SINNER
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Heavy Metal
Chroniques

Santa Muerte
Fred H
Journaliste

SINNER

«L'arrivée d'une chanteuse en tant que autre vocaliste ouvre assurément pour Sinner un champ des possibles plus large que sur les oeuvres passées. Très prometteur tout ça. »

12 titres
Heavy Metal
Durée: 49'07 mn
Sortie le 13/09/2019
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Depuis une vingtaine d'années, en dehors de ses activités de producteur (Kiske / Somerville, …) et ses moultes projets divers (Rock Meets Classic, Silent Force, Level 10, ...), le chanteur-bassiste Mat Sinner alterne surtout entre ses 2 formations majeures que sont Sinner (1ere démo en 1982) et Primal Fear (qu'il a co-fondé avec Ralf Scheepers, l'ex-Gamma Ray, et dont le futur opus est annoncé pour 2020).

Deux piges après un « Tequila Suicide » bien ficelé à défaut d'être follement révolutionnaire, le teuton est de retour avec pas mal de surprises dans sa besace. Outre le changement de batteur (Exit Francesco Jovino et bienvenue à Markus Kullmann ex-… Voodoo Circle, Glenn Hughes), le natif de Stuttgart à carrément décider de partager le micro. C'est l'italienne Giorgia Colleluori qui hérite du poste de seconde vocaliste du groupe et ce de manière permanente. La signora, membre de Eternal Idol (nième combo de Fabio Lione connu pour ses participations dans Rhapsody of Fire, Angra, Labyrinth ou Kamelot), met tout le monde d'accord dès l'opener ('Shine On'). Avec sa voix chaude et puissante, la demoiselle permet clairement de nouvelles couleurs musicales. Que ce soit seule en lead (l'énervé 'Lucky 13', le rock 'Misty Mountain', le mi-tempo 'The Wolf') ou en duo avec Mat (l'excellent 'Stormy Night' aux légers accents Thin Lizzy-iens, le heavy 'Last Exit Hell' et son refrain accrocheur), la bougresse ne lâche rien. Les 2 timbres mêlés s'accorde pleinement.

Ce dix-neuvième album regorge de riffs ('The Ballad Of Jack') et autres soli de sixcordes - commis par la paire Tom Naumann et Alex Scholpp - globalement énergiques et efficaces (l'assez classique 'Craving' et l'épique morceau éponyme 'Santa Muerte', tous deux chantés par Mat). La prod' goupillée par le patron en personne et par Dennis Ward (Amon Amarth, Helloween, Van Canto, Pink Cream 69) est rentre-dedans comme il faut.

A l'instar du précédent méfait, le quintette a convié quelques copains. Fidèles, l'irlandais (du nord) Ricky Warwick (The Almighty, Black Star Riders) et le suédois as du manche Magnus Karlsson (Primal Fear, Allen / Lande) sont de retour. Tandis que le premier apporte toute sa fougue vocale (le solide 'What Went Wrong'), le second intervient pour une piste de … blues ('Death Letter'). Également appelé 'Death Letter Blues', ce titre a été originellement composé dans les années 1930 (et enregistré plus de 3 décennies plus tard) par une icône du delta blues (sorte de pionnier du genre), l'américain Eddie James ''Son'' House Jr. Ce morceau n'est pas inconnu des plus mélomanes car plusieurs formations (Grateful Dead, the White Stripes ou bien encore Gov't Mule) l'ont déjà revisité. Ici, Mat et sa clique délivre une version bluesy moderne (mention spéciale au solo Gary Moore-ien) au cours de laquelle miss Colleluori révèle une autre facette (moins rageuse) de sa palette. Le dernier guest de cette rondelle n'est autre que le chanteur Ronnie Romero (Ritchie Blackmore's Rainbow, CoreLeoni). Le chilien officie avec brio sur une plage de pur hard rock 80's ('Fiesta Y Copas' (NdT : 'Fête et Coupes' !?).

L'arrivée d'une chanteuse en tant que autre vocaliste ouvre assurément pour Sinner un champ des possibles plus large que sur les oeuvres passées. Les compos de ce « Santa Muerte » se veulent variées et de qualité. Très prometteur tout ça.