Le quintette anglais fait partie de ces groupes en perpétuelle évolution en enchainant les albums en tachant de se renouveler systématiquement. Hormis l'arrivée du nouveau bassiste, Jake Law, le line-up est stable depuis 2014 et la sortie du sombre et malsain ''Finitude''.
Tout juste 3 ans se sont écoulés depuis ce chef d'oeuvre du genre, que les anglais débarquent avec ce troisième méfait intitulé ''Enraged & Unbound''.
Changement de registre pour les britanniques qui, à l'instar de Benighted, tentent dans cet opus d'explorer les profondeurs de la maladie mentale qui peut animer n'importe lequel d'entre nous et nous faire recourir à des actes de violences inconsidérés et incontrôlables.
C'est ainsi que tout au long des 9 pistes, nous assistons à la descente aux enfers d'un être humain quelconque, représenté sur l'art work géniale imaginée par Eliran Kantor. Cover montrant la solitude d'un homme en plein tourments par les démons qui l'habitent et le rongent.
Afin de donner plus de profondeur et de violence à leur musique, les anglais se sont entourés des deux maitres vocalistes européens du genre par les featuring de Julien Truchan (Benighted) et Sven de Caluwé (Aborted) sur respectivement 'Defy the Architect' et 'Occulta Violentiam'.
Moins sombre et malsain que le précédent opus, cet album est plus technique donnant la part belle aux parties instrumentales plus présentes ('A Prophetic Compulsion'). On perçoit également une différence notable dans la production confiée au Ritual Sound Studio avec un son globalement plus clair et moins compressé que la plupart des albums dans ce style musical. C'est très appréciable et le son s'en trouve plus organique avec par exemple une caisse claire plus brute donnant presque un aspect ''garage'' et authentique.
Le growl du frontman, Ben Wright, reste caverneux et profond et met l'accent sur le malêtre du personnage partant totalement à la dérive. Le tempo est plus accessible avec une préférence pour un mid tempo dynamique que pour des Blast beats effrénés. Un point intéressant permettant de comprendre ce qui se passe vu que les parties de guitares et de basses sont très rapides et techniques.
Les influences old school se perçoivent sur le titre éponyme par son côté Death'n'Roll et 'Codebreaker' qui fait clairement référence à leur ainés de Benediction !
Avec une entrée en matière vive et directe avec le brutal 'An Obsidian Perception' aux influences ''Belphegoriennes'' les 43 minutes de la galette passent à toute vitesse et nous plongent dans le cerveau torturé de notre malade mental tentant de se raisonner et cédant à la démence interprétée de façon dissonante et torturée par 'Protoplasmic Imprisonment' au rendu strident, distordu, comme un enchaînement de notes incontrôlables.
En faisant évoluer son style, le groupe londonien rend son death metal plus technique et moins malsain tout en restant sombre et torturé. Un groupe à suivre tant en studio qu'en live car ce troisième album laisse présager d'une longue carrière !
Tracklist :
1. An Obsidian Perception 06:02
2. Enraged and Unbound 03:05
3. Codebreaker 04:49
4. Defy the Architect 05:01
5. A Prophetic Compulsion 05:17
6. Maniacal Disillusion 04:52
7. Fibers 04:12
8. Occulta Violentiam 04:17
9. Protoplasmic Imprisonment 05:49