L'Italie a plutôt la réputation de produire de bons, voire très bons groupes de Sympho, et Sinheresy est peut être là pour prendre la relève. Depuis 2009, le groupe, qui a commencé par faire des covers de Nightwish, a sorti un album en 2013 et « Domino » lui fait suite.
Des sirènes ouvrent le titre éponyme de l'album puis des guitares enragées viennent se superposer à une rythmique relativement simple. Le clavier assure la partie lead et l'association d'une voix lyrique féminine et d'un chant masculin plus rauque fonctionne à merveille. « Star Dome » est dans la même veine mais le morceau semble moins agressif, ce que confirme la voix masculine, plus douce et moins crispée. Les choeurs derrière la voix de Cecilia Petrini donne un côté léger à la chanson mais le clavier en fait presque un titre disco. Le piano en ouverture de « Without A Reason » donne le ton : une balade sur laquelle les guitares s'aventurent parfois mais où la place est surtout faite au duo vocal. Les harmonies ne me semblent d'ailleurs pas toujours être les mieux choisies mais passons.
« My Only Faith » propose une ligne vocale orientalisante assez agréable et qui détonne suffisamment dans l'album pour qu'on s'en souvienne, d'autant plus qu'un contraste est fait avec des passages qui feraient presque penser à du Nu. Le début martial de « Unspoken Words » se transforme en une bouillie musicale où les guitares ne semblent plus écouter la batterie, où le clavier tisse ses mélodies de son côté et où des choeurs ont été posés de ci et de là sans réelle raison ni intérêt pour la composition. On revient à du Symphonic Metal traditionnel avec « Under Your Skin », mais ça ne peut pas faire de mal au groupe.
C'est peut être la balade « The Island Of Salt And Grass » qui me laissera le meilleur souvenir de cet album puisque la voix claire et naturelle du chanteur, Stefano Sain, est enfin mise en avant dans toute sa beauté. Retour d'un clavier électro et tressautant avec « Ocean Of Deception », et si je vous laissez vous faire votre avis sur ce titre ? Le mélange entre cordes et riffs de guitares sur lequel s'ouvre « Believe » est, très classique certes, mais plutôt réussi. La mélodie se calme et disparaît presque derrière la voix, l'équilibre est trouvé ! Le chant a capela de « …Another Life », ensuite rejoint par une guitare, me ferait presque penser à certains morceaux de musique celtes dans la forme, pas dans la mélodie.
« Domino » est un album assez surprenant dans la mesure où je me dis que le Sympho est peut être un genre plus intéressant qu'il n'y paraît, mais en même temps, les morceaux sont bien souvent trop chargés, ce qui les dénature. Le côté sobre des dernières chansons devraient, selon moi, remplacés les claviers disco trop utilisés.