Après un ''Future Bites'' tué dans l’œuf pour cause de pandémie et assez mal reçu par un public décontenancé par ses excès électro-pop, le multi-instrumentiste Steven Wilson s’est mis en tête de réactiver Porcupine Tree le temps d’un album et d’une tournée couronnée de succès.
Revigoré par cette escapade ‘’porcupinesque’’, le Britannique est rapidement retourné en studio coucher sur bandes son effervescente inspiration. Quid du résultat ?
Tuons le suspens de suite : cet album est un chef-d’œuvre d’orfèvrerie sonore. Plus qu’un disque, ''The Harmony Codex'', enregistré en format audio-spatial, se veut une expérience sensorielle originale.
'Inclination' nous met de suite dans l’ambiance avec son intro spatiale, d’une rare profondeur, et ce son d’une pureté rarement ouïe. La voix de Sieur Wilson se pose ensuite sur un duo basse/piano pour un rendu trip hop qui invite au voyage intérieur.
'What Life Brings' ramène au meilleur du rock progressif des années 70, le chant délicat de Steven rappelant un certain Simon And Garfunkel. L’Israélienne Ninet Tayeb vient colorer les refrains de sa voix puissante. Cette dernière illumine également le plus accessible 'Rock Bottom' aux forts relents de 'Comfortably Numb' d’un mythique Flamand Rose.
Toujours empreinte de cette saveur 70s, la longue pièce 'Impossible Tightrope', sertie d’un solo de saxophone jazzy et d’un break intimiste à mi-parcours, bifurque vers l’opéra-rock via des guitares emphatiques et un clavier vintage que n’auraient pas renié les Transalpins de Goblin.
Le reste de l’album se veut plus moderne à l’instar d’'Economy Of Scales', 'Time Is Running Out' et du morceau-titre, long trip atmosphérique conclu par une narration de Madame Wilson.
'Actual Brutal Facts' surprend, quant à lui, par son rythme et son phrasé hip hop, qui voit l’utilisation d’outils vocaux à la mode, auto-tune et melodyne en tête, pour un rendu efficace.
'Staircase', enfin, vient refermer de la plus belle des manières cette nouvelle œuvre-somme d’un des plus grands artistes musicaux de ce début de siècle. Les claviers d’Alan Holzman donnent à cette conclusion un aspect cinématique proche d’une bande originale de film, qui n’est pas sans évoquer un certain Vangelis. On a connu pire référence.