Décidément cette année 2024 voit le retour de grands noms de la scène Brutal Death ! Entre les américains Brodequin plus tôt cette année qui reviennent après 20 ans de pause et sortent une pure tuerie, c’est maintenant au tour des Néerlandais de Severe Torture de faire leur retour quatorze ans après leur dernier album, l’excellent “Slaughtered”. Après avoir fait leur retour avec un EP trois titres “Fisting the Sockets” en 2022, c’est en ce mois de juin 2024 que la bande fait son véritable come-back avec son sixième album “Torn from the Jaws of Death”.
Dès les premières secondes de “The Death of Everything”, les Néerlandais annoncent la couleur. Bien que le groupe n’a quasiment rien sorti depuis 2010, Severe Torture est de retour pour botter des culs de la plus brutale des manières. Chaque note tape plus fort que la précédente, un seul mot d’ordre: la brutalité. Les morceaux (les corrections devrais-je dire) s’enchaînent, sans temps mort, et nous martèlent les tympans comme rarement. Cela joue vite, précisément et c’est diablement inspiré. Pléthore de passages sont juste mémorables, que ce soit des riffs galopants comme sur “Marked by Blood and Darkness”, “Torn From the Jaws of Death”, “Christ Immersion” ou encore “Through Pain and Emptiness” mais aussi des moments de brutalité pure comme sur “The Death of Everything”, “Hogtied in Rope”ou le très court mais ultra efficace “Those who Wished Me Dead” et mention spéciale pour le break groovy et punitif de “Christ Immersion”.
Bien que la musique de Severe Torture pourrait être comparée à un rouleau compresseur monolithique et déshumanisé, les Néerlandais ajoutent ça et là un peu de variété dans ses morceaux, histoire d’éviter une forme de monotonie que l’on peut retrouver dans la scène Brutal Death où tout tourne autour d’un riff joué à pleine balle sur tout un morceau sans véritable variation. Sur “Torn from the Jaws of Death”, Severe Torture montre tout son savoir faire de composition en réussissant à allier la brutalité qui les caractérise avec des passages plus “mélodiques” venant apporter de la consistance aux morceaux et les rends beaucoup plus impactants et agréables à suivre. Cette variété se traduit notamment par de vicieux et efficaces solos comme sur “The Death Of Everything”, “Christ Immersion” ou encore “Through Pain And Emptiness”. Aussi sur de rares passages, le groupe s’aventure même du côté black de la force, le temps d’un riff comme sur “Torn From The Jaws Of Death” venant amplifier le désespoir et la brutalité qui se dégage de l’album.
Et bien quel retour ! C’est long quatorze ans, beaucoup de choses se sont passées depuis 2010. Effectuer un retour après autant d’années est vraiment casse gueule, surtout dans un style comme le Brutal Death qui requiert un niveau technique assez conséquent qui n’est pas donné à tout le monde. Et puis, la scène a énormément évolué, est ce que Severe Torture est toujours un groupe qui vaut le détour. Et bien c’est un grand OUI ! Si on je ne savais pas que cela faisait quatorze ans que le groupe n’avait rien sorti, je ne l’aurai pas cru, tout simplement. L’album est d’une efficacité sans précédent, c’est punitif à souhait et puis avec un retour pareil, Severe Torture prouvent qu’ils n’ont plus rien à montrer et qu’ils encore leur mot à dire.