Au fin fond de la Suède, Letters From The Colony existe depuis une dizaine d'années. Après quelques moments difficiles, du fait de problèmes au sein du groupe, le combo a réussi à se stabiliser autour des musiciens actuels que sont Alexander Backlund, Sebastian Svalland, Johan Jonsegard, Emil Ostberg et Jonas Skold. Ce laps de temps leur à permis de peaufiner leur mélange d'extrême, de prog et d'expérimentation sous la forme de ces 9 très bonnes chansons.
Attention, cet album n'est pas à mettre dans toutes les mains. Adeptes de simplicité, passez votre chemin car la galette chroniquée est basée sur une musique technique, extrême et riche. En effet, les riffs exécutés sur ces 9 titres composés pour ce ''Vignette'' le sont complètement, dans un registre proche du Djent, du Death technique avec quelques touches de Metalcore. Saccadés, alambiqués, complexes sont les maîtres mots.
Extrême, car la puissance à l'écoute de ses accords agressifs vont vous tenir en haleine. Sur l'ensemble de l'album, l'ombre des maitres du Death prog est présente : Meshuggah mais également Sikth et Periphery.
Et enfin riche, car le groupe propose des titres à la structure complexe, avec des passages purement Djent où la complexité est présente, d'autres plus old school et des parties plus atmosphériques qui peuvent se faire free jazz ou douces avec de très beaux arpèges.
La voix Backlund rappelle celle du frontman de Meshuggah : plus agressive sur certains passages, tout en restant dans l'ensemble très gutturale. Pour illustrer l'ensemble de mes propos, voici quelques titres qui méritent le détour (même si l'album en entier est une réussite).
'Galax'' démarre par quelques arpèges pour embrayer sur des riffs ultra techniques, mêlés aux hurlements de Backlund. Puis, le calme, aux lignes de synthés sombres et un passage instrumental plus prog dévoilant toute la dextérité des guitaristes. Un break magnifique, avec une guitare cristalline et en milieu de titre, un passage très free jazz pour revenir vers des territoires metal mais où la mélodie reste présente.
''This Creature His Haunt Us Fore'' est magnifique de délicatesse, avec des arpèges qui se complètent tellement. Un beau moment de quiétude!
Enfin, le pavet de l'album, morceau de plus de 12 minutes, l'éponyme ''Vignette''. Les parties de grattes sont barrées et saccadées où Blacklund se fait plus Metalcore dans son chant et un solo venu de nul part. Vient ensuite un passage plus atmosphérique et jazzy avec un saxophone qui nous délivre un très beau solo. Le reste du morceau mêle habilement métal extrème tout en dispensant quelques solo bien ficelés. Le morceau se finit sur un déluge de notes et de technique, qui clôt cet album pour ensuite revenir vers des territoires plus calmes et électro.
Pour finir, un petit mot sur la forme. La production de Jens Bogren aux Fascination Street Studios rend justice aux neuf compositions de l'album car elle retranscrit la puissance et la technique de la musique. Quant à la cover, l'illustration est vraiment belle. Un joli travail!
Un mélange mêlant savamment technique, brutalité et influences prog pour un résultat jouissif.