«Malgré quelques bonnes idées, « Theories of Emptiness » est plutôt bien nommé puisqu’on pourrait dire qu’il s’agit de l’album des occasions manquées pour Evergrey ! »
Faut-il encore présenter Evergrey, ses plus de vingt ans de carrière et ses désormais quatorze albums studio ? Sans doute pas mais rappelons tout de même que la formation n’a plus évolué depuis 2014 lorsqu’elle a accueilli Henrik Danhage à la guitare et Jonas Ekdahl à la batterie qui avaient déjà été membres du groupe dans les années 2000. Penchons-nous sans plus tarder sur « Theory of the Emptiness » !
L’ouverture, ‘Falling From The Sun’ nous emporte facilement grâce à une ligne mélodique agréable mais c’est surtout le combo chant et batterie du refrain qui fait tout l’intérêt du titre ! Les bonnes surprises se poursuivent avec ‘Misfortune’ qui semble mêler Metalcore (chœurs et ligne mélodique principale), Power Metal (clavier) et Progressive Metal (guitares et rythmique) ; le résultat est sombre et peut plaire à des amateurs de genres finalement assez variés. Mais après ces deux tentatives plus audacieuses que ce à quoi le groupe nous a habitué, il faudra oublier les folies…ou presque !
Première petite frayeur avec ‘To Become Someone Else’ et son passage avec le clavier de Rikard Zander qui évoque presque les chansons Disney. Heureusement que ça ne dure pas et qu’Evergrey prend un tout autre chemin ! Après le ronflant ‘Say’ qui nous assure qu’on aura de quoi agiter la tête pendant la prochaine tournée, deuxième frayeur avec ‘Ghost Of My Hero’ où la voix est fragile, au point qu’on croirait plutôt entendre Phil Collins (ce qui ne remet absolument pas en cause la technique de ce chanteur !). Et tout s’effondre avec ‘We Are The North’ qui prend un virage inexplicable entre influences orientales et chœurs scandés à la manière du Folk/Power.
Enfin, dans le troisième temps de cet album divisé avec méthode, on enchaîne les morceaux sympathiques et typiques d’Evergrey mais qui ne sont pas particulièrement mémorables comme : ‘One Heart’ qui sera sans doute repris à pleine voix par le public en live, ‘The Night Within’ et ‘Our Way Through Silence’. On peut toutefois noter le featuring avec Jonas Renkse (Katatonia) et Salina Englund, la fille de Tom S. Englund qui prête occasionnellement sa voix au groupe, sur l’énergique ‘Cold Dreams’. Le dernier regret prend la forme du titre éponyme sur lequel se termine « Theories of Emptiness » puisque l’ambiance musicale est la plus Prog et la plus éthérée de l’album…sauf qu’une voix d’enfant déclame un monologue par-dessus…
En conclusion, « Theories of Emptiness » semble plutôt bien nommé puisqu’on pourrait dire qu’il s’agit de l’album des occasions manquées. Les fans du groupe y retrouveront la patte qui a fait le succès d’Evergrey au fil des années mais il n’y a rien de prodigieux sur cet album dont on retiendra quand même ‘Falling From The Sun’, ‘Misfortune’ et ‘Cold Dreams’ (soit deux des trois chansons qui ont bénéficié d'un clip) !