Lorsque l'un des pionniers du Country/Southern Rock sort un live, c'est l'occasion de donner un cours d'histoire musicale. Fondé en 1967, le groupe fait une pause quatre ans plus tard, puis revient de 1972 à 1996 avant de disparaître à nouveau en 1996. Cependant, The Outlaws reviennent à la conquête du monde en 2005. Surnommés “The Florida Guitar Army” à cause de leur formation à trois guitaristes, le groupe actuellement composé de Monte Yoho (batterie), Henry Paul (guitare/chant), Steve Grisham (guitare/chant), Chris Anderson (guitare/chant), Dave Robbins (guitare/chant), Dave Robbins (claviers/choeurs) et Randy Threet (basse/choeurs) est connu pour avoir sorti douze albums dont certains contiennent des titres cultes et faire danser des millions de personnes à travers le monde. Leur dernier album live, “Live Legacy” vient de sortir, et nous allons nous pencher sur cette légende dès à présent.
On commence avec l'introduction, “Intro”, qui n'a d'intérêt que de temporiser, et le concert démarre avec “There Goes Another Love Song”. Pour moi, ce titre est basique au possible, mais plutôt bien enregistré. Les voix se mélangent bien, mais comme sur “Hurry Sundown”, la composition est plate. “Hidin' Out In Tennesse” est un peu plus énergique que les autres, et le solo passe plutôt bien. “Freeborn Man” n'a malheureusement pas d'autre intérêt que de mettre le clavier en avant pour un son enjoué, et “Born To Be Bad” n'a malheureusement pas l'énergie de l'enregistrement CD.
Même si la guitare du début de “Song In The Breeze” est plutôt entraînante, le reste de la composition ne suit pas et je trouve ce titre beaucoup trop inégal. “Girl From Ohio” a probablement participé à l'élaboration de nombreux clichés sur la musique Country, et je reste une fois de plus de marbre. “Holiday” ne me réveillera pas beaucoup plus, même si la ligne de basse est plutôt bien trouvée. On arrive sur l'entraînement “Gunsmoke”, qui rend hommage à l'héritage du groupe, et je trouve l'interprétation de “Grey Ghost” plutôt intéressante. Elle semble avoir gagné un peu d'âme en live.
Au contraire, “South Carolina” est également un cliché que je trouve sans intérêt, même si elle est probablement à l'origine de ces mêmes clichés. Moment émotion avec “So Long”, qui semblait attendue par l'ensemble du public. Malgré cet engouement, je trouve l'enchaînement avec “Prisoner” un peu trop long, et le rythme se brise. La rythmique progressive laissera finalement place à un “Cold Harbor” qui n'est pas vraiment plus énergique, mais qui me parle déjà beaucoup plus. Les quelques riffs à écho qui marquent le début de “Trail Of Tears” sont très appréciables, mais les choeurs viennent trop adoucir le tout.
“It's About Pride” restera dans cette veine avec un clavier omniprésent, et des choeurs mielleux, alors que l'énergie festive reviendra pour “Waterhole”, où toutes les guitares seront mises à contribution pour ce passage instrumental. “Knoxville Girl” me laissera encore une fois sur ma faim, bien que l'accélération soudaine donne un second souffle bienvenue au titre. “Green Grass And High Tides” est à lui seul un best-of de près de quinze minutes comportant tout ce que le groupe maîtrise à la perfection depuis toutes ces années, avec un solo quasi psychédélique. Le dernier titre, et également le plus connu du combo est le mythique “(Ghost) Riders In The Sky”. Ayant fait l'objet de nombreuses reprises plus ou moins réussies, ce titre est assurément le seul sur lequel j'ai réellement passé un bon moment. Mais le mix le dessert plus qu'autre chose, à mon avis.
Si on m'avait dit un jour que j'écouterais un album live de Country, je n'y aurais pas cru. Eh bien c'est maintenant quelque chose de fait, mais en y repensant, je ne suis pas certain que ce soit vraiment nécessaire. En effet, “Legacy Live” est vraiment plat, et il faut creuser pour que la musique de The Outlaws soit réellement percutante. La voix entre les morceaux est quasiment inaudible, le public pas assez présent… Je n'adhère pas. Du tout. mais les fans peut-être.