Rylos est un petit groupe de rock finlandais qui se décrit comme ''un groupe de rock mélodique qui ne se prend jamais trop au sérieux'', qui sort ce mois-ci leur deuxième album. Après un petit tour dans la machine Google, le côté ''ne se prend pas au sérieux'' apparaît vite : flyer avec des carottes à lunettes de soleil, esthétique globalement tape-à-l'oeil, montages un peu cheap, bref, le reviewer lambda n'est pas nécessairement mis en confiance avant d'écouter Solarworks pt.1.
Alors qu'en fait, Rylos, bah c'est plutôt cool, et ça sonne sérieusement (aka : il ne s'agit pas d'un Ultra Vomit finlandais. Même si UV sonne sacrément, il faut le reconnaître).
Il s'agira ici d'une chronique courte mais directe, un peu comme ce disque - Rylos donne dans un hard rock FM très très (très) influencé par Europe et la scène AOR européenne. Tout y est : la production hyper propre (même un peu trop), le ton de voix du chanteur et sa tessiture, les rythmes, les riffs, bref, tout. Vous pouvez lancer n'importe quel morceau de Solarworks pt.1 et vous tomberez sur un morceau qui résume plus ou moins l'album. Evidemment (encore heureux !) toutes les chansons ne sont pas des copies conformes l'une de l'autre, mais dans les grandes lignes, on trouve les morceaux rock pêchus (le single ''Leaving Earth'', le dernier morceau ''Unnamed Suns''), les riffs à la Van Halen (''SuperDuper'', ''FunBusters''), des power ballads (''Celestial'' ''Place To Call Home''), et autres variations sur ces thèmes. On trouve aussi à la réécoute pas mal d'Iron Maiden, revu dans une recette moins metal - mais la guitare flangée du début de ''Unnamed Suns'' ou les harmonies et l'importance des lignes mélodiques de guitare fait planer lourdement le spectre de la VIerge de Fer sur nos petits finlandais. Honnêtement, l'album ne réserve aucune surprise, musicalement parlant. Dès le premier titre (qui est aussi le single disponible en ligne), vous savez dans quoi vous vous engagez. C'est à prendre ou à laisser. C'en est même déroutant de clarté dans le message musical : Rylos ne surfe pas sur les modes, ne tente pas d'accrocher l'auditeur autrement qu'avec son authenticité.
En effet, il faut quand même saluer l'énergie et l'honnêteté de Rylos : si les morceaux manquent d'imagination, le groupe n'a pas non plus l'intention de révolutionner le rock. Le ton donné est celui d'un groupe d'amis qui prennent énormément de plaisir à jouer ensemble, et ce serait mentir que de dire que ce fun n'est pas au moins un peu contagieux. Il faudrait vraiment être un black métalleux sans coeur pour ne pas au moins remuer la tête sur la musique de Rylos, et se prendre à sourire à l'écoute de ce disque apparemment simple mais certainement pas simpliste : on trouve régulièrement des petits licks, des petites idées, des mélodies ici et là qui maintiennent la pression et qui rendent le tout assez crédible. Oui, il y a du kitsch (les flangers, chorus et guitares harmonisées qui sortent tout droit des 80's), et non, il n'y au final pas vraiment de titre mémorable, mais Solarworks pt.1 saura sûrement garder intéressés les auditeurs en mal de rock sympathique et authentique.