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The Valley

Enora
Journaliste

Whitechapel

« The Valley » est un album qui annonce sa qualité dès le premier morceau et tient la distance sans peine, alignant des titres plus aboutis les uns que les autres
10 titres
Deathcore
Durée : 40
Sorti le 29/03/2019
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Depuis 2006, les Américains de Whitechapel n'ont eu de cesse de remuer la scène Deathcore à travers leurs six albums, le dernier en date étant « Mark of the Blade » (2016). Trois ans plus tard, c'est avec « The Valley » qu'ils reviennent à la charge avec une énergie débordante et une maîtrise musicale incontestable.

D'abord atmosphérique, ‘When A Demon Defiles A Witch' ne tarde pas à se transformer en tourmente infernale qui emporte presque de force l'auditeur dans l'univers multiple de Whitechapel qui propose une alliance scream-chant clair sur une ligne de batterie effrénée signée Ben Harclerode. Frénétique et fou, ‘Forgiveness Is Weakness' nous rappelle que ces envolées mélodiques ne sont pas ce pour quoi le groupe s'est forgé une réputation. C'est donc un déferlement de violence pure agrémentée d'un groove très efficace qui s'abat sur nous ; l'effet en live promet d'être dévastateur ! Lancinant et hypnotique, voici ‘Brimstone' et son atmosphère glauque et grouillante. La maîtrise et l'expérience du groupe prennent ici tout leur sens, prouvant qu'un morceau lent peut être bien plus violent, à sa façon certes, qu'un titre fougueux. Whitechapel est dans la démonstration de ses capacités, flirtant avec le Brutal, sans pour autant déroger aux règles du Deathcore. On ne peut s'empêcher d'agiter la tête alors que les distorsions sur les guitares se renforcent.

Une nouvelle fois, ce sont les guitares de Ben Savage, Zach Householder et Alex Wade qu'on retrouve sur l'introduction planante de ‘Hickory Creek'. La proposition en chant clair du frontman a des accents de Slipknot dans leurs titres les plus doux et on salue cette performance en retenue et d'une grande pureté. Malgré son apparence simple, ‘Black Bear' semble renfermer un déchaînement de violence, qui passe en grande partie par une ligne de basse groove et entraînante. Plus sec, ‘We Are One' convaincra les amateurs d'un genre plus old school et moins préoccupé par l'aspect mélodique puisque c'est bien la rythmique, entre break et rapidité militaire, qui guide toute la proposition musicale. Le scream joue entre les aigus et les graves avec une facilité déconcertante. Arrive ensuite ‘The Other Side', proposant une composition plus complexe et nuancée, encore une fois servie sur un plateau d'argent par Whitechapel qui ne fait décidément pas un pas de travers.

Introduction dans les graves, à la basse, et réponse vocale en douceur de Phil Bozeman qui se contrôle pour mieux se laisser aller par la suite sur ‘Third Depth'. La qualité du morceau passe en grande partie par ce contraste permanent entre une ligne instrumentale sobre et des screams monstrueux. Retour à une ambiance plus sombre et chaotique où la batterie domine des guitares et une basse bourdonnantes sur ‘Lovelace'. Le scream laisse parfois la place à un véritable cri : ‘Help me !' et on sent le groupe totalement absorbé par sa performance, entièrement investi et engagé avec une énergie qui fait plaisir à voir ! ‘Doom Woods', la dernière chanson de l'album, arrive bien trop tôt, un constat qui fait malgré tout plaisir à entendre puisque cela signifie que le travail de Whitechapel a porté ses fruits. La lenteur est de mise mais elle renferme des ténèbres insoupçonnées dont l'auditeur attentif saura se délecter.

« The Valley » est un album qui annonce sa qualité dès le premier morceau et tient la distance sans peine, alignant des titres plus aboutis les uns que les autres. Whitechapel fait un sans faute de grande qualité qui n'attend plus que sa consécration en live mais remportera sans aucun doute une adhésion complète sur CD.


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