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Thrash Metal (1982-87), Progressive Metal (1988-)

The Wake
Fred H
Journaliste

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«Space-trip psychédélique, spirituel et intergalactique … vers l'infini et au-delà …»

8 titres
Thrash Metal (1982-87), Progressive Metal (1988-)
Durée: 56'02 mn
Sortie le 21/09/2018
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Target Earth, le dernier disque en date sorti en 2013, avait marqué un tournant. Une seconde naissance en quelque sorte. C'était le premier véritable skeud des canadiens sans utilisation de matériel laissé par le regretté sixcordiste Denis 'Piggy' D'Amour. Un an plus tard, le bassiste originel Jean-Yves 'Blacky' Thériault quittait (définitivement cette fois) ses acolytes de longue date et était rapidement remplacé par Dominic 'Rocky' Laroche.

Alors qu'il célèbre ses 35 ans de carrière cette année, le combo revient... toujours aussi imprévisible et atypique avec un concept-album baptisé The Wake. Fidèle à ses thèmes de prédilections, la formation de Jonquière nous parle de chaos, de catastrophes, de combats, de religions, de conflits spatiaux et de bien d'autres histoires bien étranges.

Musicalement, cet opus se situe dans une suite logique de l'E.P. Post Society (qui ouvrait déjà d'autres voies) paru il y a deux ans. Là encore, c'est très complexe. La marque de fabrique du groupe est toujours bien présente. Les racines thrash metal (''Obsolete Beings'', ''Iconspiracy'', ''Spherical Perspective'') côtoient les moments progressifs (''Event Horizon'') et les parties psychédéliques (''The End Of Dormancy''). Quelques éléments punk sont aussi de la partie (''Orb Confusion''), notamment dans le chant de Denis 'Snake' Belanger.

Les chansons sont assez longues. Plusieurs pistes de cette production dépassent les six, les huit voire les douze minutes pour la dernière. « L'esprit » Voïvod est bien intact. Certains passages rappelleront ici un Dimension Hatröss, là un Nothingface. Les « petits nouveaux » que sont Laroche et le guitariste Daniel 'Chewy' Mongrain (en poste depuis une décennie tout de même) apportent un sang neuf revigorant. Cette quatorzième galette studio des québécois est indubitablement le fruit d'un travail collaboratif. Chacun à pu amené un détail, un son, une tonalité, une mélodie, une idée de structure ou de morceaux au bénéfice du projet et des multivers (l'ensemble des univers possibles) chers à nos lascars.

Nos voyageurs cosmiques ont choisis d'introduire d'autres facettes à leur imaginaire déjanté et sonore. On trouve de ci de là des guitares acoustiques mélangées à des riffs distordus. La « musique classique » s'invite à plusieurs reprises. La pièce maîtresse ''Sonic Mycelium'' (qui renvoi au titre ''Jack Luminous'' de The Outer Limits) incorpore un quatuor à cordes (des violons tantôt enjoués ou au contraire angoissants) et ''Always Moving'' est saupoudré de notes inspirées par le compositeur de ballets Igor Stravinsky,

Comme à chaque fois, l'artwork (représentant ici le groupe sur une planète morte... semble-t-il) toujours très bizarre et pourtant si reconnaissable (chacun à son avis sur le style) est signé par le batteur et membre-fondateur Michel 'Away' Langevin. Notons que cette rondelle est aussi disponible en édition limitée avec un CD bonus intégrant l'E.P. de 2016 et six morceaux live issus du concert au festival 70000 Tons Of Metal de 2018.

The Wake s'inscrit logiquement et intelligemment dans le vortex musical élaboré et temporel… vers l'infini et au-delà … du célèbre chevalier-vampire-androïde de l'ère post-nucléaire. Le passé (des précédentes oeuvres) et le présent (avec ses nouveautés) s'entremêlent dans ce space-trip psychédélique, spirituel et intergalactique. Salutations, nous sommes Voïvod, nous venons en paix.