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The Darkest Skies Are The Brightest

FRED H
Journaliste

Anneke Van Giersbergen

Si vous cherchez de quoi vous accompagner pour un pur moment de quiétude et de bien-être, arrêtez vos investigations, vous l’avez trouvé.
11 titres
Metal/Rock
Durée : 41 min 51
Sorti le 26/02/2021
2682 vues
La vie est rarement un long fleuve tranquille. Il y a 2-3 ans, Anneke van Giersbergen en a malheureusement fait les frais. Alors qu’elle se préparait à composer pour le futur et second disque de son projet Vuur, les réalités bassement financières ont mises à mal sa créativité artistique. Les dépenses liées à la réalisation du premier opus (« In This Moment We Are Free – Cities ») et la tournée associée ont creusés de grands trous dans son portefeuille (l’histoire engendrait trop de risques économiques pour l’avenir). A la même époque, son mariage vivait une passe difficile. Bref, une bien mauvaise période pour la belle.

Alors, « pour réparer sa vie », notre néerlandaise à ressentie le besoin d’écrire de la musique. A plusieurs reprises, avec juste sa guitare acoustique et un petit matériel d’enregistrement dans ses valises, la miss s’est retirée seule dans une maisonnette au milieu de la pampa dans les extérieurs de sa ville natale. Dans les mois qui ont suivis, épaulée par son ami et producteur Gijs Coolen, Anneke a parachevée son nouvel effort en solitaire.

Le présent « The Darkest Skies Are The Brightest » est donc le résultat de cette mise au vert et à cette prise de recul. Bien que la situation aurait pu conduire à une œuvre sombre et triste, il n’en est rien, ou presque. Hormis quelques (rares) moments empreints d’un chouia de mélancolie ('The End', 'Losing You'), il y a au contraire ici de la lumière, de la légèreté (l’enjoué 'I Saw A Car'), de la poésie, et de la positivité (l’entrainant 'Survive'). Avec son phrasé délicat et son timbre cristallin ('The Soul Knows', 'Lo And Behold'), Anneke partage et se dévoile de manière assez personnelle. L'enchanteresse illumine ses compositions de douces mélodies ('Keep It Simple') et d’harmonies vocales tout simplement hypnotiques.

Vous l’aurez compris, le successeur de « Drive » (2013) délaisse les influences Rock alternatif et/ou metal progressif que l’on a pu connaitre dans les productions précédentes de la dame. Celle qui à collaborer avec des personnalités aux univers variés (Danny Cavanagh, Devin Townsend, Moonspell, Within Temptation) a plutôt privilégiée les morceaux acoustiques centrés sur une gratte sèche et agrémentés de cordes ('Agape', 'Love You Like I Love You'), de cuivres ('Hurricane'), et de percussions ('My Promise'). Il y a fort à parier que l’expérience en 2019 avec un ensemble philharmonique (le magnifique album live « Symphonized ») a marqué – pour le meilleur - l’ex-vocaliste de The Gathering. Cet exutoire fait montre de beaucoup de finesse dans les choix d’arrangements.

Pour symboliser son album (avec un cœur réparé), la native des Pays-Bas s’est inspirée de l’art du Kintsugi, Cette technique ancestrale, découverte au XVème siècle au Japon, consiste à réparer un objet brisé en soulignant - au lieu de les masquer - ses fissures avec de l’or. On voit évidement la parfaite métaphore avec ce qu’a pu vivre notre chanteuse. Les épreuves ne sont pas des cassures mais deviennent des opportunités de reconstruction, de réflexion et d’introspection.

Aujourd’hui, alors qu’il semble que les choses s’arrangent pour son couple, Anneke Van Giesbergen nous offre un très beau et lumineux « The Darkest Skies Are The Brightest ». Si vous cherchez de quoi vous accompagner pour un pur moment de quiétude et de bien-être, arrêtez vos investigations, vous l’avez trouvé.

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