We're The Bastards
Fred H
Journaliste

PHIL CAMPBELL AND THE BASTARD SONS

«Sans rien trahir de son ADN musical, Phil Campbell And The Bastard Sons font un beau pas en avant grâce à des compos variées et un hurleur impliqué. Que c’est bon tout ça.»

13 titres
Heavy Metal
Durée: 53 min 25 mn
Sortie le 13/11/2020
1966 vues

Courant 2016, quelques mois après la disparition du godfather of heavy metal « Lemmy » Kilmister, ce bon vieux Phil Campbell nous revenait flanqué de ses The Bastard Sons (comprendre ses fistons Todd à la gratte, Tyla à la 4-cordes et Dane aux baguettes) et du chanteur Neil Starr (ex-Attack Attack!). Assez logiquement, la clique accouchait d’un EP 5 titres éponyme de pur Hard Rock n'roll (bah oui on ne se refait pas). Deux ans plus tard, la bande défouraillait un premier LP nommé « The Age Of Absurdity », toujours dans la même veine.

L’an passé, alors qu’on attendait un second opus de cette formation, l’ex-Motörhead surprenait son monde avec un disque sous son propre blase (« Old Lions Still Roar »), sans ses sympathiques niards mais concocté avec tout un tas de vocalistes (dont Rob Halford, Alice Cooper, Dee Snider entre autres). Finalement, en cette fin 2020, le voici le voilà le deuxième méfait avec les trois rejetons et le gars Starr.

Pour ce « We’re The Bastards » (ça se passe de traduction), Wizzö et compagnie ont choisis de quelque peu varier la/leur formule archi éprouvée. Bien sûr, ici et là (mais finalement en d’assez rares occasions), on peut retrouver quelques plans, accords ou idées qui rappellent le célèbre bombardier musical d’origine anglaise ('Animals'). Soutenu par un son puissant (merci la prod’ massive) et des grattes bien mises en avant (sans toutefois écraser les petits copains), notre gallois défouraille toujours ses grosses rythmiques et ses soli bien ficelés (les fédérateurs 'Promises Are Poison' et 'Lie To Me'). Philou possède indéniablement ce sens du riff qui fait mouche (le relevé 'Son Of A Gun', 'Hate Machine'). On reconnait sa/la patte tout au long de ce rock hard old-school (l’entraînant 'Bite My Tongue', l’accrocheur 'Riding Straight To Hell'). Avec toutes ces bastos expulsées pleines faces (le percutant 'Keep Your Jacket On') lorgnant parfois vers le punk ('Destroyed' avec le tatoué Harley Flanagan des Cro-mags aux chœurs), l’efficacité en concert est plus que garantie (l’hymne 'We’re The Bastards'). Le public va pouvoir beugler à l’envie.

Pourtant, n’allez pas croire que tout n’est que tempos effrénés. Mister Campbell et son gang ont également inclus une pointe de blues (le « en route vers le sud » 'Born To Roam'), une touche d’americana country ('Desert Song' et son harmonica) et même un chouia de grunge (le mélancolique 'Waves' et ses plus de six minutes et demi tout en progressions). Pour un père, on imagine que jouer dans un groupe avec ses trois fils doit être assez kiffant (ce type de formation est suffisamment rare et atypique pour être souligné). Bien que l’exécution de l’ensemble reste plutôt assez classique, on ressent le plaisir de faire la zique ensemble. L’entreprise familiale peut compter sur leur comparse Neil Starr. Le chanteur est clairement l’atout « + » du disque. Investi, et quel que soit le registre, le chanteur s’adapte pour proposer de la diversité et nous éviter ainsi l’usure sur la durée.

Ceux qui voudraient une ration supplémentaire pourront se jeter sur la version digipak qui contient quatre plages bonus capturées en live (3 titres du 1er effort 'Big Mouth', 'Freak Show', 'Dark Days' et la reprise de qui vous savez 'Rock ‘n’ Roll').

Ce « We’re The Bastards » est la suite logique de son ainé. Sans rien trahir de son ADN musical, Phil Campbell And The Bastard Sons font un beau pas en avant grâce à des compos variées et un hurleur impliqué. Que c’est bon tout ça.