15 janvier 1947, jour de la découverte du corps affreusement mutilé d'une jeune actrice nommée Elizabeth Short....Pourquoi je vous parle de ça? Car c'est de là que vient le nom de ce groupe de Deathcore américain fondé en 2001 à Waterford Township, Michigan, États-Unis. Parce qu'elle arborait une chevelure noire très dense Elizabeth Short était surnommait le Dahlia Noir / The Black Dahlia et parce que ce meurtre vieux de près de 70 ans reste non élucidé, vous obtenez The Black Dahlia Murder.
Avec leur musique très agressive aux nombreuses influences métal (death, thrash et metalcore) le quintette se classe régulièrement au Billboard 200, le classement hebdomadaire, établi par le Billboard magazine, des 200 meilleures ventes d'albums sur le territoire des États-Unis toutes catégories musicales confondues!!! Peu connu TBDM enchaine les tournées avec leur style affirmé et c'est à la suite du Milwaukee Metal Fest que le combo signe avec Metal Blade Records en 2003 pour leur 1er album Unhallowed encensé par la critique.
2015, 14 années d'existence et six albums plus tard (UNHALLOWED en 2003, MIASMA en 2005, NOCTURNAL en 2007, DEFLORATE en 2009, RITUAL en 2011 et EVERBLACK en 2013), les américains nous pondent leur 7ème rejeton prénommé ABYSMAL toujours avec METAL BLADE RECORDS comme quoi ça ne chôme pas dans le ménage à coup d'un album tous les deux ans et toujours autant de vigueur, d'énergie et d'inspiration.
Le succès immédiat de TBDM est indéniablement lié au leader du groupe le talentueux chanteur Trevor Strnad qui a la particularité d'alterner prodigieusement les voix thrash et death tout au long de chacune des compositions du groupe sans difficulté. Ajouter à cela les blasts dévastateurs du batteur Alan Cassidy et les riffs incisifs et soli percutants exécutés sans fausses notes par les deux gratteux Brian Eschbach et Ryan Knight le tout accompagné de la basse de Max Lavelle et vous obtenez une tuerie musicale au line-up inchangé depuis 3 ans.
Place maintenant à l'écoute ; ABYSMAL est-il à la hauteur du reste de la famille ? Les chiens ne font pas des chats, TBDM nous a habitué à envoyer du lourd et ce 7ème opus ne failli pas à la règle et ce tout en conservant la mélodie et la technique qui font leur réputation. L'intro d'ABYSMAL se fait au violon sur le titre « RECEIPT » mais c'est pour mieux brouiller les pistes car très rapidement la mélodie des guitares accompagnée des blasts break de la batterie d'Alan Cassidy laissant place aux vocalises alternatives thrash/death de Trevor pose le ton. Ce qui fait la réputation du groupe depuis plus de 10 ans est bien sûr repris ici car c'est LA marque de fabrique de TBDM, ce qui les différencie des autres groupes du genre ; la maturité aidant l'album est phénoménal et TBDM nous embarque dans une férocité mélodique durant une quarantaine de minutes en 10 actes.
Les morceaux suivants enchainent de façon méthodique racontant ainsi une histoire à l'auditeur ; « RECEIPT » fini brutalement et «VLAD, SON OF THE DRAGON », démarre sans transition dans cette lignée tout comme « ABYSMAL » le titre éponyme de l'album à la suite de « VLAD... » ; Trevor alternent ses deux voix avec une précision chirurgicale que cela donne l'impression d'avoir deux chanteurs ; nous le savons, mais sa technique est tellement irréprochable que l'on se dit « P...comment il fait !!! ». Ses acolytes suivent avec autant de précision dans le maniement de leurs instruments où se mêlent en permanence mélodie et brutalité, soli et changement de rythme, blasts lents et rapides, breakdown typique du metalcore pour envoyer toujours plus fort. « ABYSMAL » bien que démarrant avec une batterie très rapide sera secondé d'une rythmique plus lente et d'une basse plus présente ; le chant vire presqu'au Black Metal créant ainsi une ambiance macabre. Ce morceau tout comme le suivant « RE-FACED » est en sans cesse évolution et ce tout en conservant le thème musical du départ, la même rythmique et le refrain qui nous indique que nous sommes toujours sur la 3ème piste de l'album.
« RE-FACED » n'a de commun avec le morceau précédent que l'évolution changeante et permanente du rythme car nous entrons là dans une autre phase de l'album avec un son de guitare plus clair et distordu semblant jouer faux mais tout est accordé avec justesse et symphonie orchestrant soli et récurrence du thème au son d'une batterie plus assommante, plus lourde qui connaît quelques accélérations afin de rythmer l'ensemble et donnant ainsi la réplique au dévastateur « THREAT LEVEL NUMBER THREE » plus rapide à la rythmique distordue et la basse plus présente. La voix est plus thrash ici même si les apartés death sont remarquables sur le refrain. La rythmique secondés de blasts très rapides prend au tripes nous entrainant vers un solo incisif à souhait sur des blasts plus lents et une voix caverneuse pour repartir sur la mélodie originelle sans fausse note qui nous guide sur 3'40'' vers « THE FOG » qui nous offre 50'' de répis, plus lent, plus mélodique, avant que le rythme effréné de TBDM ne reprenne. Le morceau est très varié et distordu sur lequel nous percevons un accompagnement au violon du plus bel effet puis un echainement de solo plus heavy que deathcore. TBDM nous met dans le brouillard (« THE FOG ») car ça varie sans cesse, cependant le quintette nous laisse sur la bonne voie et nous permet de reprendre nos esprits....
.......seulement 30'', par l'intro spatiale et métallique de « STYGIOPHOBIC » qui déboule sur une ambiance lourde, sinistre aux blasts lents et plus appuyés que les compositions précédentes et une voix à dominante plus death que thrash. La guitare principale offre un accord plus clair et récurrent accompagnée de la seconde guitare plus caverneuse laissant place à un solo d'anthologie de 55'' pour clôturer le morceau et nous propulser vers « ASYLUM » qui met une claque d'entrée en couplant solo et blasts ultra rapides d'Alan Cassidy rapidement suivi par l'alternance thrash/death du vocaliste et la mise en branle de tout le combo pour nous offrir un morceau très rapide et très brutal.
« THE ADVENT » opte pour un ambiance moins brutale et plus rythmée, la voix thrash réservée au côté rapide du titre et la voix death au côté plus sombre créant une ambivalence, une double personnalité le tout surmonté d'un refrain très mélodique. On se croirait face à un schizophrène dont les sentiments et les émotions varient en fonction de l'humeur mêlant joie et tristesse, douceur et violence, clarté et obscurité à l'issue de quoi nous sommes transportés pendant 20'' au coeur d'une valse sonnant faux, servant d'intro au morceau ultime de l'album « THAT CANNOT DIE WICH ETERNALLY IS DEAD » et dont le thème joué au violon est repris par la rythmique au son plus grave. La puissance de la composition monte crescendo sur 4'29'' avec toujours autant de justesse et de technique alternant mélodie et agressivité.
TBDM nous montre une nouvelle fois qu'il est le leader incontesté et incontestable du Deathcore en nous offrant un 7ème opus d'une qualité irréprochable. Le combo du Michigan semble avoir une inspiration sans limite, le tout orchestré avec une technicité musicale sans faille et une marque de fabrique unique. Souhaitons leur une famille nombreuse tant leur 7 petits se bonifient pour notre plus grand plaisir !