« Greater Than », un album déroutant qui mêle Metalcore énergique, expérimentations musicales et ouverture d'esprit à des chansons trop classiques et banales dont on ne sait trop que penser
SHVPES est un groupe dont le nom ne doit pas vous être totalement inconnu tant ils gagnent en popularité depuis quelques années, sur la scène Metalcore, portés par leur jeune mais charismatique chanteur, Griffin Dickinson. Deux ans après « Pain. Joy. Ecstasy. Despair. », on les retrouve avec « Greater Than », qu'on a hâte de découvrir !
Une petite ligne de guitare ouvre ‘Calloused Hands' pour laquelle un clip avait été dévoilé fin janvier. Assez rapidement, une ligne de rythmique très groove fait son entrée et donne une irrésistible envie de bouger. SHVPES nous met dans l'ambiance dès le premier morceau en reprenant tout les bons codes du Metalcore : break, scream énergique, voix claire sensuelle, guitare tantôt mélodiques, tantôt en retrait… Bref, tout est fait pour nous mettre dans les meilleures dispositions pour la suite ! Le groupe nous emmène dans un univers plus sombre et joue avec ses influences Electro et Rock avec la très bonne ‘Undertones', qui reste consensuelle, mainstream peut être selon certains, mais pourquoi serait-il impossible de concilier ça avec une ligne musicale efficace ? Le titre a quelque chose de langoureux mais comporte également une face cachée plus puissante. Le groupe semble avoir décidé de réaffirmer sa zone de confort avec des morceaux comme ‘Renegades' qui marquent le retour à un univers plus proche de ce que le groupe nous proposait à ses débuts grâce à une composition plus simple, et aussi plus efficace.
Ce Metalcore presque classique est en contraste avec ce que SHVPES a choisi de mettre en avant sur le reste de l'album, à savoir des influences musicales diverses et variées mais toutes totalement assumées, à l'image du chant presque parlé de Griffin Dickinson sur ‘AfterLife', qui flirte plus qu'ouvertement avec le Rap, en contraste avec d'autres passages très mélodieux où le guitariste Ryan Hamilton joint sa voix à celle du frontman. Un peu plus loin, le groupe se met même à emprunter des éléments musicaux à des groupes dans la lignée de Rage Against The Machine (en plus gentillet, on vous l'accorde) sur ‘Someone Else', une chanson agréablement surprenante et qui déborde d'une énergie explosive. Avec ‘Hey Brother', on passe carrément à un morceau Punk qui s'appuie sur des choeurs, une voix saturée assez sale par rapport à ce à quoi on est habitué, une ligne rythmique plutôt simple, des guitares rugissantes. SHVPES a décidé de brouiller toutes les pistes et de réécrire son histoire de la musique ; cette diversité peut plaire mais on peut aussi trouver que le groupe s'éparpille trop.
Le troisième élément important mais pas forcément réussi de cet album, ce sont les featurings puisque le chanteur de Trivium se joint au quintet de Birmingham pour ‘Rain', un morceau peut être un poil trop classique après ce qui nous a été proposé sur les précédentes chansons, et qui détonne après l'interlude ‘Two Wrongs, No Right' qui se démarque par une ambiance bar Jazz et l'association de piano et de chant rapé pour un combo étonnant mais assez réussi. Il faut attendre ‘War' pour profiter de la basse de Grant Leo Knight en dehors de son rôle purement rythmique, problème que ne rencontre pas Ryan Hamilton et Youssef Ashraf tant leurs guitares sont essentielles aux compositions du groupe. Le morceau devrait être marqué par le featuring de Roseanne Hamilton, mais on retient surtout la batterie et le changement radical de style sur la fin. L'ajout de la voix féminine est d'ailleurs plutôt décevant et inutile. Nouvel interlude langoureux et fantomatique avec ‘I'm Stuck' qui précède ‘Note To Cell', un morceau énergique et qui met en avant des guitares et une basse saturées et pleine de fougues. Et c'est avec le survolté ‘Counterfeit' qu'on termine la découverte de ce nouvel opus du groupe.
« Greater Than » est plutôt un album déroutant dont les trois axes majeurs laissent perplexes. Si on se plaît à retrouver l'énergie solaire de SHVPES, qui nous fait même l'honneur de nous rappeler certains morceaux de leurs débuts, on semble parfois perdre un peu le groupe dans une course à l'originalité qui mêle des styles très variés. Le plus grand défaut de cette nouvelle création reste cependant les featurings qui n'apportent rien d'intéressant et sont les morceaux les moins aboutis et les plus basiques.