17 mai, où a été captée cette prestation. Avec huit titres (sur les quinze joués ce soir-là) pour quarante minutes, ce témoignage live donne un excellent aperçu des capacités du quintette.
'Fall In Line' nous met dans l’ambiance dès le départ avec son ‘’Wings Of Steel Motherfucker !!’’ éructé par un Leo Unnermark très en voix. Et c’est peu de le dire tant l’organe du bonhomme en impose. Rappelant tantôt Bruce Dickinson, tantôt Michael Kiske, le chanteur impressionne par sa maitrise vocale ('Cry Of The Damned', 'Stormchild'). Alors, certes, le chant mixé très en avant peut s’avérer clivant par moments et fera probablement fuir les amateurs de growls. Qu’importe et profitons de ces montées dans les aigues garanties cent pour cent naturelles.
Derrière ça envoie du bois et le guitariste Parker Haluben en met plein les oreilles (et la vue des spectateurs présents) via des descentes de manche propres à dégouter n’importe quel guitariste en herbe ('Rythm Of Desire'). Ses soli sont toujours aussi déments, en particulier le final de 'Gates Of Twilight', que n’aurait pas renié le Wolf Hoffmann de ''Metal Heart''.
La mise en son, claire et puissante, ainsi que le mix équilibré des instruments permettent d’apprécier au mieux cet album en concert, qui motivera surement une bonne partie d’entre nous à aller soutenir le gang lors de son prochain passage dans l’Hexagone. En attendant, je vais aller dépoussiérer ma veste à patches.