Depuis 1985 et la parution de son premier album ''Scratch and Bites'' le groupe suédois Treat a sorti 7 albums studio et un live. Ils ont connu quelques succès avec des titres comme ‘Get you on the run', ‘Party all over' ou ‘Ready for the takin'' et sont appréciés pour leur hard rock mélodique pêchu.

Le dernier opus studio ''Ghost of Graceland'' date d'il y a un peu plus de deux ans après la reformation du groupe en 2006.

L'ambition du groupe avec ce ''Tunguska'', dont le nom est une référence à une mystérieuse explosion en Sibérie en 1908 mais est aussi considéré, métaphoriquement et artistiquement, comme la dernière pièce d'un puzzle qui se met en place depuis la réunion du groupe.

Cet album veut mettre en lumière la relation étroite ,musicalement parlant, que le groupe a développé depuis toutes ces années dans un processus de création musicale. L'album se veut aussi l'illustration de la manière dont le groupe veut que sonne et soit ressenti un album de Treat au 21e siècle. Le groupe a essayé d'approfondir le côté lyrique des compositions et de proposer une production permettant de laisser cohabiter le côté heavy avec le côté ''tendre'' du groupe.

Il est vrai qu'à l'écoute de l'album, la production est excellente, moderne et donne au groupe un regain de vitalité. Neanmoins cette première écoute a été un peu déconcertante car on ne retrouve pas le côté festif de titres tels que ‘Rev it up' de ''The Pleasure Principle'' ou ‘All in' de ''Coup de Grace'', qui ont fait aussi la renommée du groupe. On découvre un groupe plus mature, jouant avec les ambiances avec moins de refrains punchs qu'à l'accoutumée. Il est vrai qu'à la deuxième lecture, le plaisir à écouter les nouveaux morceaux tels que ‘Heartmath City' avec son riff de guitare travaillé, la basse groovy et le chant toujours impeccable de Robert Ernlund nous emporte vers un moment de pure joie. ‘All Bets are Off' nous rappelle le ''bon vieux'' Treat, les choeurs sont toujours travaillés et apportent une plus value aux morceaux. La guitare est incisive, le refrain entraînant et l'on se plaît à imaginer le morceau sur scène. Un solo de synthé vient bousculer les habitudes mais rassurez vous, la guitare est bien présente. ‘Best of Enemies' est quant à lui plus heavy et nous prouve que le groupe ne s'est en rien assagi. Superbe solo de guitare d'Anders Wikström, toujours juste dans ses interventions.

On retrouve bien sûr deux balades ‘Built the Love' et ‘Tomorrow never comes' bien que la première soit plus un rock typé AOR, le type de morceau que vous pouvez faire écouter à votre voisin qui trouve que le hard rock ''ce n'est que du bruit ! ''.

Au final cet album est une démonstration de talent; le groupe a effectivement gagné en maturité, la production rend hommage aux compositions, chaque musicien apporte sa pierre à l'édifice. Les choeurs sont toujours travaillés et apportent cette touche de classe que l'on a toujours apprécié. Il est évident que le groupe a progressé tout au long de sa carrière et que cet album peut effectivement être appelé Album de la ''maturité". Si vous aimez le hard rock racé, mélodique et néanmoins pêchu alors cet album devrait vous satisfaire sans problème. Il ne reste plus maintenant qu'à délivrer le message sur scène et notamment dans notre pays qui malheureusement est réfractaire à tout ce qui est catalogué rock.

En tout cas messieurs, chapeau bas pour perpétuer ce style auquel vous avez fait honneur durant toutes ces années.