VoidCeremony est une jeune formation américaine de Death Metal Progressif signé chez le très bon label 20 Buck Spin (Obsequiae, Tomb Mold, WitchVomit...). Après une trilogie de démos paru entre 2014 et 2017, ce n'est que trois ans plus tard en ce mois de Juin 2020 que sort « Enthropic Reflection Continuum : Dimensional Unravel », le premier long format du groupe.
Dès les premières notes de « Desiccated Whispers », Voidceremony nous embarque dans un voyage au sein de sombres dimensions. Les américains jouent un Death Technique plutôt à l'ancienne en s'inspirant directement de ses pères comme Atheist ou encore et surtout de Morbid Angel. En effet, comme chez Morbid Angel, Voidceremony délivre un Death très syncopé et rampant qu'on pourrait rapprocher de l'album « Domination ». Pour le coup, la pochette donne un très bon avant-goût de l'album à venir.
L'impression que me donne cet album est que le groupe veut perdre l'auditeur, qu'il se laisse emporter par la folie sonore qu'il tente de mettre en place. En effet, tout l'album est très changeant, le chant est très étouffé et globalement, la manière de composer est vraiment particulière. Comme dit plus haut, les morceaux sont assez syncopés et très variants dans leur structures. Très variants dans son tempo, et « brutal » dans ses transitions entre chaque parties comme sur la fin de « Sacrosanct Delusions » ou le morceau se termine complètement, puis la batterie reprend toute seule pour jouer une sorte de mini solo.
Sur le plan technique, c'est très carré. En effet, les musiciens connaissent très bien leur instruments et nous offrent des moments vraiment bien senti. Que ce soit des soli de guitares comme sur « Abandoned Reality » ou encore « Empty, Grand Majesty (Cyclical Descent of Causality) ». Ou alors la basse fretless qui se permet des petites incursions bien amenées sur « Desiccated Whispers » ou encore une fois sur « Empty, Grand Majesty (Cyclical Descent of Causality) » et qui par moment fait penser au parties de basse qui pouvait jouer Steve Di Giorgio, légendaire bassiste fretless pour notamment Death. Le morceaux instrumental « Binded To Unusual Existence » viendra mettre tout le monde d'accord sur le niveau des musiciens.
L'album sonne très « Old School », merci au mixage qui arrive bien à retranscrire ce son qu'avait les premiers Morbid Angel ou Atheist, un son massif, assez étouffé et très coloré.
Petit point décevant est le chant. Bien qu'il soit maîtrisé et bien senti dans ces placements de voix la plupart du temps. Je le trouve trop monolithique, pas assez aventureux par rapports aux autres musiciens de la formation. Il ne se rend pas indispensable pour les morceaux, et le morceau instrumental le prouve assez bien pour le coup.
Au final, ce premier album de Voidceremony est une bonne surprise. Bien qu'il m'est fallu du temps pour rentrer dedans et vraiment l'apprécier, plus je l'écoute plus l'album grandi en moi. Il n'est pas particulièrement difficile d'accès mais se veut assez hermétique au premier abords car il fait converger beaucoup d'influences qui sont assez difficiles à digérer aux premières écoutes.