TREMONTI
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Heavy Metal
Chroniques

Marching In Time
Fred H
Journaliste

TREMONTI

«Tremonti reste fidèle à son credo musical. Inspiré, ce « Marching In Time » contient plusieurs probables futurs incontournables.»

12 titres
Heavy Metal
Durée: 58 min 52 mn
Sortie le 24/09/2021
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En premiers lieux, sur le C.V. du guitariste Mark Tremonti, on le voit apparaitre en tant que guitariste-fondateur des combos Creed (1993–2004, 2009–2012) et Alter Bridge (démarré en 2004). Depuis désormais dix ans (le premier skeud n’est sorti qu’en 2012), l’américain officie aussi avec son groupe éponyme.

Présentement, le garçon nous revient donc avec ce gang à son nom pour un (déjà) cinquième effort baptisé « Marching In Time ». Les fans du monsieur et de son parcours sous sa bannière personnelle ne seront pas décontenancés. Le successeur du concept album « A Dying Machine » de 2018 télescope une fois encore des grosses rythmiques bien lourdes avec de forts accents mélodiques.

On décèle ici et là, un rien nu-metal, un peu de speed, quelques pincées de thrash, une pointe de power metal. L’ensemble se veut plutôt agressif ('A World Away' et ses 45 secondes d’ouverture des plus foudroyantes) mais avec toujours suffisamment d’éléments accrocheurs pour nos embarquer ('Bleak', 'Under the Sun'). Dur de résister à l'envie de headbanger sur les plages les plus rapides ('In One Piece', 'Would You Kill', 'Let That Be Us' et son refrain plus qu’entraînant). Les adeptes des compos musclées qui aiment un chant clair (et bien en place) et les grattes costaudes seront ravis ('Now and Forever'). Car oui, mesdames et messieurs, le gars Tremonti, dans le genre riffings furieux ('Thrown Further') et « solo qui tue », il connait son affaire. Le natif de Détroit n’a vraiment rien à envier à certains de ses compatriotes plus fréquemment cités (les sieurs Kirk Hammett, Gary Holt, Alex Skolnick, …).

Globalement, l’étasunien et sa clique restent sur des structures plutôt classiques (comprendre couplet-refrain-solo) et des durées de 4-5 minutes pour une efficacité maximale. Seul une chanson (et quelle beigne les amis) sort de ce cadre (l’épique 'Marching in Time'). En un peu moins de 8 minutes, se côtoient rage et mélancolie aux travers de riffs syncopés, d’arpèges hypnotiques, couplés aux changements de rythmes et d’ambiances. Puissant et redoutable.

La production, massive, bien heavy et dynamique, envoie du lourd. A nouveau aux manettes, l’ami et collaborateur de longue date Michael « Elvis » Baskette (qui bosse aussi avec Myles Kennedy chanteur… d’Alter Bridge sur ses incartades en solitaire), nous sert ici une pure tuerie sonore. Au passage, saluons l’arrivée derrière les futs de Ryan Bennett (en remplacement de Garret Whitlock parti rejoindre le MAMMOTH WVH de Wolfgang Van Halen, fils de l’icône Eddie, et lui-même ex-membre de Tremonti de 2012 à 2016). Le cogneur d’Eye Empire ne démérite au milieu de cette bataille rangée qui nous est proposée.

Afin d’équilibrer leur opus, nos lascars ont glissés deux (semi-)ballades vraiment pas dégelasses ('The Last One of Us', 'Not Afraid to Lose') ainsi que quelques arrangements (à cordes) plus légers (le mid-tempo 'If Not for You'). Ces moments plus doux et subtils permettre d’équilibrer avec les parties plus intenses, et c’est très bien vu.

Depuis les débuts de ses escapades en solitaire, (Mark) Tremonti reste fidèle à son credo musical. Inspiré, ce « Marching In Time » contient plusieurs probables futurs incontournables (pour la formation). Voilà une bien belle offrande à se mettre entre les esgourdes.