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The Beast Inside

Enora
Journaliste

Stone Horns

« The Beast Inside », un premier album peut être trop sage et qui aurait mérité davantage de folie dans ce combat intérieur contre la bête qui dévore chacun de nous
13 titres
Groove/Death Metal
Durée : 53
Sorti le 12/10/2018
6264 vues
AUTOPRODUCTION

Stone Horns est le projet d'abord solo que Devf fonde en 2016 à Marseille, avant d'être rejoint par le batteur d'Acod, Raph, et le guitariste soliste Antoine Rozsak. Et si on découvrait sans plus tarder la bête intérieure qui ronge le groupe avec leur premier album, peut être cathartique ?

Heureusement qu'on sait que c'est un premier album car, si le mixage n'est pas fondamentalement mauvais, les sons de claviers qui ouvrent ‘The Passing' auraient pu faire fuir un auditeur non-averti, ce qui aurait été dommage puisque la ligne de guitare qui se met en place par-dessus est plutôt réussie et instaure une atmosphère majestueuse qui sied à cette introduction. On passe à quelque chose de plus groove sur ‘Allegiance To The Beast', ce qui nous permet de commencer à sentir les influences Metalcore du groupe mais le titre est presque trop haché, et la bonne rythmique impulsée par la batterie ne suffit pas forcément à compenser ce manque de liant… ‘At the Gates of The Devil's Mansion' est un titre plus sombre, plus grouillant et organique aussi, et peut être un poil chaotique par moment, mais sans doute plus abouti que le précédent. La voix de Devf continue de se dévoiler à nous, empruntant tantôt à DevilDriver, tantôt à des groupes dans la lignée de Machine Head. Pour le moment, la plus grosse faiblesse du groupe vient probablement de leur manque de diversité, ce que ‘In Frontline' ne tarde pas à confirmer. Si les compositions présentent en effet quelques changements rythmiques et mélodiques, l'esprit reste le même, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il est tristement monolithique. Stone Horns emprunte au Thrash pour l'énergique ‘The Pit of Hornthrone', qui n'apporte, en dehors de ça, rien de transcendant à l'album qui commence déjà à donner l'impression de tourner en rond.

La guitare s'apaise sur l'ouverture lente de ‘Scuttling Theory' qui laisse présager quelque chose de plus intéressant. Cette première bonne impression ne tarde pas à se confirmer avec une rythmique plus chaloupée et une voix qui concentre toute l'attention. Le groupe semble enfin mettre de côté la violence brute pour emporter ses auditeurs vers quelque chose de plus langoureux et dangereux. ‘Storm Of Torments'a été dévoilée il y a quelques temps déjà à travers une lyric-video mais la même impression persiste : si Peter Tägtgren de Pain s'énervait plus franchement, il aurait tout à fait pu écrire cette chanson ; en un mot, on adore ! Une voix radiophonique enregistrée ouvre ‘Unshaken Soul', et continue d'accompagner la ligne instrumentale et gagne en intensité, haranguant une foule invisible dans laquelle l'auditeur se retrouve emporté. Dans sa continuité directe, on découvre ensuite ‘Ancient World's Ashes', ses guitares vrombissantes et sa rythmique dansante. Stone Horns donne enfin l'impression de se diversifier et ça fait du bien, d'autant plus que la guitare ne se cache plus derrière le chanteur et s'affirme à travers un solo ! ‘Reach The Astrophyllite's Sphere' se dote d'une ligne rythmique imparable qui donnera des envies de headbang à pas mal d'amateurs du genre. Une petite envie de Groove/Thrash pour se défouler dans le mosh pit ? Pas de souci, le groupe a ce qu'il vous faut et ça s'appelle : ‘Anger, Remorse, Repeat' ! Sur la fin, les morceaux tendent à nouveau à se ressembler, en témoigne ‘Cervantes' Threnody', pourtant pas inintéressant.

Après un morceau plus audacieux et obscur avec ‘One Last Stand', l'album touche à sa fin. « The Beast Inside » porte bien son projet, à savoir l'épopée d'un homme qui combat sa bête intérieure à travers une lutte acharnée pour une âme perdue, ce qu'on retrouve bien dans l'esprit des chansons, mais on aurait peut être aussi aimé que le groupe aille encore plus loin et prenne davantage de risques pour ce premier album qu'on peut juger trop sage.


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